Apprendre les hiéroglyphes égyptiens
Dictionnaire des hiéroglyphes Ancien Egyptien
Hieroglyphs dictionay of Ancient Egyptian

CHAP 8... Colonisation et décolonisation

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   La colonisation est caractéristique du XIXe siècle, la décolonisation du XXe siècle. En fait la colonisation est une variante contemporaine du nationalisme. L'impérialisme est la tendance d'un pays fort à investir des pays plus faibles. Le colonialisme est une forme d'impérialisme, c'est la conquête et la domination d'un pays ou d'une région au nom d'une supériorité économique, politique et culturelle; il y là l'évidence d'une supériorité.
   Le colonialisme est né au XVIe siècle, avec une première vague qui a servi à l'Espagne, au Portugal, à l'Angleterre et à la France. Au XVIIIe, le mouvement s'était structuré et on voit les Européens s'installer dans la péninsule indienne. Le grand intérêt des colonies est les matières premières : coton, sucre, rhum, tabac, bois précieux. Pour s'occuper de tous cela, le XVIIIe généralise l'esclavage.
   Arrive là-dessus la révolution, l'éternelle révolution. La convention supprime l'esclavage, et c'est le hurlement des planteurs, avec la révolte des noirs à St Domingue (Haïti) qui fonde la première république noire du monde. Les Anglais qui avaient déjà pris à la France le Canada et les comptoirs de l'Inde (Montcalm et Dupleix), prennent pendant la révolution la Guadeloupe, etc... Ils prennent à la Hollande le Cap et l'île de Ceylan.
   Le colonialisme va reprendre à partir de 1850. 1850-1914 marque la seconde grande vague à l'issue de laquelle il n'existe en Asie ou en Amérique presque plus de pays indépendants (Ethiopie, Siam)

 

 

I] Les causes


      1) Des causes économiques
   On circule beaucoup mieux sur mer du fait de la navigation et sur terre avec le progrès du chemin de fer (transibérien). On colonise par grand souci des matières premières. Dans les pays tropicaux : le coton (l'Inde et l'Egypte), les oléagineux (arachide), les fruits tropicaux (ananas), et les bois précieux (Hévéa). Dans les pays à climat tempérés, progrès des céréales (blé du Canada central, Australie, Afrique du Sud) et de l'élevage (bovins et ovins). Egalement jouent un rôle important les exploitations minières et surtout celles de minéraux non-ferreux (Nouvelle-Calédonie et son Nickel).
L'autre souci: avoir des
marchés: on vend des produits européens aux indigènes. C'est la richesse de l'Angleterre en Inde : elle était autosuffisante, et cinquante ans après, il n'y a plus d'usines. Bientôt s'installe l'idéal de vie replié sur son empire, et à ajouter les promesses d'Eldorado.
   Il y a aussi un intérêt démographique : l'Europe est un pays finis.

      2) Des causes morales
   L'Europe représente pour les Européens le sommet de la civilisation, car ils sont les plus ouvert à la science. Cet orgueil explique la liberté que l'on se donne : "Puisque nous sommes les meilleur, nous avons un rôle mondial à jouer". Cette idée à été très vécue en France, très théorisée en Angleterre (Kipling avec le livre de la jungle et Chamberlain). Tous deux arrivent à l'idée que la race européenne est envoyée par Dieu pour initier les indigènes à la culture. Pour cela, il faut les coloniser, les occidentaliser.

      3) Les causes religieuses
   Le christianisme, jusqu'au XVIe siècle blanc-européen a été inculqué aux indiens d'Amérique. Au XVIIe, on découvre que le message évangélique est valable aussi pour les noirs et les jaunes. On a donc deux types de missionnaires: les missionnaires catholiques et ceux protestants. Les protestants ont été plus doux avec deux armes: la Bible et le puritanisme. Les catholiques ont créé les sociétés de missions étrangères.

      4) Les causes géographiques.
   Le XIXe ne peut supporter l'inconnue: les sociétés de géographie payent des explorations. Les Anglais avec Livingston ont parcourut l'Afrique. Pour la France, Savorgnan de Brazza au Congo. Garnier aussi.

