Apprendre les hiéroglyphes égyptiens
Dictionnaire des hiéroglyphes Ancien Egyptien
Hieroglyphs dictionay of Ancient Egyptian

CHAP 6... La République opportuniste
(1879-1899)

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   30 janvier 1879 : démission de Mac-Mahon qui clôt la période de l'ambiguïté.
   1899: affaire Dreyfus qui voit venir une nouvelle génération.

   On appelle opportuniste les radicaux qui remettent à un moment plus opportun leur programme.
   La république "opportuniste" est une période fondamentale pendant laquelle des principes républicains est posée. Ceci ne va pas sans crises : dans les années 80 l'affaire Boulanger. Ce qu'il faut comprendre, c'est que la victoire de la République n'était pas assurée.

 

 

I] La période 1879-1889


   C'est la construction de la république, entre la prise de pouvoir par les républicains et l'éclatement de la crise
Boulanger.
Le
programme de Belleville est la seule doctrine ou plutôt le cadre. Son aspiration est à chercher dans la philosophie des lumières : la croyance qu'on peut agir sur la société. Et pour cela il faut donner des garanties démocratiques. Très vite des lois :
            30 janvier 1881 : loi sur la liberté de la presse
            21 mars 1884 : loi sur la liberté syndicale. On peut créer des organisations à but professionnel
            Une grande tolérance vis à vis des associations.

      1) Les valeurs de la république opportuniste
   La République s'affirme donc libérale non pas tant sur l'économie que sur la société : Elle ne doit pas subir de pression. Il y a donc naissance du couple "Liberté" / "Laïcité".
   Mais il n'y a pas de réponse à la question sociale. Seul l'école agit sur les chances et fait en sorte de tendre vers l'égalité des chances.
   Le public privilégié de la IIIe République est la jeunesse et l'enfance. Elle a systématisé l'éducation, la rendue gratuite, laïque et obligatoire. C'est un parachèvement plus qu'une création.
   Cette politique contribue à la
pacification de la politique.
   Il y a aussi la systématisation d'une école primaire. Il faut une école primaire supérieure dans chaque canton qui permet aux meilleurs élèves de poursuivre leurs études dans le secondaire. En effet, il y a deux systèmes d'écoles : celle du peuple (l'école primaire) et celle de l'élite (l'école secondaire). Et le nombre des passages entre les deux est minime.
   Plus tard, cela va se prolonger dans les écoles qui seront jusqu'en 1980 dans un autre plan que les lycées. L'école normale est l'achèvement de la percée de l'école primaire ; l'instituteur en est le symbole, et c'est l'homme de la République.
Ferry impose l'enseignement secondaire féminin. L'enseignement supérieur est laïcisé et il est le seul à distribuer la licence et le doctorat.
   Les clivages dans la vie politique française vont avoir lieu autour de la laïcité et de la question scolaire.

      2) Une période de difficultés
   Le régime a fondé ses bases, et maintenant il lui faut durer après sa période d'intense activité législative. La première crise d'envergure arrive dans les années 1885. Ce qui correspond à l'agrandissement de la Grande Dépression, période de reconversion.
   Le retournement a commencé en 1873, et s'approfondit pour devenir sensible à une partie de la population en 1885. Ce genre de conjoncture difficile n'est pas sans conséquences politiques. La première révolution industrielle a épuisé ses effets directs. La société est maintenant touchée par les effets de la 1re Révolution Industrielle au moment ou commence la seconde.
La
société change profondément. Et cela entraîne forcement des difficultés économiques, sociales et politiques. Avec aussi, la recherche de responsables imaginaires qui catalysent les difficultés.
   Ces réalités nouvelles se traduisent par des difficultés auxquelles la République doit faire face. En plus, s'ajoute le passif de 1870 : la perte de l'Alsace-Lorraine. La construction nationale en cours est amputée.

