CHAP 10... L'Afrique depuis le XIXe siècle
1) Pauvreté et traite des
noirs
On aborde le problème du Tiers-monde.
L'Afrique se présente comme le continent malchanceux de l'histoire contemporaine. Car,
naturellement, il est relativement pauvre : les milieux
biologiques et naturels sont fragiles (la savane ne supporte
pas une exploitation systématique ; la forêt vierge qui ne se reconstitue pas).
Malchance aussi du point de vue vivant : plus de bête fauve.
Tout ce qui
était Afrique décline. S'ajoutent des phénomènes décisifs dans l'histoire mondiale.
Du XVIe au XIXe, on assiste à la traite des noirs. L'Afrique Centrale a été
partiellement dépeuplée par les européens et les arabes. Ils ont été transplantés en
Amériques Sud, Centre, et Nord, Arabie, péninsule Indienne. Il y a environ 30 millions
de noirs au Brésil, 50 millions en Amérique centrale, 15 millions en Amérique du Nord.
On estime à 15 millions le nombre d'individus raflés en trois siècles. En plus
l'Afrique était déjà peu peuplée.
La traite
s'organise suivant le système triangulaire : Europe (pacotille) - Afrique (esclaves) - Amériques (produits
tropicaux : sucre, coton, bois précieux, épices).
On a
longtemps considéré l'Afrique uniquement comme une source d'esclaves. La révolution a
supprimé l'esclavage, Napoléon l'a rétablit. Ensuite on a interdit la traite des
esclaves. En 1840, l'Angleterre supprime l'esclavage. En 1848, La France aussi. Les
Etats-Unis, lors de la guerre de sécession s'y mettent : 1863.
2) Le racisme
L'Afrique
est peu pénétrable, les côtes
sont peu franchissables, phénomène de la barre de récifs. Sur la côte, les fleuves
sont peu nombreux, coupés de rapides. On n'arrive jamais à les remonter complètement.
Trois grands fleuves: Soudan (embouchure au Nigeria). Les sources du Nil, étaient
inconnues : 1895: on trouve les vraies sources du Nil. L'embouchure du Congo : 50km de
rapides.
L'Afrique
est restée inexplorée pendant longtemps. Ce n'est qu'à la fin du XIXe qu'il a été entièrement connu.
Au fur et à mesure qu'on la découvre, on ne voit pas d'états constitués,
mais personnalisés autour de chefs temporaires. L'histoire intérieure est donc
extrêmement confuse. On ne trouve pas non plus de grandes civilisations anciennes. Les
seules, est la civilisation égyptienne et éthiopienne. Pour le reste, elles sont
importées : romaine ou arabes.
Très vite, au XVIIe-XVIIIe, la conclusion s'impose que
le noir africain n'ayant aucun passé, très peu de présent, n'a aucun avenir. C'est la
naissance du racisme. Le noir est classé comme un homme certes, mais de nature
inférieure, de même que la femme. Ce racisme est à l'origine du mépris pour l'Afrique.
Mépris qui entraîne soit l'indifférence, soit le paternalisme.
II] L'Afrique partagée
1) Les noirs et les arabes
a. Les arabes
L'Afrique se présente humainement comme une
mosaïque de peuple dont on ne connaît l'origine. En fait, il y a deux grandes
communautés : les noirs et les arabes. Les arabes occupent le nord du Maroc à l'Egypte,
mais aussi les côtes de la Mer Rouge et de l'Océan Indien. Depuis le XXe, on
les trouve néanmoins développés un peu partout grâce au commerce de l'eau et à l'expansion religieuse. Ils ont apporté en
Afrique une culture typiquement islamique, même si elle diffère de celle du
Moyen-Orient. Au Maghreb, il n'est pas vécu de la même façon entre les Berbères.
b. Les noirs
Face aux
arabes, les noirs, séparés des premiers par des déserts ou des montagnes. Ils
s'étendent sur l'ensemble du territoire, repoussés par les arabes. Ils ont fini par vivre isolément de façon continentale. Ils
sont divisés éthniquement et
linguistiquement. En plus ils le sont aussi politiquement et socialement. Mais il y a
absence d'individualisme avec un grand sens de la communauté en particulier villageoise. Ils sont traditionnellement animistes, religion naturelle qui divinise le
cycle de la végétation et le maintient de la vie. Religion simple qui magnifie la
communauté. Religion spontanée qui n'a pas de théologie, les animistes sont de fait le
ventre mou de l'Afrique, dans lequel les européens sont rentrés facilement.
