Apprendre les hiéroglyphes égyptiens
Dictionnaire des hiéroglyphes Ancien Egyptien
Hieroglyphs dictionay of Ancient Egyptian

CHAP 1... L'architecture gréco-romaine de l'époque classique à l'empire

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II] Les temples

   Ils sont beaux, bien conservés, et surtout ils nous sont parvenus en plus grand nombre. Ce sont aussi dans ces bâtiments qu'ont été utilisé les matériaux les plus prestigieux. Ce sont finalement des édifices destinés à durer, étant dédiés aux dieux immortels. Le temple est une construction centrale de l'architecture classique.

 

      A/ Les types de temples

         1) Une grille de classement simplifiée
   Données par les archéologues, des tables de classement permettent d'identifier les temples légués par les Grecs et les Romains. En voici une simplification :
              
Temple "in antis" :antis.jpg (3156 octets) Il s'agit d'un petit édifice, dont les murs latéraux dépassent le mur de façade et entre ces murs latéraux (les antes) on place deux colonnes (in antis). (trésor des Athéniens à Delphes).
               Temple prostyle : inantis.jpg (3514 octets)Les murs latéraux dépassent le mur de façade, et en avant des murs latéraux, une succession de colonnes.
               Temple amphiprostyle : amphipro.jpg (4489 octets)on retrouve les prostyles avec, derrière le bâtiment, une nouvelle série de colonnes. (Athéna Niké).
   On tient compte du nombre de colonnes : distyle "in antis" ; tétrastyle prostyle ; hexastyle ; octastyle etc…
               peript.jpg (7190 octets) Temple périptère : il a une colonnade qui fait tout le tour du bâtiment central. Il se caractérise aussi par l'existence de trois pièces : le naos ou cella bien sur, la plus grande au centre. Pour y accéder, on passe par le pronaos ; de l'autre côté, accessible seulement par l'extérieur : l'opisthodome. On remarque ici que les murs latéraux dépassent les murs de façades avec un jeu de colonne : périptère distyle hexastyle.
               Temple diptère : il comporte deux jeux de colonne autour du temple
               La Tholos :le temple rond

         2) Les nuances et particularités chez les grecs
   Cette grille de base connaît de nombreuses nuances.
   Le
Temple de Didymes, didymes.jpg (15175 octets)à Milet en Asie Mineure. Il se trouve dans un sanctuaire consacré à Apollon Didyméen, d'où le didyméion. Le bâtiment date de l'époque hellénistique. C'est un bâtiment de très grande taille : 100m. Comme on le voit sur le plan, c'est un diptère décastyle in antis tétrastyle.
   On remarque l'existence d'un escalier pour les humains et d'un autre pour les dieux à la taille des marches ! Sur les bords de l'escalier, des podiums avec des statues. Les colonnes sont de style ionique.
   Pour entrer dans le naos, deux options : soit on entre par les marches, et on passe le pronaos, mais on peut aussi entrer par un sas le long des petits couloirs en pente : c'est qu'ici, le naos est plus bas que le pronaos. Et finalement, dans cette partie on remarque un temple intérieur : un prostyle quadrastyle.
   L'ensemble est pour terminer un temple sans toit : un hypèthre

         3) Les temples et les innovations romaines
   Pour les Romains, les types des temples se retrouvent, mais ils ont innové beaucoup.
   La
maison carrée à Nîmes : comme ici, les temples romains sont surélevés sur un podium. Il permet de surélever le bâtiment de manière significative pour le rendre plus prestigieux. Le podium dépasse la façade et enserre l'escalier d'accès. Il ressemble à un périptère, mais les colonnes latérales sont en fait incrustées dans le bâtiment ; c'est un pseudopériptère.
   Le capitole de Rome a une enfilade de colonnes sur seulement trois murs. Ici trois cellae qui reçoivent chacune une divinité ; c'est la triade capitoline : Jupiter, Junon, Minerve.
   Autre caractéristique : sur les façades, il était de convention de mettre une dédicace. Exemple sur le panthéon : [M.AGRIPPA.LF.CONS.TERTIUM.FECIT] = Marcius Agrippa, Lucii Filius consul tertium fecit. D'ailleurs, ce temple est fort particulier ! On a un temple rectangulaire engagé dans un temple circulaire. A été construit premièrement la partie rectangulaire, et plus tard la partie circulaire. Cette dernière est inscrite dans une sphère ; la voûte est immense et il n'existe pas de clé de voûte ! Ors, il est parvenu à nous en l'état.

   N.B_1 : les sacrifices se faisant sur un autel hors du temple.
   N.B_2 : les bâtiments étaient richement colorés et décorés.

