CHAP 7... Les religions contemporaines
Il faut voir à la fois les
permanences et les mutations des grandes questions religieuses.
Aucune société ne se passe d'options religieuses. Il est vrai que le monde contemporain
a soumis les religions au crible de la science et de la société de consommation, et les
différentes sociétés ont réagi différemment a ces provocations. Il y a un phénomène
massif historique du recul des religions avec un progrès de l'athéisme qui frappe toutes
les sociétés contemporaines. Mais il s'agit d'un phénomène inégal: la France qui a
connu une déchristianisation massive ces vingt dernières années et qui fait considérer
le christianisme comme une forme minoritaire, inconnue ou dépassée. La Russie a connu
soixante-dix ans d'enseignement athée obligatoire et de persécutions religieuses. Le
communisme tombe, et les églises se remplissent. Les Etats-Unis sont le type d'une
société chrétienne.
Les
sociétés non-occidentales et non-chrétiennes connaissent marginalement le progrès de l'athéisme qui reste discret et
peu manifesté.
La
question: est-ce-que le cas français représente l'évolution de toutes les sociétés?
De toutes façons, aucune religion peut rester identique face à la science et à la
société de consommation.
1) Religion sociale
Il y a plusieurs rites de passage: la naissance, la fin de
l'enfance et le début de l'adolescence, le mariage, la mort les gestes envers le
corps et entre survivants; il y a le culte des morts car aucune société ne peut se
passer de la question de la vie après la mort , la fête de la Toussaint suivie du
jour des morts. Il y a le culte de la communauté: le chef a besoin de s'entourer de
formes religieuses. Le roi est sacré, la mort d'un président est une cérémonie
religieuse.
2)
Les différentes religions.
Le
monothéisme dit : il n'y a qu'un dieu qui parle à l'humanité par l'intermédiaire des prophètes. Le premier
est Abraham, père de tous les monothéistes. L'abrahamïsme a donné le judaïsme, le
christianisme et l'islam.
a. Le Judaïsme
Le Judaïsme
est lié à la descendance stricte d'Abraham: dieu n'a parlé qu'au peuple juif. Le propre du judaïsme est la
survivance du peuple juif qui est pour eux la preuve de la véracité de dieu. Ils se sont
divisés en ashkénazes (Europe
orientale) et séfarades
(Espagne et Europe occidentale).
b. Le Christianisme
Le propre du
monothéisme: on rajoute des prophètes. Le Christianisme est le chapitre suivant: le Christ vient compléter Moïse comme second
prophète. Le christianisme refoule les juifs dans l'ancien testament et apparaît le
nouveau testament.
c. L'Islam.
Au VIe siècle, apparaît un nouveau prophète: Mahomet. Il reconnaît les apports
antérieurs mais les juge imparfait. Les musulmans reconnaissent Abraham et Jésus-Christ.
L'islam s'est lui-même divisé et toujours sur les problèmes de la tradition. Les sunnites : les "protestants" et les chiites : les "catholiques" et des
formes annexes : le soufisme en
Asie Mineure, les druzes,
religion secrète en Turquie, et les moabites
2) Les différentes confessions chrétiennes
Le
Christianisme se divise en catholiques d'Europe occidentale gérée par le pape de Rome, l'orthodoxie orientale qui reconnaît les
patriarches. Les deux reconnaissent la même doctrine. Finalement, les monophysismes qui jouent sur la nature du
christ.
Les
catholiques se sont encore divisés: phénomène de la Réforme avec l'apparition des protestants. Ils ne reconnaissent pas le pape
et la tradition prêtre, liturgie , mais seulement la Bible.
Chacune de
ces religions prêchent le même dieu, l'amour et déclare que celui qui suit dieu aura
son âme sauve.
3)
Religion et société.
Mais
l'amour n'a pas empêché les luttes et le mépris. Chaque religion s'est arrangée pour
isoler ses membres, leurs donner des caractéristiques
reconnaissables: un juifs pieux a du mal a vivre dans une
société non-juive (respect du Sabbat). Les juifs et les musulmans ont le tabou du porc.
