Apprendre les hiéroglyphes égyptiens
Dictionnaire des hiéroglyphes Ancien Egyptien
Hieroglyphs dictionay of Ancient Egyptian

CHAP 1... L'architecture gréco-romaine de l'époque classique à l'empire

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III] Les monuments de loisirs et de spectacles

   Ces monuments sont connus ; pour certains d'entre eux ils nous sont parvenus en bon état : on en connaît bien les structures et les méthodes. Ils sont variés, nombreux, présents un peu partout où
Rome à imposée sa domination.
   On n'étudiera pas arbitrairement les stades, bibliothèques et auditorium, mais les théâtres, odéons, amphithéâtres et cirques.

 

      A/ Théâtre et odéons

   Le théâtre sert à la représentation de scènes de théâtre (quelle culture !) ; l'odéon a une connotation vocale : il servait aux spectacles musicaux, aux chants, aux concours de poésie et d'art oratoire.
   On prendra pour exemple le théâtre d'Epidaure, très bien conservé et encore en usage aujourd'hui. Le théâtre gréco-romain est un édifice hémisphérique, au centre duquel on a une piste : l'orchestra. En face de l'hémicycle : la scène ou se produisent les acteurs.
   L'odéon rappelle dans ses grandes lignes le théâtre, mais, ils sont plus petits, la scène des acteurs est plus petite aussi ; ils étaient souvent recouverts d'un toit mobile ou non (pour le son). Ils ont souvent été confondus avec le bouleutérion en Grèce. L'odéon n'existe pas en Grèce : il est une création romaine ; ce sont les Romains qui l'ont imposé en Grèce (Hérode ; Atticus).

         1) Aux origines : le théâtre grec
   Première caractéristique d'un théâtre grec : il est appuyé sur le terrain (flanc de colline, de montagne...). L'hémicycle de gradins est outrepassé pour la première rangée, l'orchestra est un cercle parfait et complet.
   La scène se divise en deux éléments : les coulisses de taille réduite sur la partie haute, et l'avant-scène ou se produisaient les acteurs. Sur l'orchestra se tenait le chœur, un groupe qui a pour fonction d'accompagner le jeu des acteurs à l'aide des chants. Au premier rang, des fauteuils en marbre avec dossier et accoudoirs sont réservés aux magistrats et à ceux qui en avaient reçu le privilège (les proèdres).
   Il y a toujours un autel, au milieu ou sur un rebord du cercle. Il est dédié à Dionysos. Quand il n'est pas au milieu, on aménageait une coupelle en marbre au centre qui servait à réguler l'harmonie sonore (A Epidaure, le trébuchement d'une pièce dans la coupelle s'entend au plus haut des gradins !).
   Le théâtre est entouré d'une double volée de gradins, avec le supérieur plus court que l'inférieur. Entre les deux, un couloir de circulation (le diazoma). Dans les gradins des escaliers.
   Les pièces de théâtre duraient plus longtemps qu'aujourd'hui : elles duraient la journée. C'est qu'on diffusait plusieurs pièces à la suite : chaque pièce faisait partie d'une trilogie.
   L'emplacement du théâtre était choisi en fonction du paysage qui faisait un fond d'écran.

         2) Le théâtre romain et ses évolutions
   On basera l'analyse sur le théâtre de Pompéi.
   Ils ne s'appuient pas toujours sur des élévations de terrain, ils peuvent être en terrain plat. L'orchestra a une forme circulaire mais il n'est pas entier. La scène est plus haute ; le front de scène est beaucoup plus haut (à hauteur de gradin) et très décoré (colonnes, statues). La structure est entièrement close, sans contact avec le paysage extérieur. Derrière, des grands portiques.
   Les plus grands théâtres sont ceux de Marcellus, de Balbus, et de Pompée.
   Au sommet, une série de poteaux en bois, pour installer le velum (parapluie, parasoleil).

   Ces caractéristiques se reprennent pour les odéons.

 

B/ Les amphithéâtres et les cirques

   Les amphithéâtres et les cirques sont des constructions spécifiquement romaines. Elles sont mieux implantées dans l'occident que dans l'orient romain. Ce sont des constructions imposantes de très grandes tailles.
   Soit elles nous sont arrivées en bon état, soit les hommes se sont acharnés dessus en s'en servant de carrière.

         1) Le cirque romain : exemple du Circus Maximus
a. Grandeur et historique
   Le Cirque Maxime, du nom d'un personnage appelé Maximus, est aussi le plus grand monument de spectacle jamais construit dans l'histoire (même aujourd'hui !). Pour ce qui est de sa longueur on connaît ses dimensions : 640m ; par contre pour sa largeur, les archéologues sont incertains.
  
