Apprendre les hiéroglyphes égyptiens
Dictionnaire des hiéroglyphes Ancien Egyptien
Hieroglyphs dictionay of Ancient Egyptian

CHAP 1... L'économmie de marché s'impose

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   Cette économie n'est pas naturelle, elle n'est pas l'économie première, elle est une forme d'économie. A notre époque, en occident, on a tendance à assimiler économie et économie de marché.
   La période commence avec la
Grande Dépression. Aux avancées de l'économie de marché correspondent des crises : c'est dû à la modification des relations humaines. Ce qui relevait de sphères non monétaristes entre dans une sphère monétaire.
   Ce développement s'accompagne d'une transformation profonde de la société et des relations entre les gens ce qui ne peut se faire sans crises : affaire Boulanger (montée de l'extrême droite). On ne comprend pas ce qui ce passe. Les faits économiques ont une incidence profonde sur la société qui a une conséquence politique.

 

 

I] La généralisation des relations marchandes


      1) Avant la Grande Dépression
   On assiste à une période de changement où on passe dans une structure économique plus moderne, l'économie de marché était beaucoup moins étendue et des rapports sociaux la remplaçaient : importance du troc des produits et des services. Ces relations non marchandes qui ont lieu sous la forme du "don" étaient systématiques. La moisson se fait en commun et il y a une sorte de comptabilité morale. Il y a toute une part de l'économie qui ne passe pas par le marché mais par des relations de dons, échanges, troc. Et comme la France est encore majoritairement rurale, ces modes se passent à la campagne. La ville sera le lieu de la société de marché.
   La quantité d'argent en circulation est aussi limitée, ce qui réduit les échanges en argent. On a tendance à garder, thésauriser, et dans ce monde la monnaie métallique est la plus importante : faiblesse de la monnaie fiduciaire et scripturale auxquelles on fait peu confiance. La reconnaissance de dette quant à elle est largement utilisée. L'endettement à une forme relationnel et généralisé. On pratique aussi l'usure. Dans les campagnes on trouve une certaine haine de l'usurier, plus que pour le capitalisme.

      2) Avec la Grande Dépression (1873-1893)
   Avec la Grande Dépression se développent des moyens de communications nouveaux et révolutionnaires : chemins de fer, postes... Le territoire est unifié. La Grande Dépression est ce phénomène là, le changement d'échelle. On passe du village à la nation voir plus.
   En 1896, c'est avènement de l'heure universelle et se répand le phénomène d'être à l'heure de l'horloger. La conscience du temps est relative aux moyens techniques et à l'organisation sociale. Il y a également développement d'objets nouveaux : catalogues de vente par correspondance. qui sont des signes d'intégrations dans l'économie ?
Forcément, pour être intégré, il faut de l'argent. Et L'économie change. Ca se traduit :
            1913 à 23 milliards de Francs en circulation.
            1923 à 242 milliards de francs.
   Les formes de la monnaie ont changé : de plus en plus c'est de la monnaie fiduciaire à laquelle on a confiance. 1939: billets à 54% de la masse monétaire ; chèque à 43% ; pièce à 9%. En même temps on a une confiance exclusive dans l'or. Développement du compte 1938: 800 000 comptes. Apparition du crédit agricole dans les campagnes pour casser le monopole des usuriers locaux.
   1914-18, il y a eut la guerre, moment important pour la pénétration de l'argent dans les campagnes même les reculées : les plus pauvres ont de l'argent sous forme de pensions.
   On en retient que la Grande Dépression est le développement d'une unification qui oblige à parler le même langage monétaire.

 

 

II] Le marché


      1) Le marché des "marchandises"
   Il y a un long processus qui conduit à l'instauration de la marchandise qui suppose une relation à l'argent. La révolution Française a supprimé les douanes intérieures lançant le processus (sorte de libéralisme intérieur). Pourtant, les villes ont encore autour d'elle la barrière d'octroi, agissant comme une douane, ce qui permet à la ville d'exister (remplace l'impôt). La banlieue est ce qui est de l'autre côté ; là on trouve les bals, les bars. Ce n'est pas le libéralisme.
   On pourrait penser que le développement des transports a provoqué la fin du petit commerce et de l'artisanat. Au contraire, on assiste à une augmentation des commerces, mais certains disparaissent et d'autres apparaissent. En même temps à lieu le développement du grand magasin né sous le IIe Empire mais qui se développe pendant et après la Grande Dépression. Là on y voit la marchandise qui y est étalée et le prix étiqueté. C'est aussi la naissance d'une nouvelle façon de consommer : l'article de mode avec la lingerie, le tissu.
   Apparaissent de nouveaux personnages : le courtier, le représentant d'entreprise, le voyageur de commerce. On se préoccupe dans une entreprise de vendre maintenant ; avant elle produisait. Cette transformation est à mettre en relation avec le développement de la réclame, et la France est un pays pionnier de la grande distribution et de la publicité.
   Il faut articuler cela avec l'importance rurale ou la nourriture est production autosuffisante. Il coexiste un monde de l'autosubsistance et du marché. Dans les campagnes, 50% de la consommation est achetée en 1875. L'autoconsommation est le pain, on recherche donc la production de céréales, ce qui suppose une grande diversité : seigle, sarrasin. Mais avec le chemin de fer s'impose la spécialisation : les céréales sont produisent en grande quantité dans le bassin parisien tandis que la petite céréaliculture tend à disparaître. Cette autoconsommation est lourde a assumer car elle nécessite beaucoup de temps. Mais elle évite les crises. Avec la spécialisation on entre dans les cycles : on vend mal alors on cesse.
L
   'autosubsistance est encore forte mais en recul. Le Languedoc se tourne vers la vigne. Et les sociétés locales font tout pour se défendre contre l'emprise du marché. En cas de disette les populations empêchent la vente de blé de l'extérieur. Entre le marché et les populations, il y a des affrontements sociaux. Derrière cette conception, il y a une morale : tel produit ne doit pas coûter plus de temps. Il faudra que l'économie de marché se batte pour s'imposer.

