CHAP 1... Fin du monde antique, début du Moyen Age : IVe - VIe siècle
C'est un passage lent, compliqué et confus avec des continuités et des changements ; continuité des modes et coutumes et changements apportés par le monde germanique.
1) La
religion
La religion chrétienne n'était pas une
caractéristique de l'empire. Au IVe siècle, elle devient un fondement
nouveau. Dans le même temps, le christianisme est une nouvelle base de départ et un lieu
de rencontre avec les apports germaniques.
a. L'empereur Constantin (306-337)
En 313, il décide par l'édit impérial de Milan de tolérer le
christianisme, un début de l'intégration du christianisme. En 325, devenu
chrétien lui-même, il dirige une assemblée d'évêques, le concile de Nicée. En 330,
il fonde une seconde capitale chrétienne pour l'empire romain : Constantinople.
Théodose, l'un de ses successeurs, décide en 392 par édit
impérial de transformer le christianisme en religion d'Etat.
b. Conséquences sur les institutions
Des structures d'encadrement accompagnent la
nouvelle religion. Elles s'appliquent sur le territoire : évêchés, diocèses, reliés
aux réseaux administratifs civils romains.
Le christianisme reprend dans les rapports ville / campagne la centralité
des villes ou l'on voit les évêques.
c. Définition de la religion chrétienne
On voit des conflits à l'intérieur même du monde
chrétien. La religion chrétienne doit se donner une physionomie plus claire. Dans la
partie orientale on voit de nombreux débats dogmatiques sur la trinité.
Ex : Les ariens : ils mettent une hiérarchie ou le père est supérieur au fils. Dogme
refusé par la majorité des chrétiens et qui devient hérétique. Ors les peuples
germaniques ont été christianisés sous ce dogme.
d. Les conséquence culturelles
Avec la centralité de la religion chrétienne, ce
sont les intellectuels chrétiens qui vont faire la transition vers la nouvelle culture
chrétienne sans perdre les apports des anciennes cultures grecques et romaines. C'est la
création d'une nouvelle élite.
2) Politique et administration
a) Les réformes politiques
Sous Constantin se développe un changement dans les structures de l'empire lui-même.
Avec la création de Constantinople, l'empire se voit doter de deux capitales. Avec la mort de Théodose, il y a deux empereurs, l'un pour
l'Orient, l'autre pour l'Occident. L'empire romain se divise diminuant la centralité.
b) Les réformes administratives
Une distinction toujours plus grande s'établit
entre administration civile et militaire. Les sénateurs, formés de citoyens de souches
romaines mais aussi de provinces, avaient jusqu'alors le contrôle social et politique par
le sénat, économique
par leur biens en provinces : les latifundia.
Avec Constantin on met en place une double
hiérarchie militaire et civile avec de grandes conséquences sur l'intégration des
germains. Le pouvoir politique des sénateurs n'est plus seul, ils voient échapper leur
pouvoir militaire au profit des armées de plus en plus jeunes.
Ces
mutations ont une importance indiscutable pour comprendre la disparition de l'empire
d'occident. Elles signifient déjà un pouvoir qui se régionalise, avec de plus nombreux
centres de pouvoirs régionaux.
3) Armée et fiscalité
Constantin va développer aussi une réforme militaire, réponse aux premières
invasions germaniques. Jusqu'à Constantin, l'armée romaine est placée aux frontières
de l'empire, aux limes.
Elle est faite de professionnels divisés en légions recrutés dans l'empire. A la fin de
leur service de 20-30 ans, ils reçoivent un lopin de terre dans des colonies romaines.
Les
réformes militaires développent des armées de réserves et de manuvres
constituées à l'intérieur de l'empire. On voit des contingents militaires dans chaque
ville avec des chefs de comté. L'armée recrute de plus en plus sur place, avec la
présence d'autres professionnels : les barbares.
Les besoins
d'argent et de ravitaillement développent les réformes fiscales qui ont pour
conséquences d'alourdir le poids fiscal sur les couches sociales les plus défavorisées
et diminuer les avantages du vétéran. On modifie le mode de recrutement en faisant appel
à des barbares.
On remarque
trois lieux de pouvoirs désormais : l'armée, la religion et ses institutions avec le
développement des évêchés, l'administration civile.
1) Les liens entre Rome et les barbares
a. Les premières invasions
Les romains ne se trouvent pas au devant de
barbares inconnus : ils ont déjà connu des invasions. Au milieu du IIIe
siècle, à l'apogée de l'empire sous Trajan. En 248, le limes est attaqué par les Goths. C'est une période de grandes défaites romaines qui faciliteront les
réformes de Constantin.
