Apprendre les hiéroglyphes égyptiens
Dictionnaire des hiéroglyphes Ancien Egyptien
Hieroglyphs dictionay of Ancient Egyptian

CHAP 9... La cité et la guerre

Précédent Sommaire Suivant

 

   La guerre dans la Grèce classique est la forme la plus courante des relations entre cités. De fait, la plupart des cités consacre l'essentiel de leur politique extérieure à la préparation ou la conduite de la guerre.
   Pour le cas d'
Athènes, de la fin des guerres médiques (479) et l'écrasement de la coalition athénienne par Philippe II de Macédoine à Chéronée en 338, Athènes a été en guerre en moyenne deux ans sur trois.
   La guerre est donc omniprésente, ce qui implique et explique une alliance forte entre le politique et le militaire.

 

I] Pourquoi la guerre ?


         1) Des raisons économiques : l'impossible autarcie
   On retrouve ici la contradiction entre l'idéal et la réalité de l'autarcie. L'idéal étant de vivre en totale indépendance et autonomie, ce qui a pour corollaire économique l'autarcie ou l'autosuffisance alimentaire. Mais elle est souvent impossible à réaliser, du fait de l'exiguïté du territoire civique et de la rareté des terres cultivables. Il existe une notable exception : Sparte, qui depuis le VIIe siècle au moins, contrôle les riches plaines de la Messénie. De fait, de nombreuses guerres eurent pour motivations principales l'appropriation de ressources naturelles ou le contrôle de routes commerciales, comme il apparaît dans les années 460, par les expéditions de Cimon, rival de Périclès.
   En 455, il contrôle la Chersonèse de Thrace (Dardanelles), jusqu'alors soumise aux Perses, d'un intérêt vital pour l'importation du blé en provenance de la Mer Noire.
   En 463, afin de punir l'île de Thasos qui essaie de se détacher de la ligue de Délos, le même Cimon s'empare de la cité et du territoire continental qu'elle contrôle. Il met ainsi la main sur les mines d'or du Mont Pangée.
   De même la concurrence entre deux puissances économiques peut jouer un rôle dans le déclenchement d'une guerre. L'une des causes immédiates de la guerre du Péloponnèse fut l'interdiction par les Athéniens aux citoyens de Mégare, alliée de Corinthe, de fréquenter les marchés de l'Attique.
   Mais cela n'explique pas tout, il faut également faire jouer des aspects psychologiques.

         2) Raisons psychologiques : le goût de la compétition
   Pour les Grecs, la guerre est une activité de compétition. Les Grecs possèdent un esprit de compétition exacerbé ; c'est eux qui ont inventé les concours et les distributions de prix : ils ont une mentalité agonistique. Cet esprit s'épanouit à l'occasion des guerres qui souvent opposent des grecs entre eux, de même façon que les grands concours.
   Les citées grecques sont souvent rivales, il existe un véritable parallélisme entre la guerre et les concours. De même que pour ces derniers, la guerre a des règles : on ne peut pas faire la guerre sur le territoire où a été proclamée la trêve sacrée qui précède les concours panhelléniques. La violation de ce règlement a entraîné une fois, pour les spartiates, l'exclusion de la participation aux Jeux Olympiques.
   Le vainqueur à la guerre est assimilé à un vainqueur d'un concours ; dans les grands sanctuaires, les offrandes consécutives à une victoire militaire coexistent avec celles de victoires de concours. On décerne même des prix de valeurs ; après la bataille de Salamine en 480, les principaux chefs d'armée se réunissent à l'Isthme de Corinthe pour attribuer le premier et le deuxième prix de la valeur. Premier : personne (ils ont chacun voté pour eux-mêmes !), deuxième : Thémistocle. Cette compétition profondément individuelle a aussi un caractère collectif quand il s'agit de défendre une hégémonie ou sa liberté.