Pline l'Ancien nous parle de 250 000 spectateurs assis, ce qui vu l'espace est tout à fait possible. Au IVe siècle, on avance les chiffres de 380 000 spectateurs, ce qui semble cette fois exagéré.
   Le bâtiment n'a pas été construit en une fois. Les premières constructions dateraient du premier siècle sous l'empereur
Claude. Il atteint son maximum d'extension au IIème siècle. Ensuite, il subira de nombreux remaniements.

b. Description
   C'est un bâtiment rectangulaire, arrondi sur ses deux extrémités. Au centre, une piste en terre battue ou en sable qui a pour fonction principale les courses de chars. Au milieu, un corps de construction : la spina. Elle permet aux archéologues de faire la différence entre un cirque et un stade.
   Sur la spina, il y avait des monuments. On les connaît pour le Circus Maximus. Notamment sept dauphins en bronze et sept œufs ; ils symbolisent chaque tour accomplit. Au cœur, un obélisque : il vient d'Egypte, d'Héliopolis exactement, ramené par Auguste.
   Aux extrémités, trois bornes : les metae qui marquent les tournants très secs.
   Aussi, on trouve des chapelles d'ex-voto, des colonnes isolées (colonnes votives), un groupe de palmiers et d'autres splendeurs.
   Sur un bord, au milieu des gradins, un bâtiment imposant : la loge impériale. Elle communique directement avec le palais impérial. C'est le pulvinar. A son opposé, un petit temple qui fait face à la loge, dédié à deux divinités : le soleil et la lune (une particularité du Cirque Maxime).

c. Le déroulement des jeux
   Les cirques ont pour fonction première les courses de chars. Dans la théorie, elles se font par quadrige, mais ce n'est pas systématiquement (on connaît des courses d'attelages montant jusqu'à dix chevaux). Les équipes sont au nombre de quatre, et chacune porte une couleur (rouge, bleu, vert et blanc). Chaque couleur avait ses partisans, et à une couleur correspondait un corps de la société ou de l'Etat. Les verts avaient la préférence du princeps, les bleus celle du sénat...
   En moyenne, on courait 25 courses qui duraient la journée, séparées par des entractes. Pendant ces pauses, on pouvait assister à des numéros de toutes natures.
   Sous les gradins, il y avait une enfilade d'arcades avec des commerces pour faire passer une bonne journées aux spectateurs (coussins, boissons, établissements pour âmes en peines).
   L'entrée monumentale se fait sur une extrémité, et les écuries des attelages se trouvent en face.
   C'étaient les spectacles les plus appréciés des Romains (Vienne – Constantinople). Les cirques sont nombreux dans l'occident, mais aussi dans l'orient grec.

        
2) Les amphithéâtres : exemple de l'amphithéâtre flavien
a. Historique
   C'est une ruine très imposante : les hommes s'en sont servis ensuite comme carrière de pierre. Le nom de Colisée n'est attesté qu'à partir du Moyen Age. Ce serait parce qu'ils se situaient à côté d'une statue gigantesque de Néron : le colosseo.
   Le bâtiment date du premier siècle après J.C, construit sous Vespasien (70-78). C'est sons fils Titus (78-81) qui l'achève en 80. L'inauguration se fait avec faste : on déclare 100 jours de fêtes continues.

b. Caractéristiques
   Le Colisée pouvait contenir on ne sait trop combien de personnes. Les chiffres varient entre 50 et 80 000 spectateurs.
   C'est une reproduction en miniature de la société romaine. Le bâtiment est globalement circulaire (En Gaule et Bretagne : hémisphérique pour pratiquer également le combat et le théâtre). Au centre une piste en terre battue ou en sable. Autour des volées de gradins ; en pierre pour le bas, en bois pour le haut. Les places étaient réservées selon les cadres de la société.
   Au plus proche de la scène, les gens en vues : sénateurs, chevaliers et l'empereur. Les premières places sont particulièrement élevées !. Au-dessus, deux volées pour les citoyens ordinaires. Enfin le menu peuple et les étrangers.
   L'édifice est parcourut d'ouvertures (les vomitoires) pour faciliter l'évacuation des spectateurs. Il paraît qu'en dix minutes, on pouvait évacuer le Colisée.
   Au sommet de l'édifice, tout autour, des mats en bois pour soutenir le
velum contre le soleil et la pluie. La bâche gigantesque était dressée par un corps de marins tout entier.

b. Les différents spectacles
   La fonction première du bâtiment est le combat sous toutes ses formes : homme contre homme, homme contre animal, animal contre animal, bateau contre bateau. En effet, sous la piste (plancher en bois recouvert de sable) on remarque des structures rajoutées. Ces spectacles navals sont les naumachies ; ils n'ont durés qu'un temps au Colisée, on a ensuite aménagé des cellules souterraines. C'est là qu'on entreposait les fauves, que se préparaient les gladiateurs etc... des coulisses en somme.
   Entre les combats, des entractes, avec là encore des commerces sous les arcades. On assiste alors à des numéros divers, parfois extravagants. On nous parle d'un éléphant écrivant le latin avec sa trompe !