      3) L'affaire Boulanger
a. L'homme
   C'est Boulanger, ministre de la guerre, qui va être la ligne de proue. Ce n'est pas un personnage de grande envergure, mais il rassemble des mécontentements autour de lui : il a un visage social alors qu'il y a des difficultés économiques. En effet, les faits sociaux (la grève) qui sont réprimées. Ors le général s'est fait remarquer par une utilisation modérée de l'armée dans ces conflits. Il apparaît comme un général proche des ouvriers.
   Mais aussi, à l'opposé, il affiche une grande fermeté de parole vis à vis de l'Allemagne. C'est à dire qu'il est aussi patriote (pour l'instant valeur de gauche).
   Il joue le rôle d'attracteur pour des mécontentements. En aucun cas il ne s'agit d'un mouvement pour quelque chose, mais contre quelque chose.
   Il a un charisme, sait parler en public, et il en profite pour exposer des thèmes contradictoires qui rassemblent des mécontentements.

b. Son renvoi du gouvernement : mai 1887
   Tout cela ne plaît pas au républicains qui sont à la tête du gouvernement : Freycinet. Ce dernier avait engagé une politique de "relance" par une grand programme de travaux, notamment le chemin de fer. Les républicains considèrent que Boulanger est démagogique. Il n'est donc pas repris dans le gouvernement suivant, mais muté à Clermond-Ferrand. Mais avant son départ, des gens manifestent pour l'empêcher de partir.
   L'homme a donc rassemblé des ouvriers aux chômages mais aussi les morceaux d'une droite en décomposition, royaliste, entrée dans une crise profonde. Boulanger va donc développer la droite autour d'un thème nouveau : le nationalisme. Le patriotisme est ouvert tandis que le nationalisme est fermé, hostile à l'extérieur. C'est un thème qui participera à la recomposition de la droite et de l'extrême droite. Ainsi il peut rassembler des morceaux épars de la droite la plus radicale.

c. Son renvoi de l'armée, apogée et chute :
   Il se trouve qu'au même moment, il y a des scandales financiers ou politiques : Wilson, gendre du président de la république Jules Grévy, est lié à un trafic de décoration. Cela devient une affaire d'état, le président doit démissionner. Voilà un nouveau thème démagogique à Boulanger.
   L'agitation enfle, on met alors Boulanger à la retraite en mars 1888. Seulement, il devient dès alors libéré de ses obligations de réserve ; Il peut donc se lancer dans la politique et se présenter aux élections. A l'époque on peut pratiquer les candidatures multiples (se présenter à plusieurs endroits à la fois). Et régulièrement il les gagne ; il démissionne ensuite et se représente.
   A Paris, il gagne les élections de janvier 1889. La République se sent atteinte et les partisans de Boulanger lui demandent de prendre le pouvoir et d'appliquer son programme. Mais il ne bouge pas et la République lance la contre-offensive. Autour du nationalisme, s'est crée la ligue des patriotes. La République la dissout, Boulanger ne résiste pas et se suicide en Suisse le 30 septembre 1891.
   En tout cas, la crise aura été profonde, elle a montrer que des personnes mécontents peuvent se cristalliser autour d'un démagogue.

d. Les conséquences de l'affaire
   La République se rétablit en empêchant les candidatures multiples. Mais la crise est profonde :
            La cristallisation d'une Extrême droite moderne autour du nationalisme et plus tard de la xénophobie.
            Un mouvement de contestation populaire qui fait une expérience politique, et apprend qu'il peut s'exprimer sans passer par les notables. On trouve des gens inspirés par la gauche, un moment autour de Boulanger, qui ensuite s'autonomisent et rejoindront le parti socialiste naissant.

   Les choses politiques se recomposent, comme toujours en période de crise. Ainsi, le Boulangisme fait rentrer la République dans un visage politique plus actuel. Nos critères commencent à être valable vers 1785-90.

      4) La nouvelle donne politique
   On s'aperçoit qu'après son échec, la droite disparaît de la vie politique. Elle est déstructurée : souvent il n'y a pas de candidats de droite aux élections. Mais la gauche ne reste pas inerte, elle-même se recompose.
   Ceux classés à gauche et extrême-gauche se modèrent et on voit des Gambetta (Union Républicaine) et Ferry (Gauche Républicaine) dominer la vie parlementaire et former le centre gauche.
   Se développe un autre groupe : la gauche radicale dont les qui veulent lutter contre le mal à la racine et veulent une application effective du programme de Belleville. Ceux là sont classés à l'extrême gauche et passe dans l'opposition.
Une partie de la droite orléaniste modéré est recyclé en se ralliant à la République en opposition ou en s'agrégeant bientôt à la majorité. Mais son opposition est sans vigueur, toujours divisés.
   Cela entraîne la stabilisation du régime, la République s'enracine.