         3) Raisons politiques : la guerre, garantie de liberté
   Les Grecs éprouvent une passion pour la liberté, et l'indépendance absolue de la cité est considérée comme le fondement de son existence. Ors pour que la liberté se maintienne, il faut bien accepter de se battre.
   Les risques d'empiétement à cette liberté sont en effet nombreux, notamment dans le cas des confédérations : elles sont conçues comme un idéal fragile qui repose sur l'égalité des puissances.
   La guerre a un but préventif quand il s'agit d'empêcher un voisin ou un allié de devenir puissant. On estime qu'il vaut mieux régler un litige par les armes que par la négociation, au nom de la paix.
   Il existe ainsi une dynamique de la guerre qui fait dire à Platon que les citoyens d'une cité donnée passe leur vie a faire une guerre incessante contre toutes les autres cités.

 

II] La guerre, affaire de la cité


   Il n'y a pas d'autorité militaire qui ne soit distincte d'un pouvoir politique. le rôle des institutions et des magistrats rend bien compte de cette primauté.

         1) Les institutions
a. L'Assemblée du peuple
   Dans tous les régimes politiques, l'Assemblée réunit normalement tous les citoyens ; c'est seulement dans la démocratie qu'elle est souveraine, et ce notamment en matière militaire. C'est au terme d'un débat contradictoire qu'on décide de déclarer une guerre ou de conclure une paix.
   Même les questions purement techniques sont du ressort de l'Assemblée chargée de dresser un plan de campagne et de voter par décret l'envoie d'un corps expéditionnaire. Ces discussions sont donc publiques et la notion de secret défense n'existe pas.
   Les décisions prises en public, font l'objet de décrets affichés sur l'Agora. Il peut en résulter des fuites fâcheuses dont se plaignent certains. Le pouvoir de l'Assemblée est relié à celui du conseil.

b. Le conseil
   Dans une oligarchie comme Sparte, ce genre de décisions est pris par le conseil de la Gerousia qui comprend 28 "anciens" et les deux rois. L'exécution du programme décidé, elle est confiée à des magistrats qui sont les cinq éphores.
   A Athènes, c'est la Boulé des Cinq Cents qui gère les finances militaires et applique les décisions de l'Assemblée. Par exemple : pour les programmes de construction de navires de guerre (les trières), l'Assemblée désigne dix architectes chargés d'effectuer le travail. Ces dix architectes agissent sous le contrôle d'une commission technique formée de dix trieropes nommés au sein du Conseil.
   A Athènes, c'est aussi le Conseil qui s'occupe de la cavalerie et qui fait passer un examen aux futurs cavaliers. Au cours de la guerre du Péloponnèse, il y avait 1 000 cavaliers. Ils sont choisis parmi les citoyens qui ont les moyens d'avoir un cheval. On étudie l'aptitude des chevaux, qui sont réformés s'ils sont indociles ou malades !

         2) Les magistrats
a. Les stratèges, ou la conduite de la guerre
   Il n'existe pas d'équivalent aux généraux ; il n'existe pas de professionnels de la guerre. A Sparte, le commandement de l'armée revient aux deux rois. A Athènes, la charge publique la plus importante est celle de stratège.
   Le mandat du stratège a une durée limitée : un an. C'est une charge élective, qui peut être exercée plusieurs années de suite. Chaque année on nomme dix stratèges, qui ne demandent pas une formation spécifique.
   Au Ve siècle, ils n'ont pas encore une répartition spécifique des activités militaire. Ils se répartissent entre eux les tâches suivant les besoins.
   Ces stratèges sont subordonnés à la Cité, à laquelle ils doivent rendre des comptes en cas d'échec, généralement assimilé à de la trahison. Ils peuvent alors être jugés par le tribunal et éventuellement condamnés à mort.

b. Les triérarques, ou le support logistique.
   Ils ont une fonction particulière à Athènes : une liturgie. Elle est exercée gratuitement, confiée à des citoyens riches.
Comme la puissance d'Athènes est surtout maritime et que la construction de navires coûte chère, on ne s'étonne pas de la fonction accordée à la triérarchie qui permet à l'Etat de faire participer les plus riches.
   Le triérarque est forcément un citoyen. Il est tenu d'équiper à ses frais une trière, de l'entretenir, de rembourser à l'état les pertes subies et de stimuler les équipages par des primes qui s'ajoutent à la solde versée par l'Etat.
   Les triérarques sont proposés par un stratège, puis on les tire au sort pour attribuer à chacun une trière. A partir de la guerre du Péloponnèse, il arrive que deux citoyens soient réunis pour équiper une trière : syntrierarchie.
Au IV
e, quand la flotte atteint son plus grand développement, il arrive qu'on nomme à l'année 400 triérarques ; les riches commencent à manifester ... Les citoyens les plus riches sont alors regroupés en 20 sections : les symmories, qui représentent une même fraction du capital imposable. A chaque symorie revient l'entretien d'un certain nombre de trières. C'est le système des symmories trierarchiques. Cela permet d'alléger le fardeau des riches en le répartissant sur une base plus large. C'est un souci d'efficacité et d'organisation.