               –  Les combats d'animaux féroces : en général, on utilise des félins et des animaux de force (taureaux), mais tous les animaux du bassin méditerranéen sont passés dans les amphithéâtres : rhinocéros, éléphants, autruches...
               –  Les combats homme contre animal : on peut rencontrer deux cas de figure. Un combat où l'homme à sa chance : il est armé. Ou bien un condamné, livré aux bêtes. Ces derniers spectacles avaient une heure : le matin (parfois des nocturnes), l'après midi étant réservés aux moments forts.
               Les gladiateurs : ils sont de types très variés. Deux sont emblématiques : le Rétiaire, armé du trident, du filet, et protégé sur le bras par un manchon rembourré. C'est un combattant dangereux qui peut attaquer de loin. Et le mirmillon, son adversaire classique, combattant casqué protégé d'un bouclier, de jambières, et d'un manchon en métal, et armé d'une épée.
               –  Mais aussi : des combattants à cheval et à la lance, des bataille de chars et des naumachies.

         3) La durée de vie du Colisée
   Même à l'époque chrétienne, le théâtre flavien ne désemplit pas. Cela choque certains penseurs, et il faudra une décision impériale pour interdire fin IVe les combats de gladiateurs. A partir de ce moment, le Colisée ne sert plus. Au début du Moyen Age, la structure est bien conservée, mais rapidement, le bâtiment devient une carrière de pierre, surtout à la Renaissance.

 

C/ Les thermesthermes.jpg (20926 octets)

   C'est un bâtiment symbolique de la civilisation romaine. Le therme est une institution à Rome. Ils doivent être accessibles à tous, quel que soit le sexe et la condition de celui qui veut s'y rendre.
   C'est à Rome qu'on trouve les plus grands thermes et les plus luxueux aussi, mais ils sont attestés partout (Bretagne, Egypte, Lusitanie).
   Plus précisément on s'intéressera aux thermes de Rome, ceux de Trajan et de Titus.

         1) La disposition générale
   C'est un espace fermé par un mur d'enceinte ; à l'intérieur, un ensemble dégagé avec des jardins et des pistes, et l'établissement thermal à proprement parlé.
   A Rome, on compte onze grands thermes publics dont les
thermes de Caracalla (début IIIe siècle), les plus riches ; les plus grands sont, eux, élevés par Dioclétien.
   Ce sont des établissement luxueux où rivalisent peintures, marbres, statues etc. En général, ils sont vastes pour accueillir le plus grand nombre. Pour les thermes de Caracalla, la capacité devait être de 1 600 baigneurs simultanés ; pour ceux de Dioclétien, 3 000 baigneurs. Aussi, il faut un personnel nombreux : à Caracalla, on compte 10 000 esclaves. Les thermes ouvraient l'après midi, avec parfois des nocturnes.

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   Les thermes de Stabys à Pompéi ont été fouillés. Ils peuvent se diviser en trois ensembles distincts.
               – La partie Nord-Ouest réservée aux femmes (d-e-f)
               – En dessous celles réservées aux hommes (d-e-f)
               – Au centre, une grande cour ( j ) et une grande piscine ( k ) réservées aux hommes.
   On entre par plusieurs entrées ( a ) avec des commerçants tout autour et on arrive directement dans la cour intérieur. Celle-ci dispose d'une pièce réservée à l'intendant qui accueille les visiteurs. On accède alors à un bassin à l'air libre, l'apodyteium, auquel on accède après s'être lavé les pieds. A coté du bassin, un piste de jeu de boule. Sur le terrain tout proche, on pouvait faire des exercices d'efforts ; plus loin se trouvent des salles de massages.

         2) Les bains
   Dans les bassins, trois pièces se distinguent. Chacune correspond à une température différente (froid, chaud et tiède). La première "e", le tepidarium, la seconde "f" le caldarium, et finalement "h", le frigidarium. Dans le caldarium, il fait chaud, dans le frigidarium, il fait froid et donc le tepidarium est tiède.
   En "d", le visiteur se dévêt. Il peut ensuite aller dans le tepidarium ou directement dans le caldarium. Il peut aussi bénéficier seulement des bouffées de chaleur. Il revient ensuite dans le tepidarium, avant de se baigner dans le frigidarium. La chaleur dilate les pores, on se lave, et l'eau froide resserre les pores de la peau.
   Souvent, l'entrée est entièrement gratuite, parfois la somme est symbolique.hypocauste.jpg (6867 octets)

   Pour faire passer les eaux chaudes depuis "g", on utilise l'hypocauste. Ce sont des espaces aménagés sous le plancher et entre les murs. L'air chaud circule ainsi sous les pièces, mais également dans les cloisons.
   Les thermes étaient aussi lieu de culture, les plus réputés disposaient de bibliothèques et de salle de conférences ; des W.C. publics avec l'eau courante.