      5) l'expansion coloniale
a. Les bases coloniales
   La République doit faire face à un passif lourd de Napoléon III sur l'extérieur : l'Alsace-Lorraine. Ors, c'est une période de montée du mouvement national. Il s'agit de construire à cette époque quelque chose de nouveau, quelque chose qui fait avancer. Cela s'exprime dans l'école, le chemin de fer. La perte de l'Alsace-Lorraine est douloureuse de ce point de vue.
   Ce mouvement national est dynamique : on a vu les derniers venus dans la nation en 1870, les Savoyards, être les combattants les plus fervents. Il y a un dynamisme progressiste, la nation est le nouvel horizon. C'est le patriotisme de gauche.
   Malgré la crise, il y a un certain nombre de dynamisme : le capitalisme se développe. La connaissance, les transports on fait beaucoup de progrès. On pourrait ajouter que les religions repartent de l'avant. C'est quatre éléments expliquent le développement colonial : nationalisme frustré, développement des transports, des missions, de la connaissance et de la curiosité. Il faut y ajouter le facteur militaire.
   L'armée est choyée et on va la faire travailler. Elle a déjà une expérience en Algérie qui dès la prise d'Alger en 1830, développe une forme de colonisation militaire. Les colons sont sous autorité militaire. De même, le ministère de la marine a développé une activité importante sous la monarchie de juillet.
   Napoléon III a développé une politique coloniale particulière. En Algérie, il lance l'idée d'un empire arabe avec une marche vers l'égalité Arabe / Européens. Les colons ne l'accepteront pas.

b. Le fait colonial
   A partir de ces fondations, s'élabore un discours colonial de la France, tenu en particulier par Jules Ferry, qui bricole les arguments. Il suit la voie de Napoléon III : Grandeur, entreprises de missions opérées par l'Eglise Catholique. Jules Ferry développe une argumentation autour des matières premières et des débouchés. Ors ce discours ne peut être accepté comme tel (thèse de Marseille) : la colonisation n'a pas rapporté beaucoup. Les mobiles sont plus complexes. Il y a des forces de pressions : le lobby militaire qui pousse aux conquêtes, le lobby de la marine bien installée, des fonctionnaires pour qui l'administration coloniale est la belle vie, des entreprises qui y trouve leurs intérêts. Mais il n'y a pas d'intérêt national

   Naissent alors des oppositions héritées du Boulangisme : il vaut mieux s'occuper de l'Alsace-Lorraine. Mais sur les plans humanistes, il n'y a pas d'oppositions à par celles de quelques philosophes. Il n'y a donc pas d'anticolonialisme.
   Inversement, va se construire une doctrine coloniale pour rationaliser le colonialisme : l'homme noir est inférieur et il doit être guidé. Ce sont les premiers germes du racisme. Edmond Albius, esclave, a inventé le processus de fécondation artificielle de la vanille ; on lui dénigrera ce talent. On explique que le blanc a une mission civilisatrice ; c'est le fardeau de l'homme blanc.

   Le mouvement est ainsi lancé est l'empire colonial va s'étendre dans le monde entier : Afrique, Indochine, Pacifique etc...
   A la fin des années 1880, la république est solide, appuyée sur des lois. Elle a soutenu une crise, et s'établit. On fête cela en 1889, la fête de la République et du progrès : l'exposition universelle. Cette date est un tournant : on passe de la république qui se fonde, à la république assise.

 

 

II] La République modérée (1889-1899)


      1) Un nouveau départ
   1889, c'est l'exposition universelle qui s'accompagne de la construction de la tour Eiffel, à la fois architecture et symbole. C'est en fer, un monument de rupture, symbolisant le centenaire de la révolution. C'est la République qui fait sa fête, celle de la modernité et de la révolution industrielle. Elle scelle l'alliance de la République et du progrès.
   S'en suit une période ou la République est stable, imposée. Les fruits de la politique menée par le gouvernement Freycinet (développement des chemins de fer) apparaissent, les industries nouvelles sont efficaces. Déjà on voit le bout du tunnel.
L'assassinat de
Sadi Carnot (président) à Lyon, par un anarchiste italien nommé Caserio, déclenche une folie anti-anarchiste et anti-italienne. Les gendarmes voient des anarchistes partout en 1794-1795. Ce sont des contrecoups.