 

III] La guerre et le citoyen


   Une association très forte entre le politique et le militaire explique l'association entre civisme et patriotisme.

         1) Civisme et patriotisme
   A Athènes comme pour Sparte, tous les citoyens sont mobilisables dès qu'ils ont atteint l'âge adulte et ce jusqu'à 60 ans. On peut accorder des dérogations à ceux qui exercent des charges publiques et aux inaptes au service déclaré devant la Boulè. Désertion et refus de servir sont considérés comme particulièrement diffament et entraînent un déshonneur.

a. Sparte
   Son régime est fondé sur la discipline, le sens de l'honneur et du sacrifice. Une belle mort est préférable à une vie honteuse : Léonidas (Thermopyles : 480). Le monument érigé sur place, portait une inscription qui se présente comme une interpellation au passant : "étranger, va dire aux Lacédémoniens que nous gisons ici, en obéissance à leurs lois".
   Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que les soldats faisant preuve de lâcheté soient relégués au rang d'inférieur : Hypomeiôn.
   Cette personne n'est plus invitée ; quand elle se promène, elle doit céder le pas, se lever, avoir l'air triste et accablé sous peine de prendre des coups. S'il a des proches parentes non-mariées, elles ne trouveront pas de mari.

b. Athènes
   La politique occupe une place plus importante. Il existe ainsi une loi qui interdit l'accès à l'Agora aux traîtres, déserteur, objecteurs de consciences, ceux qui maltraitent leurs parents, ceux coupables d'impiété, et ceux qui ont les mains sales. Le point commun : ils sont souillés par un acte impur. C'est la raison pour laquelle il y a sur l'Agora des bassins pour se laver les mains.
   Les futurs magistrats subissent un interrogatoire concernant leurs obligations militaires. Une personne réfractaire au service peut être frappée d'Atimie : dégradation civique.

c. Les funérailles publiques ou la reconnaissance de la cité à Athènes
   D'une manière générale, c'est la Grèce ancienne qui a inventé les monuments aux morts et les funérailles publiques pour les soldats. Les monuments portent la liste des citoyens morts au combat, classés par tribus. Un tel monument fur érigé après Marathon.
   Quand a la cérémonie publique, elle avait lieu dans le cimetière du céramique extérieur. A cette occasion était prononcé un discours funèbre par un citoyen désigné par le conseil pour ses qualités d'éloquences et pour l'autorité dont il jouissait. On a conservé un discours, prononcé par Périclès en 430, à la fin de la première année de la guerre du Péloponnèse. Les cendres des défunts étaient regroupées dans dix cercueils placés sur des chars. A la fin de la procession est prononcé le discours qui exalte la démocratie et qui justifie la mort de ces hommes : ils se sont sacrifiés pour les deux principes de la démocratie : liberté et égalité.
   Pour conserver les souvenirs des défunts a lieu chaque année une fête : l'Epitaphia. A lieu des jeux avec exercices équestres et courses en armes.

         2) La formation militaire
   Le métier de citoyen est aussi le métier de soldat. De ce point de vue il existe des différences entre les cités selon l'importance accordée à la formation militaire du citoyen ou politique du citoyen.

a. Sparte : le citoyen est un soldat.
   Dans la constitution il a été établi qu'on ne pouvait pas être citoyen et exercer une activité professionnelle. C'est pourquoi il a à sa disposition des hilotes qui lui permettent d'être entièrement disponible aux activités militaires.
   Dès l'âge de 7 ans, il est confié à l'Etat ; à 12 ans commence sa formation militaire. L'accent est mis sur l'athlétisme et le maniement des armes. Il est habitué à marcher pieds nus et à n'utiliser qu'un vêtement pour l'année. Sa nourriture est strictement rationnée. Tout cela pour faire de lui un bon soldat. A 15, le jeune spartiate doit voler sa nourriture sans se faire prendre.
   Cette formation est délivrée dans le cadre d'activités paramilitaires ; les individus sont divisés en classes, sous la direction d'un pedonome équipé de fouets. Cette formation rigoureuse va assurer aux Lacédémoniens la suprématie absolue dans les combats terrestre pendant le Ve siècle.