Pour le musulman, le repos est le vendredi et les chrétiens le dimanche: Le christ est
mort le vendredi et ressuscité le dimanche.
Les différentes formes artistiques: juifs et
musulmans: on ne représente pas dieu mais chez les musulmans on écrit dieu. Les
orthodoxes ont les icônes depuis dix siècles sans modifications: pas de cils, d'ongle,
main gigantesque. Les catholiques ont imposé l'idée du dieu vieillard, trapu, barbu, une
image du christ grand, maigre, un peu hippie. Les protestants ne représente pas dieu
reprenant les théories de l'islam.
Chaque
communauté a un art suprême pour caractériser ses membres.
Chaque
communauté impose une vie communautaire, sur un lieu de culte précis: le rituel. Il y a des rites extérieurs:
port de certains objets, certains rites pour manger, rites annuels. Le problème de la
morale: chaque communauté à son rite, les différentes considérations des péchés.
On comprend
qu'il y ait la provocation athée:
Dieu ne parle pas et on nie tous ce qui vient après. Ils sont considérés dangereux car
ils nient les communautés.
4)
Religion et politique.
L'apparition
du laïcisme: le religieux est
du domaine privé et non public. L'anticléricalisme est la volonté de laïcisé les croyants. Mais ni l'athéisme ni
l'anticléricalisme ne diminue le zèle religieux. D'ailleurs toutes les communautés
aiment les martyrs.
Tout à
commencé avec la révolution: on va tout réformer, même l'église, puis de chrétiens,
on devient déistes avec l'apparition de l'être suprême. Ensuite on prône le culte de la raison. En même temps on confisque les
biens de l'église. Trois ans après: le génie du christianisme de Chateaubriand. La
révolution française a été le modèle de toutes les critiques politiques sur la
religion.
La science
est un réflexe: tout doit être prouvé. Les églises ont eut beaucoup de mal a s'en
remettre. La société de consommation est aussi un grand mal: l'abondance nous fait aimer le monde, la vie. On
pense à ce monde mais pas à l'autre. La déchristianisation est majoritairement venue de
la société d'abondance.
1) L'évolution du catholicisme.
Le
catholicisme contemporain a été traumatisé par la
révolution, qui a fait perdre le clergé et la totalité de
ses biens et fait monter en puissance des gouvernements anticléricaux. Au XIXe siècle, le catholicisme a nié tout aspect
positif à la révolution. Ce qui explique que le catholicisme du XXe siècle
est jugé réactionnaire.
Contre la démocratie on développe l'esprit
hiérarchique. L'église catholique est une gigantesque
armée. Si on n' est pas content, on dégage. Tous les aspects autoritaires l'emportent:
le prêtre commande aux fidèles et le pape aux prêtres. D'ailleurs on reconnaît au pape
l'infaillibilité (dogme de 1870). Cet autoritarisme se manifeste antirépublicain (on ne
soutient que les rois: Joseph de Maistre déclare "la révolution est le châtiment
de dieu"). Les enfants obéissent aux parents, les femmes à son mari, les sujets au
roi.
Contre la
science, elle ne reconnaît que la tradition et n'admet aucune discussion. Certains prêtres ont voulu concilier foi
et science (les modernistes). Il sont "couic".
Les
apparitions sont liées au culte marial (de Ste Vierge Marie). En 1856, on proclame le
nouveau dogme de l'immaculée conception (pas de péché originel).
Le
catholicisme du XIXe
siècle est important. Une religion doit avoir des édifices importants alors on crée de
nombreuses et grandes églises. Autre élément de vitalité: la multiplication des
congrégations religieuses. Progrès également des missions en Afrique.
Mais dès la fin du XIXe siècle, on voit des signes
d'évolutions: la naissance du réflexe sociale. Léon XIII parle de la charité mais aussi de la justice qui voit
apparaître la religion sociale. Léon condamne le capitalisme et le socialisme comme deux
phénomènes athées. Il dit aussi que l'Eglise n'est liée à aucune forme politique (pas
plus au roi qu'au président). Le deuxième signe d'évolution au milieu du XXe siècle: nouvelle réforme catholique avec le
concile de Vatican II de sa liturgie et de ses rites. Le catholicisme a été lent à
éliminer l'antisémitisme, à reconnaître la gauche et il pose toujours la question du
pape. Problème de la médiatisation du pape.