      5) Les causes politiques.
   Il s'agit de la joie de dire : C'est à nous, de planter le drapeau. Les empires s'étendent. C'est la course pour celui qui arrive le premier. En 1885, il y a eut un congrès à Berlin qui dit que lorsqu'on débarque sur une côte, on doit aller perpendiculairement à la côte, d'où le morcellement caractéristique des côtes africaines.
   Progressivement, les colonies deviennent la contrepartie de l'Europe: on échange des colonies pour des territoires perdues.

 

 

II] Les méthodes de la colonisation.


      1) L'attitude vis à vis des indigènes :
   On essaye de les évangéliser: l'idée que hors du christianisme il n'y a pas de moralité, et la moralité était l'obéissance. Evidement, il y a concurrence entre catholiques et protestants. Il y a aussi des religions qui ont résistées: l'animisme et le fétichisme ont été sensibles au Christ. Les basses castes ou hors castes des Indes s'évangélisent facilement. Le bouddhisme qui est d'abord une morale avant une religion dit : "Désolé, on est déjà moralisé". Pour l'Islam, les missionnaires ont été interdits d'évangéliser !
   Tout le temps, le colonisateur lui prend ses terres. La propriété étant collective et confuse, elle n'appartient à personne: la prise de terres se fait par expropriation. On peut aussi exterminer les indigènes, mais on préfère les refouler sur les montagnes, en profitant des divisions pour régner: les indigènes étaient des mosaïques de peuples.
   Ceux qu'on a refoulés, on va pratiquer à leur égard la ségrégation: ils peuvent avoir des maladies bizarres, un comportement sexuel débridé. Les Anglais sont très forts sur la ségrégation. Les français plus hypocrites ne pratiquent pas la ségrégation mais assimile les indigènes.
   Il n'empêche que les Indiens vont évoluer. La vieille élite défend la tradition, mais en face apparaît une nouvelle élite qui est allée à l'école des colonisés. Généralement un pauvre, apparaît vers 1900 va former les premiers éléments de la décolonisation : Gandhi, à l'origine était un avocat anglo-saxon.

      2) Le processus colonisateur.
   Au départ, on voit venir des aventuriers, missionnaires, commerçants, qui arrivent librement. Soit, ils prennent possession du pays immédiatement, mais plus souvent il y a massacre par incompréhension des cultures. On envoie alors un bateau de guerre et entame la conquête. Il faut généralement vingt ans pour s'installer dans un pays : il faut organiser une administration militaire, ce qui amène la constitution des armées coloniales.
   Après, on fait venir des commerçants, fonctionnaires, planteurs etc... Chez les Anglo-saxons et les Allemands, ça a bien marché. Les Européens vivent entre eux, et il faudra attendre une génération pour qu'il apparaisse des liens. On instaure la corvée: travail obligatoire encadré par les blancs, ce qui permet de les vacciner. Et on les payait, un petit peu, pour les initier à la société capitaliste.
   Certains des pays conquis sont des colonies — ensemble sous la domination d'un gouverneur —, mais quand on rencontre une structure bien établie, on la respecte et crée un protectorat — mise en tutelle de l'Etat —, et on y installe un résidant. D'autres pays n'ont même pas de résidant, on se contente de prendre des intérêts (empire turc, chinois avec des concessions — Hongkong ? Shanghai, Amérique latine -- les Anglais donnent l'autonomie aux pays peuplés d'européens ; le gouverneur règne mais ne gouverne pas. En France on veut faire des départements français : Algérie.

