CHAP 3... Sparte, cité archaïque
L'étude de Sparte est indissociable du mirage spartiate,
image caricaturale véhiculée par les auteurs anciens, notamment Xénophon et Plutarque, auteurs anciens séduits
par un Etat bien organisé dont les citoyens n'ont pas à s'acquitter de tâches
matérielles, et dont les nombreuses victoires s'expriment par une stricte discipline dès
la petite enfance.
Cette " imagerie antique " rend difficile la restitution d'un image
historique de Sparte.
I] Installation des Doriens en Laconie
Les spartiates sont des
envahisseurs. Sur le plan ethnique, ce sont des Doriens. Il serait venu du Nord vers le début du premier millénaire, se serait
installé en Grèce Centrale et
surtout dans le Péloponnèse.
1) Une communauté à fondement religieux
Cette
communauté s'est installée en Laconie. Sur le plan archéologique, les plus anciens vestiges connus de Sparte daterait du IXe siècle et présentent des caractères
religieux : autels, enclos sacrés
Les Doriens
sont très attachés à leur traditions religieuses. Il vénèrent par exemple une
divinité spécifique : Apollon Carneios, c'est un dieu bélier. De même l'Apollon Pythien, vénéré à Delphes, d'origine Dorien, joue un rôle important à Sparte, où des personnages officiels, les Pythiens, sont chargés de consulter
l'oracle d'Apollon à Delphes et sont entretenus aux frais de l'Etat, de même que les
deux rois de Sparte. Ces deux rois sont aussi des prêtres de Zeus. Deux fois par mois, ils doivent offrir sacrifice à Apollon et plusieurs
fois quand ils dirigent une expédition guerrière.
Les rois de
Sparte sont descendants directs d'Héraclès ; ce sont donc des Héraclides. De ce fait, ils ont du sang de Zeus. Il s'agit d'une monarchie
héréditaire justifié par cette ascendance.
2)
Doriens et Achéens
Comme tous les
Doriens, ceux qui s'installent en Laconie forment une communauté divisée en 3 tribus, elle-même subdivisées en 27 phratries, encore subdivisées en clans.
Toutes ces
subdivisions ont un rôle lors des cérémonies religieuses. Les cultes pratiqués par ces
Doriens, ainsi que leurs modes
de vie, sont liés au pastoralisme. C'est pourquoi à l'origine, les différentes
sous-communautés, ainsi que les rois, partagent la même tente. Les sacrifices accomplis
ont eux aussi un caractère pastoral : on sacrifie des béliers pour l'Apollon Charnéios, des chèvres,
des chiens voir des chevaux au sommet de la plus haute montagne de Laconie : le Mont Taygète.
Une fois
installé, ces Doriens entrent
en conflits avec des peuples indigènes : notamment les Achéens. Puis après les premiers conflits, ils ont coopérés avec certains
Achéens puisqu'on les trouvent associé dans la fondation de certaines colonies : Gortyne en Crète, Cnide en Asie Mineure
La
communauté des Doriens en Laconie a été ensuite déchirée par des
conflits internes. C'est aux alentours du début du VIIIe
siècle, que la situation se stabilise et qu'on établit un ordre
nouveau: l'eunomia
(la bonne répartition). Les Doriens de Laconie devrait cette situation à un législateur
moitié mythique : Lycurgue. L'eunomia a pour principale
conséquence de créer un Etat, Sparte, dont les citoyens étaient des spartiates.
II] Modalités de la naissance de Sparte.
1) Des structures politiques
Sparte naît avec un document : la Grande Rhetra. Ce texte
" constitution ", serait la transcription en prose d'une réponse
oraculaire donnée par l'Apollon de Delphes suite à une demande officielle de Lycurgue. Elle est donc d'ascendance divine, donnée par Apollon.
Le premier
acte officiel consiste en une cérémonie religieuse, la Grande
Rhetra imposant la construction de deux sanctuaires :
l'un pour Zeus, l'autre pour Athéna.