      2) Le marché de la terre
   Doit-elle être soumise à la loi du marché ? A l'époque moderne, Levi a montré que le prix de la terre variait suivant celui qui l'achète : quand on la vend, c'est parceque l'on n'a plus de sous ; on la vend à la famille qui l'achètent chère. Il y a cette question dans le développement de l'économie de marché. Longtemps, la communauté rurale à utilisée des terres en commun : faire paître des troupeaux, ramasseur du bois... Il y avait une certaine place pour les pauvres à la campagne. La mise en place du marché de la terre empêcherait une paysannerie pauvre. Et c'est ce qui se passe depuis le IIe empire : les bases matérielles de leur existence sont coupées par es développement du marché.
   En même temps, le
développement des propriétaires s'accroît, il y a un mouvement d'accès à la petite propriété agricole :
                              1826: 10 000 000 1854 : 13 000 000 1884 : 14 000 000
   D'où l'attachement des français à la propriété.
   Ce marché est actif, un certain nombre de paysan y accède tandis que les autres quittent la campagne. Il y a eut élimination des non-propriétaires. Les troubles sociaux ont lieu à la campagne au début du XIXe, dans la deuxième ils auront lieu à la ville.

      3) Le marché des biens culturels
   La richesse culturelle est abstraite, spirituelle et peut conférer de véritables positions sociales. On est en droit de parler de capital culturel. Effectivement, si on s'interroge aujourd'hui sui qui domine la société : ceux qui ont de l'argent, mais aussi les journalistes et artistes, les intellectuels connus.
   Ors, à la fin du XIXe, se passe des événements autour de la diffusion de la culture : l'école et la presse.

a. L'école
   Principalement les lois Ferry de 1980-1982. L'école est révolutionnée, car maintenant légalement obligatoire et surtout laïque : le savoir est séparé de la croyance. Un certain statut est conféré à l'école.
   L'école connaît un mouvement important depuis le XVIIe, avec un processus d'alphabétisation de la réforme catholique. Et Jules Ferry donne une forme administrative et obligatoire à ce processus. Il y a en 1877 environ 15% d'analphabète (les jeunes sont alphabétisés, leurs grands-parents ne le sont pas).
   Jules Ferry couronne l'esprit de l'époque dans un certain sens. Cette école est au centre des préoccupations. Pour les milieux conservateurs, dont l'Eglise, elle est un moyen de contrôler les classes populaires. Pour les républicains, elle est un moyen d'abaisser l'influence de l'Eglise. Et pour nombre de milieu populaire, elle est un moyen de progression sociale. Donc la question scolaire mobilise les gens.

b. La presse
   Au début du siècle, elle est chère, se diffuse par abonnement, peu se lire dans des cafés, des cabinets de lecture, ou des cercles privés. Puis on assiste à une révolution de la presse au milieu du siècle qui se poursuit et atteint son apogée dans les années 1900. La presse locale est à l'échelle du canton ; ce n'est pas un quotidien, il paraît le samedi.
   Il y a donc une vie culturelle dense ; c'est l'âge d'or de la presse. Egalement, il y un rayonnement de la presse parisienne. Ceci est permis car il y a une industrialisation de la presse : la rotative. Ce sont des hommes ambitieux qui ont pris le risque de démocratiser le journal : casser le prix pour se rattraper sur le volume, avec la réclame.
   Cette révolution de la presse ne peut s'appuyer que sur la scolarisation primaire de masse mais aussi sur la politisation de la société à partir de 1848 : le suffrage universel masculin. Petit à petit se fait un apprentissage de la république qui elle-même s'appuie sur la presse.