   La vie politique donne l'impression d'être très instable avec les nombreux changements de gouvernement, mais les ministres eux sont stables. Il existe une certaine continuité. En particulier autour de Jules Méline, spécialiste de la protection de l'Agriculture. C'est l'homme des tarifs protecteurs : droit de douane modérée. L'objectif du gouvernement est de moderniser, d'aller dans le sens du progrès, mais aussi d'éviter les casses sociales. C'est le plan Freycinet. Il n'y aura pas de déracinement du monde rural en France qui va encore peser jusqu'aux années 1950.
   C'est un dosage entre modernisation et protection de l'agriculture.

      2) La montée de l'opposition
   Pendant ce temps l'opposition grandit. Les républicains : Ferry, Gambetta, Méline sont au pouvoir et une autre génération est en train d'élaborer une nouvelle doctrine politique, celle des radicaux : le solidarisme théorisé par Léon Bourgeois. Ils s'appuient sur la sociologie et son représentant Français : Emile Durkheim qui explique la séparation du travail : la modernisation est la dissolution des liens anciens (veillées...) Et donc il faut créer de nouvelles solidarités : nous avons de plus en plus besoin les uns des autres avec la multiplication des nouveaux métiers. Et pour les radicaux, c'est l'Etat républicain qui doit assurer ces nouveaux liens.
   La logique solidarité aboutira à toutes les actions sociales que l'on connaît. Ces radicaux pensent politiquement, ils s'appuient sur des disciplines nouvelles. Leur pensée englobe les questions posées par la modernité. Il est donc logique de voir se groupe prendre de plus en plus d'importance. Ils apparaissent plus dynamique, d'autant plus que la République a du mal avec la question sociale.
   A la fin des années 1880, la grève prend de l'ampleur, elle devient une pratique sociale. Les républicains pensaient que liberté de la presse, des syndicats etc... suffiraient, mais non ! Il faut une véritable politique sociale

      3) Deux exemples : Fourmies et Carmaux
   Dans le nord textile, à Fourmies. Là bas il y a un patron : François Boussus. Il a été boursier, vient du peuple. Il représente ceux qui votent républicains : ils tiennent à la promotion sociale par l'école. Il deviendra contremaître, épouse une fille aisée en première noce, puis la fille d'un industriel local. C'est l'esprit de la République.
   Il a réussit à construire l'usine la plus moderne, et bientôt il se fait élire, prend position pour la République au moment de Mac-Mahon et se pose comme le bienfaiteur de la commune. Il ouvre une école d'apprentissage autour de son usine. En 1780, il est conseiller général. Au moment de l'affaire Boulanger, alors qu'au nord on est assez pour Boulanger, il reste partisan de la république. Il fonde un journal et en est publiciste.
   1880-90 est pour lui une période de prospérité. il va bientôt acheter un château, une résidence paradisiaque et devient peu à peu le symbole du patron.
   Un certain Culine, condamné en Algérie pour anticolonialisme va se trouver à Fourmies pendant le Boulangisme puis, déçu, il entre au socialisme.
   En 1791 il existe une certaine agitation. Et les ouvriers décide de manifester le 1er mai. Les patrons ont peur et en particulier Boussus. Préventivement ils ont fait venir l'armée le 30 avril.
   Les ouvriers vont d'usine en usine pour appeler à la grève. L'armée, l'état et le patronat se consultent. Les gendarmes tentent d'intervenir et reçoivent des pierres. S'en suit des arrestations, puis un nouveau rassemblement devant la mairie. Les officiers en ligne donnent l'ordre de tirer : neuf morts dont huit adolescents et une ouvrière (Maria Blondeau).

   La nouvelle va se répercuter dans toute la France et dans la presse de différente façon :
            Extrême-droite : En particulier les papiers de Drumont. Les événements sont expliqués par le fait que le sous-préfet est juif, c'est donc lui la cause des maux
            Cléricale. On voit une gravure avec le curé de Fourmies, Margerin, s'empresser autour des mourants. Seulement, c'est faux.
            Socialiste. Appel à généraliser le 1er mai, et le syndicalisme.
           
Républicaine. bien embêtée : le sang à coulé entre le peuple et la République.

   En 1892, les mineurs de Carmaux sont en grève. Le maire est un ouvrier des mines. Le propriétaire, le marquis de Solage vient de refuser au mineur de s'absenter de la mine pour faire son rôle de maire. Finalement, Jean Jaurès sera élu comme député socialiste en 1793.
   Jaurès monte à la tribune de l'assemblée nationale. La République est civilement correcte mais inconséquente socialement car le citoyen n'est pas grand chose dans son travail.