Le nombre
des tribus est modifié, passant de trois à cinq. Ces tribus ont aussi un fondement
territorial, puisqu'elles correspondent aux cinq arrondissements de Sparte, les cinq composantes de
l'agglomération : la cité de Sparte, par exception, ne dispose pas de centre
urbain, elle est l'association de cinq villages. L'appartenance d'origine aux trois tribus
était de sang, maintenant elle de territoire. Chaque tribu fournit un régiment. Le but
de cette réforme est de rompre avec les divisions familiales et de permettre une
association de personnes d'origines familiales différentes. Cette association est dans un
but militaire commun, mais aussi politique : les tribus élisent les cinq éphores.
Cependant,
à l'intérieur de ces cinq tribus subsistent les anciennes subdivisions en phratrie et clans qui ont désormais des
prérogatives uniquement religieuses.
Déjà
avant la Grande Rhetra,
il existait une Gerousia,
conseil des anciens, dont les membres sont des Gérontes. La composition de ce conseil est modifié : elle comprend désormais 28
membres plus les deux rois. Ces derniers ont désormais le titre d'Archégètes (fondateur). La Gerousia
introduit les motions que doit discuter l'apella, l'assemblée de citoyens. L'initiative revient donc toujours à la Gerousia.
2) L'organisation de la vie collective
Le plus
important dans la réforme est l'éducation spartiate : l'agôge. Elle concerne d'abord les futurs hommes. En effet, peu de temps après
sa naissance, l'enfant est montré par son père aux anciens de la tribu qui
l'examinent ; s'il est bien formé et robuste, on le garde, sinon, il est exposé.
De 7 à 18
ans, le garçon est pris en charge par l'Etat, donc enlevé à sa famille, pour vivre en
communauté. Entre 18 et 20 ans, il subit la formation militaire. Par la suite, et
jusqu'à l'âge de 30 ans, il continue à vivre en communauté dans des casernes.
Ce n'est
qu'après cette durée qu'il peut être intégré dans un club de citoyens. Il devient
alors membre d'un syscitions. Une fois intégré dans un suscitions, le jeune homme devient
citoyen avec le titre de homoios (Semblable). L'intégration dans le suscitions se fait par le
vote. Si une seule voix se refuse, le jeune homme est hypomeion (inférieur). Il conserve ses droits civils mais n'a plus de droit
politique.
Une fois
élu, l'homois partage
ses repas avec les membres de son club, une quinzaine, jusqu'à l'âge de 60 ans. C'est
seulement alors qu'il est libéré de ses obligations militaires. Il peut devenir alors géronte. Chaque
" semblable " reçoit de l'Etat une portion de terrain cultivé par
des dépendants : les hilotes. Chaque mois, le citoyen est censé apporter à son suscitions une
part de la production de son lot.
3) Les dépendants
Les hilotes sont les descendants de
certaines populations pré-doriennes asservies par les envahisseurs. Les droits et
obligations de ces hilotes sont définis très précisément ; si un citoyen exige
d'un hilote plus qu'il n'est prévu par la " constitution ", il risque
une malédiction, sanction religieuse importante.
On attribue
à Lycurgue, l'institution de la
cryptie. Il s'agit une
sorte de rituel qui fait partie de l'agôge. C'est une opération secrète qui demande aux adolescents d'effectuer,
sans laisser de traces, sous ordre de l'Etat, le massacre d'hilotes. Le fondement : les " semblables " aurait été 4000
environ ; les hilotes sont beaucoup plus nombreux. On pouvait donc toujours craindre un
soulèvement des dépendants. Et c'est pour maintenir cette masse d'hilotes dans un état
de sujétion, pour leur inspirer une terreur salutaire, que Lycurgue aurait eu recours à ces mesures expéditives.
Les périèques sont eux aussi à
l'origine des populations pré-doriennes ; mais elles n'ont pas été asservies par
les spartiates. Une fois la cité de Sparte fondée, les Spartiates veulent empêcher le développement des autres
cités de Laconie en obligeant
chaque communauté à accepter sa propre politique extérieure, tout en leur laissant une
certaine autonomie. Ces villageois deviennent alors des périèques (ceux qui habitent autour). Ces individus se définissent par leur
position subalterne par rapport à Sparte. Contrairement aux hilotes, les périèques sont des hommes libres considérés comme des Lacédémoniens. Ils sont donc tenus de
servir dans l'armée de Sparte. Et c'est en partie grâce à eux que les Spartiates vont
peu à peu dominer toute la Laconie.
