Apprendre les hiéroglyphes égyptiens
Dictionnaire des hiéroglyphes Ancien Egyptien
Hieroglyphs dictionay of Ancient Egyptian

CHAP 8... La résistance de l'empire dans la "crise" du IIIe siècle

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   Cette résistance est assumée plus ou moins bien par des empereurs choisis par leurs troupes et disponibles pour courir d'un bout à l'autre du limes afin colmater les brèches. A partir de 268, on les appelle les
empereurs soldats.
   On voit pendant cette période l'ascension de chefs militaires issus de milieux modestes préoccupés par l'état de guerre permanent et qui prennent soin de leurs soldats. On comprend qu'ils ne peuvent donc s'entendre avec l'ordre sénatorial, leur concurrent. Il faut dire que les sources sont en plus peu favorables à ces empereurs soldats : hommes frustres avec des mœurs simples. Mais ce ne sont pas des barbares ; ils s'élèvent par leur talent, s'intègrent aux chevaliers et deviennent enfin empereur.
   Jusqu'en 268, il faut distinguer le travail de certains empereurs sénatoriaux : Trajan Dèce, Valérien et Gallien.
   Après Gallien, ils sont presque tous originaire des Balkans : on les appelle les empereurs illyriens. Ils sortent de régions tardivement romanisées mais romanisées. Ce sont de véritables patriotes avec le sens de l'Etat qui veulent défendre l'Etat.


I] Les réformes de Gallien


         A/ Les réformes sociales

   M.Christol, les réformes de Gallien et la carrière sénatoriale. Dans qqch
   Ces réformes sont dues en partie au fait que le Sénat ne remplissait plus guère ses fonctions. Les carrières sénatoriales tendent dès lors à se différencier notamment. Pour les patriciens, le cursus honorum est plus rapide pour accéder très vite au consulat. Les plébéiens en revanchent traînent dans les fonctions prétoriennes.
   Cette évolution est due au fait que dans l'armée, dès Septime Sévère, certains commandements reviennent à des chevaliers jugés plus expérimentés que les sénateurs. Cette évolution, commencée sous les Sévères, fait l'objet de cet édit de Gallien en 262 qui entérine une situation de fait. La réforme est évoquée par Aurélius Victor.
   On voit ainsi la suppression du tribunat militaire laticlave et aussi celle de la légation de légion. Ils sont remplacés par des préfets équestres portant le titre d'agens vice legati. Par contrecoups, la réforme militaire touche le gouvernement des provinces : on note la disparition des provinces impériales prétoriennes. Les légats sont remplacés par des praeses, -ides.
   En revanche, il y a préservation du principe des provinces sénatoriales consulaires et des provinces impériales consulaires, comme la Syrie, Pannonie, Cappadoce, ou Bretagne.
   On note pour l'Italie l'apparition sous Gallien d'un corrector totus Italiae qui est en fait un gouverneur. Il était déjà en germe sous Caracalla.

   C'est la rupture amorcée entre l'empereur et le sénat officialisée en 262. Cependant, l'évolution est lente et s'achève avec Dioclétien.



         B/ Les réformes militaires

   Gallien engage également des réformes militaires, en partant d'un constat : l'empire ne dispose pas de moyens suffisants pour résister à plusieurs attaques en même temps.
   En premier lieu, il crée une nouvelle garde du corps rapprochée, les prétoriens restant à Rome. Ces hommes portent le titre de protector, -ores, recrutés parmi l'élite des ceinturions et tribun. L'effectif est d'environ 500 hommes.
   Toutes les légions reçoivent un encadrement uniforme sur le modèle des légions d'Egypte et parthiques. Les comandants ne sont plus des légats, mais des préfets, soumis au praesides. Cette mesure matérialise la professionnalisation des armées du IIIe siècle.    On les appelle aussi les viri militares.

