Quand les sources antiques n'ont pas conservé les dates de construction, la forme des murs permet de dater le monument ! De manière schématique, on distingue le petit appareil et le grand appareil. Le second correspond à des murs en pierre, le premier à des matériaux comme la terre, la brique ou le bois... Ces matériaux se rencontrent aussi bien chez les Grecs que chez les Romains (et/ou).

A/ Les grands appareils grecs

               – L'appareil à moellons bruts : on prend les pierres, on les accumule, et on bouche les trous avec des pierres plus petites. C'est donc un mur réalisé à partir de pierres trouvées sous la main ; elles ne sont pas travaillées [ époque mycénienne (XV^e siècle), et toute l'époque antique].
               – L'appareil polygonal : Les pierres sont taillées pour s'imbriquer les unes dans les autres et les espaces sont réduits au minimum. Elles ont néanmoins plusieurs côtés. [ Il commence à être employé au VII^e siècle ]
               – L'appareil trapézoïdal : Les pierres sont plus travaillées, et surtout disposées sur des assises (des rangs successifs), et certaines pierres ont des angles obliques. [ Des traces pour la période archaïque ; datation difficile ]
               – L'appareil isodome et pseudo-isodome : il est caractérisé par des assises de pierres de même hauteur disposées en quinconce. Les pierres sont obligatoirement rectangulaire. Ces pierres peuvent être décorées par la technique du bossage : on bombe la partie visible.. [ VI^e av. J-C ]
   Pour le pseudo-isodome, les assises sont de même hauteur, mais les pierres n'ont pas les mêmes formes, ou le contraire, ou les deux.

Ces appareils ont été repris par les Romains qui les ont adapté ensuite. Mais chez les Romains, on privilégie la brique à la pierre, contrairement aux Grecs.

B/ Les grands appareils romains

               –Appareil en damier : de grosses pierres rectangulaires bien taillées disposées en quinconce avec des espaces aménagés. Les interstices sont remplis avec des pierres plus petites, des moellons. [ Il date du IV^e-II^e siècle av. J-C ]
               – Appareil en opus africanum : empilement de pierres rectangulaires disposées verticalement puis horizontalement. Entre elles, des empilements de moellons [ III^e siècle av. J-C ].

               – Appareil en pan de bois : il sert à la construction des cloisons. C'est une armature en bois remplis par des moellons. [ Pas de datation ].

C/ Le petit appareil à Rome

   Pour ces matériaux de petites tailles. On emploie seulement des typologies latines.
               – L'opus incertum : assemblage de petits moellons, non taillés, disposés les uns au-dessus des autres pour former le mur. [III^e-I^er siècle av. J-C / Rome].
               – L'opus reticulatum / quasi-reticulatum. Les moellons sont parallélépipédiques de forme apparente en damier. Les pierres s'imbriquent régulièrement. (I^er - ½ II^e a.p J-C). Le quasi, est une transition entre l'incertum et le reticulatum.
               – L'opus vittatum : Il est à mettre en relation avec l'appareil grec pseudo isodome. Les assises sont régulières mais les pierres sont de plus petites tailles. (II^e-III^e ap. J-C).
               – L'opus Mixtum : c'est un mélange entre le pseudo isodome, le reticulatum et la construction en brique.
               – L'opus spicatum : les pierres sont disposées en épis. Il sert notamment à combler des vides
               – L'opus testaceum : les appareils sont exclusivement construits en briques.