III] Sparte et la conquête de la Messenie
1) La bataille D'Helos
Les Doriens installé en Laconie ne contrôle à
l'origine qu'une partie située à l'Est de l'Eurotas.
Dans le Péloponnèse, la cité la plus redoutable
était alors Argos. Au début du
VIIIe siècle, la cité
d'Argos contrôlait l'Argolide mais aussi les régions voisines jusqu'à l'île de Cythère. C'est à cette époque qu'Argos
envoie un corps expéditionnaire soutenir les Achéens de Hélos
contre Sparte. Comme Sparte, les Argos était des Doriens, et c'était un sacrilège de s'attaquer à un état frère, mais les
Argiens ne voulait pas que les Spartiates contrôlent la partie Est de la Laconie.
A cette
époque, Argos dispose d'une flotte de guerre dont les navires sont équipés d'un
éperons de bois, alors que Sparte n'avait pas de flotte. Ainsi les Argiens, disposant d'une base militaire à Cythère, n'eurent aucune difficulté à
conduire leur troupe jusqu'à Helos.
Malgré
tout, les spartiates s'emparent de Helos, la rase, et réduisent les habitants en esclave.
Enhardis par leur succès, ils effectuent des razzia en Argolide.
2) La conquête de la Messénie
La Messénie a
de riches plaines fertiles. Et elle aussi est occupée par des Doriens ; il s'agit donc encore d'une guerre
fratricide.
Les Doriens
de Messénie occupent les terres intérieures et les collines orientales. Il n'y avait pas
encore de frontière bien définie entre Laconie et Messénie,
mais une ligne de partage fonction de la distribution des pâturage d'été et d'hiver.
C'est à proximité de cette ligne qu'avait lieu une célébration commune. Convoitant les
riches plaines de Messénie, les
Spartiates justifient leur conquêtes par un sacrilège qui aurait été commis dans le
sanctuaire d'Artémis où avait
lieu cette fête religieuse commune. En effet, des Messéniens auraient enlevé des jeunes filles spartiates. Les Spartiates ont aussi
mis en avant un argument d'ordre économique : l'un des rois de Sparte aurait dit : " nous
marchons contre un pays qui n'est pas divisé en lots ". On ne cache pas
l'ambition de coloniser la Messénie.
Cette
première guerre aurait durée vingt ans, se soldant par une victoire de Sparte, les
derniers Messéniens, vaincus, sont réduits à la condition d'hilote, les terres conquises étant
divisées en lots pour 3 000 spartiates. Les hilotes de Messénie, comme ceux de Laconie, devaient prêter serment à l'Etat spartiate, livrer la moitié de leur
production à l'Etat et devaient assister vêtu de noir aux funérailles des rois.
Cette
conquête de la Messénie qui
assure l'autosuffisance de Sparte a eu également une conséquence politique : un
amendement apporté à la Grande Rhetra. Pendant la guerre, l'Appela n'était plus représentative de l'ensemble des citoyens, ce qui
entraînait de nombreux conflits avec la Gerousia. Les rois de Sparte cherchèrent une réponse auprès d'Apollon à Delphes qui aurait proposé de permettre aux " anciens " de
suspendre la séance si l'Assemblée émet des opinions jugées incorrectes.
En vertu de
cet amendement, en cas d'opposition à ses projets, la Gerousia renvoyait l'Assemblée et sa proposition avait force de loi. Cela à la
seule condition qu'il y ait unanimité au sein du conseil des anciens. L'Appela n'a apparemment plus de
pouvoirs politiques, cependant, dans la pratique, les deux rois n'étant pas toujours
d'accord entre eux et avec les Gérontes, il était rarement possible d'obtenir
l'unanimité au sein de la Gerousia.
IV] La constitution de Sparte
1) Conseil et magistrat
a. les rois
Malgré leurs noms, ils sont considérés magistrats car nommés par le peuple. Les
pouvoir des deux rois sont indivisibles, et de caractères essentiellement militaires et
religieux, ces deux prérogatives étant liés (nombreux sacrifices pendant les guerres).