      3) Les conséquences de la colonisation
   Principalement, c'est la pacification : L'Afrique et l'Asie ont été pacifiée, un peu comme avec l'empire romain ; on force des populations différentes à cohabiter ensemble. On les protège par la vaccination : baisse de la mortalité infantile, baisse des épidémies. Mais cela entraîne un déséquilibre du milieu avec une forte croissance démographique. Parallèlement, on gaspille le milieu naturel notamment le milieu tropical : labourage, exploitation minière. La colonisation a été dans l'ensemble un fort gaspillage.
   Il y a toujours eu lutte entre vision économique et responsable. Souvent, c'est l'armée coloniale qui est à l'origine de cette dernière vision : ils sont les premiers à étudier les cultures locales, à l'aménager en les équipant : Cyauey au Maroc, Gallieni à Madagascar.
   Quelques problèmes : il y opposition entre les colonialistes, sous le rire des indigènes. Les Français et les Anglais se rencontrent à Fachoda (Marchand et Kitchener). En Asie, on crée une zone neutre au Siam (Thaïlande), et une autre en Afghanistan pour éviter des chocs de rivalité.
   Il y a aussi des sujets blancs qui n'acceptent pas d'être colonisés : les Français du Québec, plus ou moins calmés par l'autonomie. En Afrique du Sud, les Anglais rencontrent des Hollandais, la population des Boers, maintenant Afrikaners, qui fondent l'état d'Orange et du Transvaal.1899-1902 : Guerre des Boers.

 

 

III] La décolonisation

      C'est le retour des européens en Europe et l'émancipation des colonies. On ne peut pas en effet maintenir des peuples en enfance ; ils ont acquis la maturité et ne veulent plus supporter le poids colonial.

      1) L'affirmation des colonies
   Elle se fait avec l'affirmation des élites post-coloniales, qui vont être déçues : les colonisateurs leur refusent l'assimilation. Ors il y a des doctrines qui vont nier les distinctions raciales : Le christianisme (on ne peut plus dire que l'indigène n'est rien). On y ajoute l'apparition du marxisme et de l'Union soviétique : les bolcheviks disent aux colonisés : " vous êtes les prolétaires des colonisateurs". Tous cela entraîne la conférence de Bakou.
   L'Europe a aussi contribué à son propre déclin avec les guerres européennes. En 19141-198, on fait appel aux troupes coloniales. Il s'agit d'un traumatisme pour ceux qui en reviennent soit environ 1/3. Toux ces soldats et leurs enfants ont été des sources de déceptions et d'agitation. Les colons en 1919, reprennent leurs positions, mais tout avait changé. Wilson promulgue le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Là dessus vient la deuxième Guerre Mondiale : on les redemande, mais les responsables ne veulent pas venir. Les hindous ont été fidèles, les Indochinois n'ont pas bougé envahit par le Japon. A la libération, discours de Brazzaville du général De Gaulle 1943, qui est un discours de concession. En 1956, création d'une loi cadre pour l'autonomie. Dans les années 60, c'est le grand mouvement : l'Indonésie accède à l'indépendance en 1947, l'Inde avec Ghandi et Néron y accèdent ensuite.

      2) Indépendance de L'Asie et de l'Afrique
   Pour les Français, ça se passe mal en Indochine. Au début, Hô Chi Min signe un traité qui reconnaît l'autonomie. Mais Argenlieu bombarde Haïphong. L'armée française est traumatisée. Avec les noirs français, ça se passe un peu mieux. On crée la communauté pour remplacer l'empire colonial. Avec les populations du Maghreb, le sultan prend la tête du mouvement du Maroc. En Tunisie, on cède face au ministre. En Algérie qui est un "département" français, il y a huit ans de guerre. Les Dominions en Angleterre forment le Commonwealth.

   On a dit que la décolonisation était une victoire du marxisme. On a dit qu'on perdait des marchés colonialistes. C'est faux : il y a le néocolonialisme (on garde la mainmise sur les matières premières et les marchés). Les années 60, ont vu une décolonisation inévitable, mais elle a été hypocrite : on a crée des états qui ne pouvait suffire à eux-mêmes. Finalement, la génération 60-90 est marquée par l'instabilité du tiers-monde. On appelle cela le dialogue Nord-Sud. La richesse occidentale se nourrit de la pauvreté de l'Asie et de l'Afrique. C'est la pérennisation de l'inégalité du monde.

Texte établi à partir d'un cours de faculté suivi en 1997-8
Grands Mercis au professeur !

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Mise à jour du : 23/03/99


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