2)
L'évolution du protestantisme
Il est au nord de l'Europe du Nord et de
l'Amérique du Nord. Ils mettent le fidèle en relation
directe avec Dieu sans intermédiaire en lisant la Bible.
D'où l'importance de l'enseignement chez eux. L'argent n'est pas mauvais en soi et gagner de l'argent peut
être un don de dieu. Ce qui explique que le protestantisme serait un facteur de progrès
économique: le prêt à intérêt. Les protestants sont de fait plus démocrate. Tous les
fidèles décident de tout en même temps. Ils ont été favorables à la révolution. Le
problème: ils passent leur temps à se réformer. On en est arrivé à ce qu'il ne reste
plus grand chose avec un protestantisme extra-libéral. Au nom de la raison on a tout
épuré. A l'inverse des protestants inquiets deviennent intransigeants (les piétistes).
Néanmoins,
ils ont inventé l'cuménisme qui est le rapprochement des chrétiens en 1898 à Chicago. Ils ont fait
un congrès des religions. Progressivement il y a eut des conventions cuméniques
qui insistaient sur leurs ressemblances et non plus sur leurs différences.
3) L'évolution de l'orthodoxie.
En Europe
orientale le christianisme s'est développé sans références aux papes. Ils ont les
même doctrines, sauf que les prêtres sont mariés et il y a des patriarches. Elle se
présente sous une forme fédérale. Le chef de l'Eglise est le gouvernement: c'est le césaropapisme. Le danger de cette Eglise est
sa servilité au pouvoir politique.
L'orthodoxie
n'a pas connu de crise moderniste, de questions sur l'évolution sociale et capitaliste
mais mystique. Le plus bizarre: l'uvre de rapprochement avec le catholicisme.
Se pose à
toutes les Eglises chrétiennes la question : Faut-il arrêter la réforme ?
1) Le judaïsme
Les juifs, chassés de Palestine au premier
siècle, ont vécu dispersés pendant vingt siècles ayant en commun la fidélité à leur
religion et l'antisémitisme religieux (juifs perfides et obstinés), social (juifs
pourris, aiment l'argent), raciste (le juif race infecte).
On en arrive logiquement à la shoah: nécessité d'exterminer les juifs. Le génocide à détruit tous les
antisémitismes précédents. On comprend que le progrès de l'antisémitisme ait forcé
les juifs à retourner à la terre sainte: le sionisme fondé par Herzl, avec la création d'Israël. Elle va au contraire de la
doctrine d'intégration des juifs.
La
question: le judaïsme englobe tout l'individu et il a beaucoup de mal a être dans une
société laïque. Il est plus qu'une religion, une culture.
2) L'Islam
L'islam a
pour avantage sa masse. Même si on distingue trois islams (arabe, noirs né au
début du 20, indonésien), sa caractéristique est d'être figé. Dieu a parlé
directement à Mahomet, alors on ne touche pas à la parole de dieu. De ce fait, il a renier tout contact avec les autres
sociétés. En se fermant, l'islam se dit inattaquable: la grande force est de se fermer.
L'autre
difficulté: il n'y a pas d'autorité. Le khalife est crée puis supprimé en 1920. La force de l'islam est sa
simplicité. Dieu et Dieu et son prophète est Mahomet. On fait sa prière, lit le Coran,
respecte la loi.
Se pose la
question de l'intégrisme.
L'intégrisme islamique n'est pas assimilable à l'islam, elle est une tentation de tous
les croyants en réaction aux sociétés et en se cramponnant à la loi. Aux yeux de
l'opinion contemporaine, l'intégrisme apparaît comme une forme réactionnaire,
fanatique. C'est vrai: ils ont engendré les guerres de religion. L'intégrisme est la
réponse à l'agression du monde et à l'angoisse.
Texte établi à partir d'un cours de faculté
suivi en 1997-8
Grands Mercis au professeur !
Mise à jour du : 23/03/99