Ils examinent les présages d'après les entrailles des victimes avant de franchir la
frontière où d'engager le combat. Celui qui refuse de leur obéir encoure une malédiction, châtiment archaïque. Les rois
combattent en personne, ils sont considérés comme des jumeaux divins et sont à ce titre
étroitement liés aux Dioscures, les deux fils de Zeus (Castor et Pollux). Quand ils partent en campagne, ils
sont accompagnés des deux statues les représentants (les Dioscures).
Sur le plan
politique, les rois, élus par le peuple, n'ont pas plus de pouvoir que leur collègue de
la Gerousia. Leur train
de vie est assez simple : ils résident dans une tente, ils ont droit à une double
portion de nourriture pour en faire profiter un autre officiel, ils possèdent des
parcelles dans les terres de périèques.
C'est à
l'occasion de leurs funérailles qu'ils apparaissent comme des personnages de premier plan
puisqu'ils reçoivent un deuil public de dix jours.
b. la Gerousia
Elle a la haute
main politique et bénéficie de prérogatives judiciaires. Elle n'a pas de compte à
rendre. Les gérontes
doivent avoir au moins 60 ans et sont élus à vie. C'est le plus grand honneur pour un
spartiate.
Vu leur age
avancé, il est compréhensible que leur politique ait été conservatrice, empêchant une
véritable évolution de l'Etat spartiate.
c. les éphores
Au nombre de
cinq, ils sont élus chaque année par l'Appela parmi les spartiates âgés d'au moins 30 ans. Ils ont la responsabilité
de l'agôge et à ce
titre ils exigent une parfaite obéissance. Ils ont des fonctions de police qui leur
permettent de procéder à des arrestations sommaires. En cas de guerre, ce sont eux qui
déterminent les classe d'ages qui doivent être appelées. Ils président au recrutement
des 300 membres de la garde royale. Ils sont chargés aussi de contrôler les rois :
en campagne, il y a toujours un éphore avec le roi.
Tous les
neuf ans, ils examinent le ciel par une nuit de pleine lune et s'ils aperçoivent une
comète, ils suspendent les rois, jugés inaptes à régner. Ce n'est qu'après
consultation de l'oracle de Delphes qu'ils peuvent éventuellement les réintégrer dans leurs fonctions. On
les compare souvent à des censeurs.
2) Les citoyens
Ce sont les
homme de 30 ans ayant subit l'agôge et inscrit dans un sussistion. Ce sont les seuls membres de l'Apella.
Ils
élisent tous les magistrats, y compris les rois, avec un mode d'élections qui se vote
par acclamation : on désigne le candidat qui est élus par les plus bruyants. Des
arbitres placés dans une chambre isolée évaluent le volume sonore. Les gens de l'Appela écoutent et discutent les
propositions de la Gerousia. Cependant, dès leur enfance, ils sont habitués à une stricte
obéissance de l'autorité et de l'age. Ils devaient donc rarement contester les
propositions de la Gerousia.
V] Sparte et la conquête de la Thyréatide
1) La résistance d'Argos
Argos, toujours cité prospère au VIIe
siècle, eut une impulsion décisive sous Phidon qui vers 670 dirigea la cité avec le titre de roi, tout en
se comportant plutôt comme un tyran.
A cette
époque, Sparte et Argos se discute la propriété d'une riche
plaine : la Thyréatide. En 669,
la bataille d'Hysiaï,
voit la défaite de Sparte. Les Messéniens en profite et se révolte, d'ou la seconde guerre de Messénie qui aurait
duré trente ans et ou des combats eurent lieu sur les sols même de la Laconie.
Cette
terrible guerre traumatisa les spartiates qui avaient combattu avec acharnement, le mot
d'ordre étant de se faire tuer sur place plutôt que de céder un pouce de terrain.
Les
Messéniens étaient soutenus par les Argiens et par les Arcadiens. Mais finalement, les Spartiates remportent une immense victoire et
augmentent leur territoire. En fin de guerre, Sparte inflige des défaites à Argos même.
