CHAP 1... Révolution et révolutions
Le mot n'a, à l'origine pas de signification politique : il s'agit de la révolution d'un astre qui fait un tour sur lui-même avant de revenir à la même place. Ainsi au XVIIe Siècle a lieu la première révolution en Angleterre quand le roi Charles Ier s'est fait liquider par des républicains en 1640 guillotiner 20 ans après on rétablit la royauté avec son fils : Charles II. Il s'agit d'un cercle ou on revient au début.
1) La révolution
américaine
A la fin du XVIIIe, les colons
anglais des établissements de la côte, qui formaient 13 communautés échelonnées de la
Caroline jusqu'au Canada, se révoltent contre la monarchie qui ne respecte pas leur
autonomie : mise en place de taxe non acceptée. C'était là le viol de la coutume du
"self gouvernement".
La
principale révolte a lieu à Boston contre un bateau transportant du thé taxé : The tea party. Il s'ensuit un débarquement des
forces anglaises. Elles ont gardé les villes mais perdues les campagnes. C'est dans
celles-ci qu'apparaissent des bandes organisées et armées dont Georges Washington
devient le chef. Ils obtiennent de l'aide extérieure, notamment chez les français avec
Lafayette et quelques volontaires au début, suivis par une armée entière. Au bout de
quelques années de guérilla, les Anglais doivent céder.
N.B:
Tous les américains n'étaient pas hostiles et certains partent au Canada resté fidèle.
Cette
révolution est importante car les insurgeants ont voulu faire un état parfait
correspondant au pragmatisme anglo-saxon et aux valeurs de l'époque : souci de
l'égalité politique, de la liberté.
2) La révolution française
En France,
la révolution a durée 10 ans. Le mois de novembre 1799 marque la fin de la révolution
avec le coup d'état du 18 brumaire de Bonaparte.
Lors donc,
en premier lieu début 1789, dans l'enthousiasme général on a cru pouvoir faire une
révolution à l'unanimité : roi, nobles, clergé, tiers-état sont tous d'accord. Cette
illusion qui eut son sommet en juillet 90 avec la réception de tous les délégués (200
000) prend fin avec l'apparition de deux discours divergents : " la révolution est
finie !", "Ce n'est qu'un début!".
C'est alors
que le roi s'échappe, les nobles immigrent, le peuple veut se faire entendre et on lui
tire dessus. C'est l'engrenage de la violence. En 1792, on décapite le roi et on crée la
république pour éviter tout retour en arrière. Puis on met en place la terreur contre
ceux qui ne sont pas révolutionnaires. Il faut en profiter pour éliminer tous les
ennemis ; au nom de la liberté on la supprime : " le bonheur va venir après".
C'est l'origine de l'instabilité des années 1794-1799.
Cette
euphorie révolutionnaire est suivie d'une fatigue révolutionnaire, qui permet
l'ascension d'un Napoléon.
La
révolution voudra aussi s'exporter : Allemagne, Italiens, Suisse... La France exporte ses
idées révolutionnaires dans toute l'Europe occidentale.
Une fois la
révolution enterrée, on a voulu tous rétablir comme avant mais les restaurations
intégrales ne peuvent avoir lieu.
3) Les révolutions romantiques et la contagion révolutionnaire de
1848
En 1848,
nouvelle révolution ; on y trouve les conspirations, en Italie à Naples, Florence,
Turin, Paris. On recommence les effusions d'amitié comme en 1789, puis les effusions de
sang. Au bout de six mois on tire à nouveau sur le peuple de Paris et l'ordre se
rétablit.
Néanmoins,
l'intêret de 1848, c'est le suffrage universel ; il s'agit d'une révolution politique.
4) La révolution de 1917 (la possibilité d'une révolution sociale)
En Russie,
en 1905, le tsar avait fait tirer sur les révolutionnaires. En 1917, on profite des
défaites de l'armée et des menaces de l'Allemagne. Le tsar fatigué abdique. On crée
une république libérale à la faveur de la révolution de février. Le peuple dit
"et nous!"; en octobre, prise de pouvoir par les bolcheviks dans l'esprit d'une
révolution sociale. La révolution russe a été la première révolution sociale avec la
disparition de l'élite traditionnelle : noblesse et bourgeoisie ont été chassés ou
tués dans une saine terreur ou encore prolétarisés.
La
révolution russe sert de modèle en 1919 en Hongrie, et en 1944-45, c'est l'armée russe
qui la portera auprès des pays de l'est.
Son
intérêt est de créer des régimes de longue durée révolutionnaire. Les russes ont
vécu 70 ans en vigilance révolutionnaire.
5) Les guerres révolutionnaires des années 1945-75
Au
lendemain de la deuxième guerre mondiale, les peuples du tiers-monde ont entrepris des
guerres révolutionnaires destinées à éliminer le maître-colonisateur et à moderniser
le pays. Ces mouvements s'inscrivent dans de longues durées. Dans l'ensemble, les espoirs
révolutionnaires du tiers-monde ont stagné depuis les années 50. Cet échec est du à
la fatigue, aux confusions idéologiques, aux dérives vers le totalitarisme.