      4) La question sociale
   C'est la naissance du problème social, qui devient le problème premier. Encore plus, la République poursuit Culine qui est arrêté. Les patrons ferment les usines, l'armée occupe la région.
   Lafargue est élu à Lille en Novembre 1891. En 1893, aux législatives normales, Jules Guesde (socialiste) est élu. Finalement, sont élues au municipales de 1892 des mairies socialistes à Roubaix, Tourcoing, Montluçon. On commence à voir des élus socialistes pour la première fois.
   La République doit donc affronter la question sociale. Le malaise ouvrier a profité à Boulanger, puis il s'est autonomisé et affirmé dans le socialisme et en même temps des anarchistes se veulent pour la cause ouvrière : assassinat de Sadi Carnot, dans la chambre des députés. Il s'ensuit des lois répressives contre le mouvement anarchiste terroriste. Mais les anarchistes eux-mêmes arrêteront le terrorisme au profit du syndicalisme. Il en sortira plus tard de la C.G.T.

      5) Le renouveau de la droite
   Que deviennent les courants de la droite conventionnelle ? héritage difficile du comte de Chambord, le comte de Paris à un prestige limité et les bonapartistes sont peu nombreux. Ils sont toujours condamnés à l'opposition, mais elle est plus vive.
   L'Eglise, en tant qu'institution s'est positionnée au XIXe du côté de la droite traditionnelle ; elle est un élément de la tradition. Mais l'Eglise est en crise, une partie de la France s'en est détachée. Même si on pratique, elle est peu fervente.
   Des ecclésiastiques ont conscience de la chose et se disent qu'il faut prendre au sérieux le modernisme qu'elle condamnait. Des catholiques changent alors de position. On voit soudain se développer une nouvelle spiritualité autour du curé d'Ares. On va à Lourdes en chemin de fer. Après avoir condamné la République systématiquement, la publication de l'encyclique de 1891 de Léon XIII : "Rerum novarum" est un virage 180°. C'est la position de l'Eglise sur le modernisme. Avant, contre le modernisme et sa représentation politique : la république, Léon XIII considérait que l'on ne peut être catholique et républicain. Et il tente d'apporter une réponse à la question sociale.
   Il dit que le travail est une nécessité à tous et doit permettre de mener une vie sobre et décente. L'Eglise peut même envisager les syndicats et l'action de l'Etat dans le domaine sociale: les salaires ne sont pas décents. Ces choses sont réitérées dans l'encyclique de 1892.
   C'est le ralliement des catholiques à la république et la création d'une droite républicaine. C'est la possibilité d'une nouvelle recomposition politique.

   Le royalisme se marginalise ou au moins, il se transforme. Les légitimistes disparaissent et une autre droite se crée: la droite catholique et républicaine.
   En même temps, une droite laïque qui ne cherche pas ses fondements dans la religion mais dans les sciences : biologie, psychologie, sociologie, dans un contexte de montée nationale.
   Beaucoup de scientifiques réfléchissent à l'idée de race avec la biologie naissante. Cette idée se nourrie de vieilles traditions: l'antisémitisme. Le mélange des vieilles peurs liées aux premières connaissances de la biologie va donner à la nouvelle droite des thèmes nouveaux. Et en cette période, des juifs fuient l'Alsace-Lorraine par nationalisme et la Grande-Dépression n'est pas fini ! [A rapprocher de Dreyfus]
   Le porte-parole de cette droite est Drumont : La France juive, 1886. Elle explique les difficultés par l'existence des juifs. Il fonde en 1892 un quotidien : la libre parole, ouvertement antisémite.
   C'est ainsi que s'élabore une doctrine raciste française. Ces représentants : Vacher de Lapouge et Jules Soury. Ils expliquent qu'il faut se fier à la biologie et que donc il y a inégalité dans les races et qu'il faut aller jusqu'au bout de cette inégalité. Ils nient ce qui distingue l'Homme de l'animal, il y a réduction de l'Homme à l'animal. Soury explique qu'il faut débarrasser la France des éléments impurs : juifs, protestants, franc-maçon et fait remonter les erreurs à l'Edit de Nantes. Il prêche l'intolérance. Dans le même courant, Gustave Le Bon prétend étudier l'homme à travers les foule avec une description épouvantée de la foule (les manifestations). C'est l'expression d'une peur sociale devant le changement.

Texte établi à partir d'un cours de faculté suivi en 1997-8
Grands Merci au professeur

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Mise à jour du : 23/03/99


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