2) Naissance de l'Hégémonie spartiate
a. Sparte et Tégée d'Arcadie
Souhaitant
reconquérir l'Arcadie, les Spartiates consultent l'oracle d'Apollon qui leur promet la
victoire. Ils se lancent en Arcadie avec des chaînes pour les prisonniers et des baguettes pour mesurer le
terrain. Ils sont vaincus et doivent porter leurs chaînes et travailler dans les
champs ! Par la suite, ils consultent à nouveau l'oracle qui leur suggèrent de
faire aux gens de Tégée un
cadeau religieux : des reliques, ossements d'Oreste fils d'Agamemnon.
Sparte s'institue dès lors
protectrice de Tégée, les deux cités font un alliance à laquelle se joignirent les
autres cités d'Arcadie.
b. naissance de la ligue du Péloponnèse et lutte contre Argos
Au milieu du VIe siècle, Sparte a conclu des alliances avec de
nombreuses cités du Péloponnèse, dont Corinthe et sa voisine Mégare. Cet ensemble d'alliances qui lient chaque cité séparément à Sparte
est connu sous le nom de ligue du Péloponnèse, une ligue dont le but était d'abord défensif mais qui permis surtout
à Sparte d'avoir les mains libres pour régler ses comptes avec Argos.
Les
spartiates chassent tout d'abord les Argiens de Cythère, ils reviennent en Thyréatide. Il s'agit pour Sparte comme pour Argos d'un point d'honneur. C'est
pourquoi on choisit un nombre limité de soldats d'élites. La bataille des champions en 546
voit s'opposer 300 combattants de chaque rang. La bataille fait rage toute la journée. La
nuit venue, il reste un Spartiate et deux Argiens. Les deux disent avoir gagné. Les deux
armées en désaccord se rencontrent alors en bataille rangée qui voit la victoire de
Sparte. Grâce à cette victoire, elle assure la domination de la Thyréatide et de son réseau
d'alliance ; Sparte devint une grande puissance sur terre mais aussi sur mer grâce
à Corinthe.
Texte établi à partir d'un cours de faculté suivi en 1998-9
Grands Mercis au professeur
Définitions :
#Ephores : ce sont peut-être les plus hautes personalité de l'Etat spartiate. Ce sont cinq magistrats élus par le peuple pour une durée d'un an. Leur rôle est de surveiller les deux rois, mais aussi le peuple, puisqu'ils supervisent l'agôgé. Aussi, rien ne peut échapper à leur autorité : ils surveillent l'armée, l'éducation, la diplomatie, la justice et la finance. Néanmoins on se pose la question de leur rôle : ont-ils l'initiative, ou bien sont-ils le personnel administratif de la Gérousia ?
#Hilotes : Leur origine est incertaine. On admet le plus souvent qu'ils
s'agit des descendants des population indigènes vaincues lors de l'expansion spartiate,
comme pour les Messéniens. Une autre théorie établirait leur origine dans les coutumes
doriennes, cela selon l'observation suivante : il n'y a pas de différence de dialectes
entre spartiates et hilotes
Toujours est-il que leur seule fonction est de cultiver les kleros de terre
des homoioi, à qui ils doivent fournir une partie des récolte (céréales, vin et
huile). Parfois on les rencontre dans l'armée, ce sont des valets et à de très rares
occasions ils peuvent servir exceptionnellement d'hoplites ; sur la flotte, ils forment le
rang des rameurs.
#Périèques : Leur origine est incertaine. La théorie la plus admise est
qu'ils sont les descendants des Laconiens soumis ou bien des alliés achéens de la
première heure. Au-dessus des hilotes, ils bénéficient des droits civils et participent
à l'administration de leur ville. Par contre ils n'ont aucun droit politique à
Lacédémone. Ils possèdent des lots de terres aux marges de l'Etat spartiate, mais leurs
activités principales seraient le commerce et l'industrie. Moses I. Finley, voit en eux
les artisans qui fabriquent les armes, ce qui expliquerait leurs privilèges.
Ils payent une taxe à l'Etat et servent dans l'armée en tant qu'hoplites.
Mais ils ne sont pas soumis à la vie en commun, ce qui dans la pratique les rends plus
libres que les citoyens spartiates !