b. Athènes : le soldat est un citoyen
   Le statut de citoyen n'est pas fondé sur l'exclusion de catégories socioprofessionnelles. Le citoyen est soldat en plus de ses activités normales, ce qui supposent que sa formation militaire soit d'un type différent de celle en vigueur à Sparte : l'Éphébie.
Le jeune athénien reste au sein de sa famille jusqu'à ses 18 ans. Alors, il intéresse l'Etat, se fait inscrire comme citoyen dans son dème et reçoit une formation de deux ans en tant qu'éphèbe.
   Ce service comprend des séjours dans les forteresses de l'Attique. La deuxième année, il prête un serment de respect des lois, de fidélité à la patrie et de piété à l'égard des dieux. La close d'obéissance aux lois fait de l'Athénien un citoyen responsable qui ne doit se soumettre à des ordres contraires aux lois.
   Dans ces conditions, l'armée fonctionne comme une milice. Les athéniens sont répartis en 42 classes d'ages : de 19 à 52 ans. Les deux premières clases, celles des éphèbes, et les dix dernières, sont employées à la défense de l'Attique, les autres sont envoyés à l'extérieur.

         3) Le non-citoyen peut-il être soldat ?
   Un non-citoyen ne peut pas se battre pour sa citée de résidence. Mais en cas de perte importante, la cité peut faire appel à des métèques ou des esclaves, avec des différences entre armée de mer et de terre.

a. L'armée de terre
   Normalement il n'y a ni métèque ni esclaves dans la phalange. Mais les esclaves peuvent servir de valets pour porter les armes du citoyen. Il est arrivé au cours des crises de la guerre du Péloponnèse, d'utiliser des métèques comme fantassins, sans que cela ne leur permettent pour autant d'obtenir leur naturalisation.
   A Sparte, où les étrangers sont peu nombreux, on équipe parfois des milliers d'hilotes comme fantassins. De fait, les citoyens de Sparte sont peu nombreux et le statut d'hilotes très ambiguë (il est plus qu'un esclave, mais moins qu'un citoyen). Certains d'entre eux peuvent même obtenir leur affranchissement ; ils sont alors considérés comme Lacédémoniens mais non comme spartiates.

b. L'armée de mer
   Athènes emploie massivement des métèques pour l'équipage de sa flotte : deux cent trières à 170 rameurs chacune mobiliseraient 34 000 hommes. Ce nombre correspond à la population civique d'Athènes à la veille de la guerre du Péloponnèse ! On préférait faire appel aux métèques plutôt qu'aux esclaves pour ramer aux côtés des citoyens (des thètes majoritairement…).
   Sparte utilise beaucoup d'hilotes, en partie par manque d'hommes, mais aussi pour des raisons idéologiques : le citoyen spartiate est avant tout un fantassin. Ils possèdent nécessairement une grande masse de marins esclaves comme le remarque Aristote dans la politique.

 

IV] Armée et idéologie


         1) La cité conservatrice des hoplites
a. Les hoplites et l'avènement de la cité archaïque
   Un hoplite est un fantassin lourd dont l'équipement s'appelle une panoplie. Cet armement se compose d'éléments défensifs : un casque, un bouclier rond, une cuirasse, des jambières, et d'éléments offensifs : deux lances et une épée. Le tout peut peser jusqu'à 35 kilos.
   L'hoplite a joué un certain rôle dans la création de la cité dans le cadre de la réforme hoplitique. Il s'agit de l'utilisation massive des hoplites, serrés, se protégeant les uns les autres et formant un bloc compact : la phalange. C'est une nouvelle perception de la guerre, qui ne met plus l'accent sur les individus (les héros de l'Iliade) mais sur un groupe.
   Par son caractère compact, elle renforce la fraternité et la liberté. C'est en ce sens qu'elle a pu accompagner un processus de consolidation de la cité. Le premier processus du genre est attesté à Sparte