 

      B/ Les décorations et la construction

        
1) Les matériaux
   Chez les Grecs, ils sont construit en pierre. Mais à l'époque archaïque, et ce jusqu'au VIIe siècle, on utilisait le bois et la brique.
   On utilise aussi la pierre noble qu'est le marbre bien évidement, mais on connaît également des temples en calcaire ou en tuf (roche poreuse formée de concrétion calcaire et volcanique).
   Pour ce qui est du marbre, tous les marbres ne se valent pas. Le monde égéen est une gigantesque carrière de marbre : elles abondent et en marbre d'excellente qualité (
Paros, Pentélique, Naxos). Mais la région alpine romaine est bien représentée, les Pyrénées aussi en moindre mesure ainsi que l'Afrique du Nord.
   En Bretagne, Orient, Egypte, il n'y pas de marbre, ce qui explique son absence dans les constructions.

         2) L'assemblage
   Les blocs sont découpés rectangulaires, même pour les colonnes. Pour transporter les blocs, on les intègre dans de grandes roues, ou dans de grands chariots. On utilise aussi la technique des rondins (comme les égyptiens, sauf qu'on utilise la force animale et non servile pour la traction). Arrivés à destination, il faut alors les fixer.
   On ne connaît pas le béton, ni le ciment.. . On aménage donc dans la pierre une cavité en col de cygne destinée à recevoir une pièce en bronze qui fixerait ainsi l'ensemble formé par les deux blocs. Aussi, il y a utilisation d'agrafes placées dans des trous préalablement aménagés.
   Pour élever les blocs, on pratiquait des saignées en U sur les cotés, où l'on plaçait des cordes de treuillage.

        
3) La décoration
   Même dans le cas des monuments très bien conservés, ils nous apparaissent bruts, uniquement en pierre blanche ou grise, avec peu de décorations. C'est une illusion. En effet, le temple est une œuvre d'art, décoré de sculptures et de peintures avec des couleurs chatoyantes.
   Pour les chapiteaux de colonnes, on sait que ces éléments étaient peints de couleurs chatoyantes. Les Grecs affectionnaient la couleur et l'utilisaient dans tous les coins. Ils affectionnaient les formes géométriques : les lignes brisées autour de la forme du
svastika (croix gammée), des végétaux stylisés, des guirlandes de feuillages décorées de rubans, des fleurs de lotus. On ne sait pas s'ils peignaient des scènes de genres (hommes, animaux). Les premières datent du IVe siècle, dans les tombes du site du Vergina.
   On sait également que les Grecs peignaient leurs statues : on peignait les cheveux, les iris des yeux ; les vêtements étaient dessinés.

         4) Les couleurs
   Le matériel parvenu à nous est en mauvais état, mais on a pu reconnaître les couleurs les plus souvent employées : le rouge (cheveux), le bleu (vêtement), le vert, le brun et l'ocre.
   Pour la civilisation romaine, on a de très bonnes connaissances, notamment grâce aux fresques de
Pompéi.

         5) Les sculptures
a. Frises et métopes
   Les décorations d'un temple ne se limitaient pas à la peinture. Sur les bâtiments, des sculptures, des frises (succession de plaques en pierre sculptées) : frise des Panathénées sur l'Acropole. Chaque rectangle de pierre mit bout à bout reconstitue une scène. Ce genre de sculpture se rencontre dans les temples ioniques.
   Sur le temple d'Olympie, encore des plaques de marbre. Mais cette fois, ce sont des métopes. metopes.jpg (12895 octets)Ce sont des plaques de marbre isolées les unes des autres représentant chacune une scène comprise isolément. Ils se rencontrent dans les temples doriques. Dans l'ordre: le lion de Némée (Athéna, Hermès) ; l'Hydre de Lerne ; Les oiseaux du lac de Stymphale ; La capture du taureau de Crète ; la capture de la biche de Cérynie ; la ceinture d'Hippolytè ; le sanglier d'Erimanthe ; les juments de Diomède ; les boeufs de Géryon ; les pommes des Hespérides ; la descente aux enfers ; les écuries d'Augias.
   Ces sculptures sont des réalisations de très grandes qualités faitent par les plus grands sculpteurs du moment, comme Phidias.

Exemple : Les frontons du
Parthénon
   Au XVIIe siècle, l'ambassadeur de France a eut l'autorisation de visiter le Parthénon avec un dessinateur, dans l'empire ottoman. En 1682, le Parthénon est détruit !
   Sur le fronton Est, la naissance d'
Athènes ; le fronton Ouest était en meilleur état de conservation : dispute entre Athéna et Poséidon pour la domination de l'Attique. Ces sculptures, peu visibles de par leur hauteur, étaient extrêmement travaillées.
   Les frontons de Zeus à Olympie nous sont arrivés en bon état.