Les
empereurs entre les IVe et
Ve siècle vont utiliser contre les barbares des barbares déjà admis dans
l'empire. Au départ, le refoulement semble durable. Ceux qui se trouvent déjà dans
l'empire ont été appelés de trois manières : recrutement individuel de soldats et
généraux puis collectivement sous la forme de prisonniers de guerre : les lètes, et enfin on voit une
barbarisation progressive de l'armée et une autorité impériale qui fait des traités
avec des peuples barbares : les traités des fédérés.
2) Force militaire et pouvoir germanique.
Le citoyen romain a moins d'intérêt à
s'engager dans l'armée ; on recrute donc de plus en plus de barbares. Au Ve
siècle, on instaure un système de foedi avec des peuples situés dans l'empire. Au départ, on ne peut parler que
de groupes hétérogènes qui se battent sous la direction d'un chef : le Riks. Ce groupe reçoit de l'Etat une somme globale pour leur solde et leur
entrée dans l'empire.
Ex :
278, traité entre l'empire romain et les Francs.
En
relations avec les besoins toujours accrus en hommes de guerre, ces foedi se modifient, concernant non
seulement un salaire, mais aussi la concession d'un territoire. A partir du IVe siècle, des groupes de plus en plus important
vont s'installer dans des terres romaines.
Les clauses de ces traités sont soit, concession directement des terres,
soit l'administration ne concède que le droit de collecter l'impôt. Mais le résultat
est le même : des territoires de moins en moins romains.
Dans les élites, une intégration des grands chefs de guerre, et à la fin
du Ve, la majorité des généraux sont barbares : Aetius
3) Les implantations territoriales.
Le problème des territoires donnés avec les foedi est à l'origine des migrations
des barbares dans l'empire :
Ex:
Les Wisigoths se trouvaient à
l'origine au nord de la pars orientalis, viennent les
Huns qui les poussent dans l'empire ou ils entrent en 376.
Ils obtiennent un foedus
et des terres en Orient. Ils se révoltent contre l'empire pour de meilleures terres, ils
gagnent et demandent seulement un nouveau traité avec de meilleures terres. Et ils
attaquent l'empire d'Occident et mettent à sac Rome. Mais le but reste la conquête de
terres : 470, les Wisigoths s'installent en Aquitaine et en Espagne.
Les grandes migrations germaniques
La Méditerranée va éclater, d'un côté, les nouveaux royaumes barbares,
de l'autre les restes de l'empire. Au sud se développe l'Islam. A sa place, au travers de
cette intégration, ce sera l'Europe Occidentale qui va devenir le centre de gravite d'une
civilisation chrétienne et romano-germanique.
1) L'orient
et l'occident
Le pôle oriental de l'empire continue sans les
barbares. L'aspect religieux va à nouveau distinguer Orient et Occident. En Orient se
développent les fondements de la chrétienté et les grandes questions dogmatiques ;
la première hérésie, celle des Ariens qui va se développer en Occident avec Wulfila qui christianise les Goths.
Les
Germains occidentaux ont des rapports continus avec Rome et leurs migrations sont
limités.
Les
barbares d'Orient suivent l'exemple des Wisigoths et vont rapidement migrer vers l'Occident : les
Vandales iront jusqu'en Tunisie. On parle du 31 décembre 406 où une horde de barbares
traverse le Rhin gelé !
En 451
bataille de Catalauniques entre Attila et Aetius :
deux généraux barbares avec des acteurs barbares : les Huns et des forces romaines formés de Wisigoths et des Ostrogoths. Ce sont les barbares qui décident de la survie de l'empire romain. Les
territoires fédérés vont se constituer en territoires autonomes.
2) Les territoires germaniques
L'ensemble des Germains ne constituait pas un peuple :
c'était des guerriers sous la direction d'un chef. Il existe différents pouvoirs :
Chef
militaire : en 476, Odoacre est un général barbare et il dépose l'empereur. Mais il n'est pas roi
de son peuple.
Théodoric est roi du peuple Goths.
Clovis est
roi d'un territoire.
Sur la
carte, on remarque l'importance des royaumes Wisigoths et Francs. Les terres de l'empire
d'Occident sont désormais contrôlé par de nombreux petits ou moyens royaumes barbares.
En
réalité, ce passage politique, n'est pas une rupture. Ex: Sidoine Apollinaire vit dans le Ve siècle. C'est un évêque. Un exemple parfait
de l'élite romaine au devant des barbares. Il est de souche sénatoriale, né à Lyon, gendre d'un empereur. Il va faire une
carrière politique, devient comte, puis il devient évêques de Clermont. En même temps, après 473,
il devient un conseiller du nouveau roi des Wisigoths.
Texte établi à partir d'un cours de faculté
en 1998-9
Grands Mercis au professeur
Mise à jour du : 25/04/99