   Ceci va de pair avec des phénomènes d'identités : la diffusion de la langue nationale : 25% des français ne parle pas le français en 1850 et ailleurs il n'est pas la langue domestique. Il y a ceux qui ont accès à l'administration et ceux qui en sont empêché par la langue. Ce qui pose la question de la construction de la nation. La langue trouve ses institutions dans l'école et la presse.
   Nous sommes donc bien à l'époque de l'école, de la presse et de la république. L'idée républicaine triomphe avec la IIIe même dans les campagnes. La presse est au cœur des débats politiques (l'affaire Dreyfus).
   La presse est aussi du social. Non seulement elle se diffuse dans les campagnes mais elle est le support pour l'intégration de milieux marginaux.

      4) Le marché du travail
   Les produits ont un prix et ceux-ci ont tendances à varier suivant l'offre et la demande, tendance aussi pour les marchés culturels. On assiste à la même chose dans le domaine du travail, mais avec plus de gravité.
   La question se pose avec la Grande Dépression et le progrès des transports qui aboutit sur un marché large du travail. Ors le pays est armé juridiquement, encadré par deux grandes lois votées pendant la révolution.

a. Les lois Allarde et Le Chapelier
   Elles prévoient qu'il est interdit de s'associer dans le domaine du travail. L'entente sur les prix est interdite. Conséquence: les corporations sont dissoutes, et de même, les syndicats sont interdits, aussi bien du côté salarié que patronal. Nous sommes en pleins dans unes conception libérale.
   A côté du papier, la réalité : l'absence de transport au départ qui limite la portée des lois. Egalement, des fonctionnements sociaux : la pratique des corporations ne disparaît pas. C'est à dire que les ouvriers de métiers continuent à fonctionner sur le métier : le compagnonnage ne disparaît pas. Les ouvriers d'un métier s'efforcent de maîtriser le marché du travail par des pratiques souterraines : les mariages ont lieu à l'intérieur du métier ; c'est une façon de maîtriser le marché du travail. Il y a des pratiques sociales qui font que le marché du travail n'existe pas : dans certains secteurs, les ouvriers arrivent à contrôler les embauches. Par conséquent, le libéralisme est d'abord une proclamation théorique.

b. La société et le marché du travail
   En France, il y a beaucoup de petites entreprises où les rapports ne sont pas uniquement de marché, avec une sociabilité ou le marché est un élément parmi d'autres. Aussi, il faut attendre 1930 pour que la population urbaine dépasse la population rurale. Nombre d'ouvriers sont en même temps des ouvriers-paysans, ce qu'on appelle des pluriactifs et, effectivement, on ne peut pas les comprendre en les étudiant seulement sous leur aspect ouvrier. Les règles abstraites du marché ne s'appliquent pas comme ça. Cette pluri-activité personnelle est accompagnée d'une pluri-activité familiale. Il ne faut donc pas raisonner à l'échelle de l'individu mais aussi de la famille. Un salaire peut être faible mais s'il peut conserver la terre il est bon.
   L'individu, qui n'est pas seul, résiste donc au marché. Il a une famille et aussi des relations, y compris quand il migre. On rencontre des gens du pays, il y a des réseaux qui assurent l'insertion des migrants. Il faut détruire l'image d'un exode rural massif et définitif. Les schémas migratoires sont aussi des schémas par pays. On constate donc des différences : ceux qui migrent ont l'idée de revenir au pays.
   L'individu n'est donc pas seul à l'embauche, avec le marchandage qui tend à disparaître : des équipes s'embauchent à prix de groupes. Ceci ne veut pas dire que la migration isolée de misère n'existe pas. Mais après tout, pour faire le voyage il faut de l'argent. Ce n'est donc pas les plus pauvres qui migrent.
   Il faut rajouter les migrations de métier : les compagnons qui font leur tour de France pour rencontrer d'autres enseignements. Elles sont systématiques.


      Néanmoins, la Grande Dépression va bouleverser tout cela avec des moyens de transports nouveaux, des transformations démographiques et industrielles avec la croissance de grandes usines. Cela fait naître de nouveaux courants migratoires en 1870, qui va lancer l'immigration. En 1874 : 1 million d'étrangers ; en 1938 : 2,4 millions. C'est significatif du déficit démographique français et de l'attachement à la terre, d'où l'appel à une main d'œuvre étrangère.




      Caractère nuancé : il y a modernisation, et l'avancé du marché. Mais il y a permanence d'une sociabilité et des coutumes. C'est aussi le poids de l'agriculture : une partie de la main d'œuvre industrielle reste agricole. La petite entreprise foisonne donc, ce qui donne une très grande souplesse à la société française.
   On s'interroge souvent sur un retard de l'économie française. Mais cela lui permet de s'adapter : si elle rate la Ière Révolution Industrielle, elle va rentrer en plein dans la IIème R.I.
   Démographiquement, elle est en avance, avec une faible croissance démographique alors que l'Italie, l'Allemagne et l'Angleterre conservent des taux forts. La France autrefois très peuplée, rentre dans une zone de basse pression au début de 1900.
   En même temps, la France a une politique de centralisation affirmée par la république, où on comprend le rôle joué par l'Etat et l'attachement à celle-ci.

 

Texte établi à partir d'un cours de faculté suivi en 1997-8
Grands Merci au professe
ur

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Mise à jour du : 23/03/99


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