b. Gargouilles et acrotères
   La sculpture se rencontrait encore en d'autres endroits : le toit était sculpté avec des gargouilles pour évacuer les eaux de pluies. En général, des têtes de lion. Elles pouvaient être en marbre ou en terre cuite.
   Egalement, des acrotères : sculptures en marbre ou terre cuite qui servent à décorer les extrémités des frontons des temples (3 cotés du triangle). On représente des fleurs stylisées (jusqu'à 3 mètres d'envergure), du feuillage, des personnages, des objets, des animaux fabuleux.

c. Les autres supports de représentations
   Encore d'autres moyens : des bases de colonnes travaillées (Artémis à Ephèse) ! C'est rare. Enfin, la mosaïque (temple de Zeus à Olympie) avec des figures géométriques et une figure de genre au centre (triton). La grande époque de la mosaïque est l'époque romaine. Les mosaïques sont au sol, les murs étant réservés à la peinture.
   La lumière aussi est un élément décoratif, alors on enlevait une partie du toit : des temples hypèthres.

   Ces décorations n'étaient pas pour autant obligatoires, elles sont fonction des moyens et des volontés.

 

      C/ Les ordres architecturaux

   Ils nous permettent de dater un temple suivant les évolutions de l'art des sculptures, des techniques de constructions, et de réalisation des façades.
   Ces ordres architecturaux se regroupent en trois types principaux : dorique, ionique, et corinthien.

        
1) L'ordre dorique
   Quand est-il apparut ? Les textes antiques qui en parle ne correspondent pas aux vestiges archéologiques. En tout cas, il existe au moins à partir de la fin du VIIe siècle. L'ordre dorique s'est surtout imposé dans le Péloponnèse, la Grande Grèce et la Sicile.
   On divise la façade d'un temple en quatre éléments : le crépis, les colonnes, l'entablement et le fronton.

a. Le crépis
   Il consiste en un soubassement à plusieurs degrés. On remarquera la différence de hauteurs des marches pour les dieux et des marches pour les mortels (3 marches pour les dieux).

b. Les colonnes
   Elles reposent directement sur le crépis. Elles sont plus larges à la base qu'au sommet : elles sont cannelées au nombre de vingt le plus souvent et les arêtes sont vives. La colonne supporte un chapiteau : il consiste en un coussin symbolique sur lequel repose l'entablement.
   N.B : Il arrive que certaines colonnes soient élevées toutes seules : pour les grecs et les romains, elle est une œuvre d'art à elle seule (colonne des naxiens ; les colonnes du forum romain).

c. L'entablement
   Il consiste en une succession régulière entre les métopes et les triglyphes.

d. Le fronton
   C'est toujours un espace de façade triangulaire, sculpté ou non.

        
2) L'ordre ionique
   On pense qu'il existait également dès la fin du VIIe siècle, mais il s'est imposé ailleurs : en Asie Mineure et dans quelques îles de la mer Egée.

a. Le crépis
   Il correspond à une succession de degré, comme le dorique, distinguant les marches à l'usage des dieux et celles à l'usage des hommes.

b. Les colonnes
   Elles sont élancées et fines. Elles reposent sur des bases ; elles sont plus larges à la base qu'au sommet, mais moins nettement que pour le dorique. Elles sont cannelées également : 24 en général, mais les arrêtes sont cette fois-ci coupées.
   Comme dans l'ordre dorique, elles sont surmontées de chapiteaux caractérisés par des
volutes. On les voit de face mais pas en vision latérale.

c. L'entablement
   Il consiste en une frise continue qui court tout autour du bâtiment.

d. Le fronton
   C'est toujours un espace de façade triangulaire, sculpté ou non.

        
3) L'ordre corinthien
   C'est une évolution de l'ordre ionique. Le seul changement se trouve dans les chapiteaux. Il est vraisemblablement originaire d'Athènes, donc plus tardif, vers le Ve siècle.
   Sur le chapiteau donc, une succession de
feuilles d'acanthes avec au-dessus les volutes ioniques. Les feuilles sont sur deux niveaux. Au sommet du chapiteau, il y a parfois des éléments décoratifs.

         4) Leur destinées
   Ces ordres n'ont pas réellement disparu : la bourse de New York à Wall Street ; l'Eglise de la Madeleine. En revanche, il existe des périodes d'utilisation plus intenses.
   Dans la civilisation grecque, ils ont perdurés jusqu'à la conquête romaine. L'ordre ionique a perdu sa vitalité sans disparaître au profit du corinthien. Le corinthien est l'ordre par excellence de l'époque romaine. Il connaît des faiblesses à partir de la basse époque impériale et de la construction d'Eglise.

   Outre les temples à finalité cultuelle, l'antiquité a construit aussi des monuments à vocation de loisirs.

Texte établi à partir d'un cours de faculté en 1998-9
Grands Mercis au professeur

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Mise à jour du : 19/07/99
Note perso : CORR 1.0