b. Sparte, modèle hoplitique
   Au Ve siècle, la cité ne reconnaît de valeur qu'aux hoplites. Elle tend donc nécessairement à l'oligarchie : le principe de recrutement des hoplites est que l'on paye soi-même son équipement. En sont ainsi exclus les pauvres. Le vrai citoyen se bat pour sa patrie, les plus démunis sont donc des citoyens de seconde zone. Un citoyen à Sparte est donc nécessairement un hoplite.
   Cela rencontre l'approbation des théoriciens, plutôt conservateurs, comme Aristote. Pour définir le citoyen dans le meilleur régime possible : "il faut que le corps politique ne soit composé que de ceux qui possède des armes lourdes." Ces idées conservatrices ont rencontré de nombreux partisans.

c. La bataille de Marathon (490) et le mythe athénien de la cité des hoplites
   Les théoriciens modérés à Athènes se sont beaucoup inspirés de la bataille de Marathon. Elle n'a fait intervenir que des hoplites qui ont réussi à repousser l'invasion des perses... Les anciens combattants de Marathon, les marathonomaques vont être présentés comme des héros, des modèles de bravoure, considérés comme le pur produit d'un régime politique modéré qui favorise les classes moyennes.
   C'est pourquoi l'évolution démocratique d'Athènes inquiète beaucoup les modérés et conservateurs qui tenteront dans les dernières années de la guerre du Péloponnèse, d'instaurer un régime oligarchique limité aux seuls hoplites.
   Le rapport entre système hoplitique et régime modéré explique qu'au IVe siècle, quand la démocratie prend un caractère radical, l'Etat athénien ait décidé de fournir gratuitement les armes de l'hoplite.

         2) Les marins et la démocratie
a. La bataille de Salamine (480) et la démocratie.
   Si il y a eut un mythe de Marathon, c'est par réaction à un autre mythe : Salamine, éclatante victoire remportée uniquement par la marine.
   Traditionnellement, ce sont les citoyens les plus pauvres à Athènes qui sont employés comme rameurs. A la suite de la bataille navale de Salamine, ces citoyens les plus pauvres vont s'efforcer d'obtenir la place qui leur revient dans la politique. Tous les hommes politiques qui aux Ve vont soutenir la politique maritime d'
Athènes vont contribuer à renforcer la démocratie.    Consciemment pour Thémistocle et Périclès, inconsciemment pour Cimon.
   Ce sont les marins athéniens basés à Samos qui en 411, vont faire renverser le complot oligarchique qui se tramait à Athènes.

b. Marine, intelligence et démocratie
   Toute la propagande athénienne tend à opposer diamétralement l'esprit d'entreprise de la cité maritime au conservatisme étriqué de la cité territoriale. Les démocrates ne méprisent pas l'infanterie mais éprouvent un certain mépris pour le système de la phalange hoplitique, jugé archaïque ; l'hoplite est avant tout un obéissant mais pas nécessairement très intelligent.
   Au contraire, la fabrication et la manœuvre d'un navire de guerre suppose des qualités d'imagination et un savoir-faire pratique qui fait défaut aux Lacédémoniens. Les athéniens ont donc nécessairement une intelligence supérieure aux spartiates en matière maritime.
   Ors une partie importante de la population d'Athènes sont des gens de métier, des gens qui a Sparte serait exclus de la citoyenneté. Ce schéma met en évidence les qualités et les défauts des peuples, mettant en valeur l'esprit d'initiative et du savoir-faire. [Discours rapporté à la pensée athénienne].

 

   On remarque l'absence d'une autorité militaire séparée du pouvoir politique a été un facteur de cohésion et de solidarité du corps civique. Assurant eux-mêmes la défense du territoire, les citoyens complètent leur formation politique et assument pleinement la responsabilité des défaites et des victoires.
   Toutefois, l'évolution des techniques militaires va rendre rapidement nécessaire, dès le IV
e siècle l'appel à des professionnels de la guerre : des mercenaires et la spécialisation militaire des stratèges. On s'acheminera dès lors vers une dissociation du militaire et du politique.

Texte établi à partir d'un cours de faculté suivi en 1998-9
Grands Mercis au professeur

Précédent Sommaire Suivant