   Gallien privilégie le rôle des cavaliers. Il a tiré la leçon de la mobilité des armées barbares. Le nombre des equites augmentent : ils passent de 120 à 726 hommes. Les véxillations sont sous les ordres d'un praepositus. Les commandements plus importants sont confiés à des duces chevaliers.
   En outre, Gallien a procédé à la création de nouvelles unités montées, recrutées chez des spécialistes : les Dalmates d'Illyrie et les Maures. Avec cette recomposition, il crée une réserve mobile en arrière de la frontière, l'ancêtre de ce que l'on appellera sous Constantin le comitatus.

   L'ensemble de ces mesures montre une réflexion sur l'administration et l'armée, adaptée aux évènements de son temps. Gallien vaut bien mieux que ce que la tradition sénatoriale fait dire dans l'Histoire Auguste.


II] Les apports d'Aurélien


         A/ Sur le plan politique

   En complément, il faut évoquer les actions d'Aurélien qui ont permis à l'empire de résister et de faire face victorieusement. Il a réussi à réduire la cessation de Palmyre en 273 et celle de l'empire gaulois en 274. Il a réussi à réunifier l'empire.
   A son débit, il faut constater la perte de la Dacie et les champs décumates.
   Sur le plan politique, Aurélien rencontre l'hostilité du Sénat. Il en réduit les compétences du préfet de la ville, et pour le dédommager, il faut construire les castra urbana sur le champ de Mars.


         B/ Sur le plan religieux

   La grande œuvre d'Aurélien se place plutôt sur le renforcement de l'autorité impériale, en s'appuyant sur une idéologie politique et religieuse nouvelle.
  
Chaque empereur dispose d'une divinité qui le protège : Auguste et Apollon, Trajan et Jupiter, Commode et Hercule, Septime Sévère et Zeus Helios Sérapis. Ce dernier rejoint la tradition en Orient et en Syrie d'avoir des dieux suprêmes revêtu d'un caractère solaire : on le voit nettement avec Elagabal et Hel Gabaal. Cette influence orientale gagne l'occident.
   La première influence véritable est l'annexe du palais impérial sous Septime Sévère : le septizonium. Septime Sévère y a aménagé une salle ou lui-même est représenté en soleil entouré des sept planètes. Se présentant ainsi comme maître absolu du cosmos il montre sa puissance surnaturelle. D'où la terminologie d'un empereur cosmocrator.
   Au cours du IIIe siècle, se culte va grandissant ; la famille des Aurelii s'y attache. Aurélien exploite cette confusion pour mettre sur pied une nouvelle idéologie. Il décrète que la religion solaire devient la religion officielle de l'Etat en 274. Ce dieu supplante en autorité tous les autres placés à un degré inférieur ; c'est l'hénothéisme.
Sur le plan politique, Aurélien se présente lui-même comme le représentant du soleil sur terre, voir le soleil lui-même. L'idéologie se voit sur les monnaies montrant
Sol la tête radiée tenant un globe qu'il tend à Aurélien debout en face de lui. C'est une façon de casser l'habitude de l'empereur fait par les hommes.


         C/ A Rome

   Aurélien témoigne d'une grande sollicitude à Rome à l'égard du petit peuple : c'est la distribution des rations de blé qui sont remplacés par le pain, l'huile et de la viande de porc.
  
Enfin, Aurélien pratique une politique de sécurité avec la construction de l'enceinte de Rome. Aurélien fait coïncidé le mur avec le pomerium. C'est une superficie totale de 1 230 m2. Il est destiné à protéger 1 million d'habitant. Sa construction est commencée en 271 et s'achève en 280. La longueur totale est de 19 kilomètres environ, il fait 6 mètres de hauteur, 3,50 mètres d'épaisseur, et il est renforcé tous les 30 mètres d'une tour carré de 16 à 22 mètres de hauteur.


   Cet effort de résistance est poursuivit par Probus, Carus et ses fils. Ils profitent de cette organisation et utilise la nouvelle armée mise à leur disposition avec efficacité.
   Cette nouvelle armée fournira des empereurs comme Dioclétien, Maximien, Constance Chlore.
   Les règnes de Gallien et Aurélien ont préparé le terrain à l'action considérable de Dioclétien à partir de 284.

 

Texte établi à partir d'un cours de faculté suivi en 1999-0
Grands Mercis au professeur

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