2) Les divisions religieuses
A partir du
XIXe, les missions
chrétiennes et musulmanes se sont développées. Actuellement, il y a trois grandes
religions : l'animisme
(plus ancienne qui s'oriente vers la magie), l'islam et le christianisme. Mais les religions extérieures ont été transformées. L'Islam noir
est décontracté : rites peu suivis, femmes non voilées. Le christianisme se présente
en ordre dispersé. Ce sont les catholique et les protestants qui ont le plus pénétrés.
Les français ont appuyé les catholiques, les anglais les protestants.
Les
églises ont eu beaucoup de mal à faire passer les noirs de fidèles à prêtres. Les
premiers arrivent en 1930, les évêques en 1940-1950. Cependant, depuis 1960, la religion s'est africanisée. Actuellement,
se développe toute une série de sectes typiquement africaines dite Saint Chrétiste,
faisant l'union entre christianisme et animisme. Tout cela ne favorise pas les relations
car dans ce monde africain où l'on circule déjà difficilement, il y a renfermement religieusement.
3) Le résultat des colonisations
a. Les étapes de la colonisation
Il faut ajouter
les influences des colonisateurs. Ils ont engagé des gens sur place à leurs services. La
première façon de les engager et de leur apprendre la langue du colonisateur. Ils sont
cultivés à l'européenne. On en fait des agents secondaires du système colonial.
L'Afrique
était surtout le domaine de l'impérialisme anglais et français.
Les
premiers arrivés étant les portugais : Angola, Mozambique, Guinée. La différence : les portugais n'était
pas racistes et a beaucoup métissé.
Autre
colonisation : les hollandais en
Afrique du Sud. D'abord établit au cap. Les Boers, sont restés comme toute communauté
fidèle à leur origine, refusant tout mélanges. Ils s'établissent dans les états
d'Orange, mais ils trouvent de l'or. Alors guerre des Boers.
b. L'empire français.
Les français
s'établissent au Nord, Algérie, Tunisie, Maroc. A partir de 1860, on s'infiltre en
Afrique Occidentale à partir de Dakar. Elle s'est fait relativement facilement en Afrique
noire, plus difficilement dan les pays arabes. Ils ont été empêchés à l'Est et un peu
partout par les anglais. On a beaucoup discuté sur la nature de l'empire français.
L'opinion a été très lente à se mettre à l'impérialisme. Les conquêtes ont été
imposées par le gouvernement. Mais une fois conquis, l'opinion se réveille : "Ô !
c'est beau". Le sommet du "beau", l'exposition
coloniale de Paris.
Il y a eut
une nette volonté de culturalisme des noirs. Il faut remarquer qu'il n'y a pas eut la
même volonté du côté des arabes. D'un point de vue économique, l'exploitation à
été limitée. Marseille a démontré comment les financiers se sont peu intéressés à
l'empire.
L'empire
français était la source de deux frustrations : celle des élites qui demande une
assimilation. On comprend que ces gens deviennent amers et de plus en plus méchants. Les
français d'ailleurs font toujours la distinction entre arabes et noirs.
c. L'empire britannique
Les anglais,
colonisants à partir de l'Egypte on eut peu de relations avec les arabes. Les anglais ont
tous étés colonialistes et ils s'installent en grand nombre comme planteurs ou homme d'affaires. Ils investissent dans leur empire. C'est un investissement privé, avec des sociétés à
monopole. Vis à vis des noirs, ils n'ont jamais voulu l'assimilation. Ils n'ont jamais
été colonialistes directs : un gouverneur entouré d'un conseil local. Il n'ait une
élite locale intéressée dans son pays.
1) Une émancipation
"facilitée" de l'Afrique noire
Les guerres, le réveil des noirs américains,
qui commencent à se dire qu'ils ne sont pas libres. Ce mouvement des droits de l'homme va faire
ricocher en Afrique anglaise et française. Le deuxième point, dans les colonies
françaises, c'est la découverte de la négritude. Mais on va transformer la négritude
en fait positif : prise de conscience par la communauté de son originalité dans le monde
contemporain. Et cette originalité doit s'exprimer en français. Ce mouvement est
essentiel car il va réveiller l'opinion noire. Dès 1960, les élites se mettent à dire
" : nous vous aimons bien, mais nous aimerions bien être maître chez nous".
Il faut
reconnaître que les gouvernements ont entendu ces revendications : on a développé les autonomies : lois-cadres
Defferre en 1956. De sorte que, quand les noirs demandent l'indépendance, on va la leur
donner.
De Gaulle
58-60, fait des tournées formidables. La constitution de 1958 à crée une communauté
franco-africaine. Au bout de quelques années, ils ont voulu être complètement libres et
l'ont été.