C'est là,
qu'on se rend compte qu'il est difficile de faire une révolution actuellement à cause
des liens internationaux et de la mondialisation de l'économie.
1) Les révolutions
violentes contre le pouvoir
a. La crise et la dégénérescence d'un régime
- Incapacité
des dirigeants à comprendre un monde nouveau, vieillesse des dirigeants.
- L'apparition de problèmes auxquels on
n'est pas préparé, on ne se rend compte de leur importance.
- Une défaite militaire en Russie
1917.
b. Le rôle des minorités
Une opinion publique déçue, des groupes de gens
décidé à leur profit conspirateurs, comploteurs (La Cagoule). Il y a aussi les minorités
occasionnelles, les profiteurs Lamartine en 1848, noble et poète (je suis un
prophète et j'y vais). Des gens inconnus deviennent célèbres Robespierre.
c. Violence, prise de pouvoir
et affermissement de celui-ci
La violence
n'est pas nécessaire mais souvent inévitable. Elle se fait dans la capitale. A un moment
donné, le pouvoir s'effondre et les révolutionnaires doivent immédiatement occuper le
terrain, ne jamais paraître hésiter. Mais il plus facile de détruire que de construire
: Que faut-il faire des vaincus les liquider ? . Que faire de leurs partisans ? Il
y a les révolutions radicales épuration en masse et les révolutions
molles ou on se contente de ralliements.
Les
vainqueurs se doivent d'appliquer leurs beaux principes ou de les oublier. Généralement
les révolutionnaires les oublient. Et là se trouve l'essence de la révolution : elle ne
réussit jamais elle n'est qu'un rêve ; elle est un programme et on met un demi-siècle
à l'appliquer.
d. Une révolution
"ratée ?"
En 1871, la commune échoue : la province à dit non et
la révolution communarde qui a été réprimée dans le sang et pose le problème des
victimes des révolutions.
- 1792-94 : 12 000 exécutions capitales sans compter la guerre de Vendée
dans l'Ouest (100 000)
- 1848 : les journées de Juin. En quelques jours plus de 20 000 morts.
- Mai 1871 : La commune est réprimée avec plus de 50 000 morts.
2) Les révolutions organisées par le pouvoir lui-même.
Il s'agit
d'une tactique utile : au lieu d'attendre en victime, la révolution devient un moyen de
gouvernement. Seulement, Il faut un homme imposant dictateur , trouver un
ennemi intérieur, des promesses nouvelles et alléchantes. Ex: les révolutions fascistes
avec Mussolini et Hitler : Mussolini prétend s'imposer face aux forces de l'archaïsme ;
Hitler trouve en les juifs un ennemi intérieur. On s'attaque contre une minorité pour
laquelle on a fait une mythologie. Pour Staline, l'ennemi de la révolution est à
l'intérieur : le faux révolutionnaire. Mao Tse Tong en 1940, monte les jeunes contre les
vieux.
Tous ces
modèles servent à des dictateurs contemporains : Nasser contre les minorités grecques,
libanaises, puis quand il s'attaque aux islamistes, chrétiens etc...
3) Les mutations révolutionnaires
Des
événements qui correspondent à des changements radicaux en peu de temps sans que le mot
révolution ait été invoqué : le Japon qui vit enfermer du XVIe au XIXe Siècle. En 1870,
l'empereur se réveille, il renverse le Shogun et modernise le pays. En l'espace de quinze
ans, le pays devient une grande puissance : c'est l'ère Meiji.
L'Allemagne,
après 1945, aura connue une évolution inouïe notamment avec Adenauer. Elle s'est
dénaziefièe de manière quasi-complète et a réorganisé son économie.
Les
événements de 1968 qui jettent le discrédit sur les vieilles idéologies.
La révolution est un mythe, elle correspond à un besoin d'action, pour
le meilleur et pour le pire. La révolution est au départ agréable ; elle apparaît
comme une approche plus rapide. Seulement, souvent ce rêve tourne au malheur. Elle est un
processus que l'on met en branle et que l'on n'est pas capable de contrôler ce qui
explique les martyrs ceux qui meurent sur les barricades ! . Néanmoins c'est ce
qui agite les peuples et les opinions. Souvent on a dans sa vie des moments
révolutionnaires, mais après on ne l'est plus et on devient même conservateur.
Les
révolutions sont utiles car elle marque l'histoire, mais il faut les considérer du point
de vue des contemporains.
La
révolution remplace les équipes aux pouvoirs, c'est la peur de tous les gouvernements.
Ce sont de bons souvenirs et un rééquilibrent des intérêts. L'histoire est le culte
des révolutions.
Texte établi à partir d'un cours de faculté
suivi en 1997-8
Grands Mercis au professeur !
Mise à jour du : 23/03/99