Avec un
seul, ça c'est mal passé : Sékou Touré et la Guinée, honnis par la France pendant
tous les gouvernements gaullistes pour avoir tenu tête à De Gaulle.
Les Anglais
sont beaucoup plus relax. Ils ont eut en face d'eux : N'Krumah leader du Ghana, et au
Kenya : Kenyatta. On demande l'indépendance, on l'accorde. On rentre dans le commonwealth, très souple.
2) Une émancipation difficile de l'Afrique arabe
Le manque
de relation humaine en est la cause.
Chez les
Anglais : En Egypte, l'Angleterre parts en soutenant Farouck et de toute façon, elle
domine économiquement le pays avec Suez. Mais bientôt on assiste à une révolution
républicaine qui renverse Farrouck au profit de Nasser, celui-ci lance l'idée de
l'unité arabe. Et on nationalise le canal de Suez en 1956. La France et l'Angleterre montent la dernière expédition impérialiste sur Suez.
Mais les E.U et l'U.R.S.S. interviennent et nous rentrons chez nous.
Chez les
Français : le Maroc et la Tunisie qui était des protectorats demandent l'indépendance :
"pas encore ; il faut attendre", est notre réponse. A la fin, il faut reconnaître
l'indépendance. En Algérie, il y a 1 million de français et l'idée que l'Algérie est
région de la France. Il faudra une guerre pour amener à la raison l'opinion publique.
Cette guerre a été terrible entraînant une guerre civile en France, le changement de
république, et le rapatriement des pieds noirs.
Il y a eut
aussi le Congo, propriété privé de Léopold de Belgique. Lorsque le roi est mort, il a
légué son Congo au peuple belge. Ils ne s'en occupent pas, laissant faire l'Eglise et
les grandes compagnies occidentales. Le Congo demande son indépendance et l'obtient.
L'empire
portugais : provinces portugaises d'outre-mer. Même chose que l'Algérie. Angola et
Mozambique obtiennent l'indépendance.
IV] L'Afrique instable
La nouvelle Afrique a été
incontrôlable. De 1960 à 1975-80, les nouveaux-états, tous artificiels se sont donnés
à des leaders locaux charismatiques. Ces hommes ont tous appliqués les mêmes politiques : des nationalismes outragés. Partout il y a
naissance du militarisme. Ces
hommes miracles gaspillent les forces dans des réalisations
prestigieuses. (Basilique, Nairobi, autoroutes sans
voitures). Ils pratiquent le socialisme. On se méfie du capitalisme et on croit que la planification permet un accroissement juste.
Mais sans argent et économistes, c'est la pagaille.
Mobutu peut
zaïrer l'économie : nationalisation sans moyen de les gérer. Conséquence: le pays n'exporte plus, il
importe. Autre aspect, le chantage sur l'occident. Aidez-nous, sinon on va chez les Russes. Moscou en a profité. Ces
années ont été incohérentes et sans grands résultats. En plus les grands, les anciens
colonisateurs : "vous ne pouvez pas vous passer de nous". C'est le néocolonialisme ou il suffit de tenir la
banque centrale. On la tient aussi par le marché : produits agricoles, miniers achetés
à bas prix et reventes de produits industriels chers.
Pendant un
temps, il y a eu mauvaise conscience de nous. Mais elle n'a pas durer pour revenir aux
rapports économiques efficaces.
Les pays
africains n'ont pas de monnaie propre : d'où le Franc C.F.A et la dépendance monétaire au Franc et à la Livre.
On comprend
toutes les instabilités locales, que certaines régions plus riches que d'autres sont
tentées de se faire indépendants : le Nigeria du sud à voulu faire sécession, le
Catanga du Congo. On peut aussi se vendre, ou alors ça dégénère en troubles
intérieures : Utu, Tutsi. Ou encore durcissement des systèmes politiques : Ethiopie et
renforcement de l'islamisme. L'islam intégriste ne touche que les pays arabes. C'est la
marque d'une insatisfaction économique et économique.
Conclu: l'Afrique est le symbole de la dureté des structures
presque indépendantes des bonnes volontés humaines. On a eu la vanité des expériences
socialisante et finalement, au moment ou les idéologies tendent à disparaître, la
pauvre Afrique entretenue par le reste du monde et sans grand espoir, d'où la tentation
du désespoir. Il est de + en + difficile au monde occidental de rester riche dans un
monde pauvre. Le problème du monde est celui des équilibres. Plus aucun continent n'est
tout seul.
Texte établi à partir d'un cours de faculté suivi en 1997-8
Grands Mercis au professeur !
Mise à jour du : 23/03/99