Apprendre les hiéroglyphes égyptiens
Dictionnaire des hiéroglyphes Ancien Egyptien
Hieroglyphs dictionay of Ancient Egyptian

CHAP 9... La guerre de la ligue d'Augsbourg (1688-1697)

 

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   En 1688, en Angleterre règne Jacques II Stuart. Les Stuart ont succédés en 1603 au Tudor. Parmi ceux-ci : Charles II puis son frère Jacques II devenu roi. Seulement, il a tendance a devenir catholique. En 1688, Jacques II a un fils pour la première fois. Et Jacques II exprime sa volonté de l'instruire dans le catholicisme. En 1688, c'est la révolution, la "glorieuse révolution". Une de ses conclusions est le mariage de Marie II Stuart et de Guillaume d'Orange Stathouder de Hollande depuis 1672. Par conséquent en 1688, l'Angleterre et la Hollande se trouve sous la même autorité, celle de Guillaume, prince d'Orange-Nassau.
   La France se trouve donc soudainement l'ennemi du groupe Angleterre-Hollande : Guillaume veut profiter de son accès au trône pour venger la paix de Nimègue. Louis XIV est le cousin germain de Jacques II dont la mère était la sœur de Louis XII. Louis XIV veut soutenir Jacques II, par soutien de famille mais aussi car Louis s'affirme comme le champion du catholicisme (révocation de l'édit de Nantes en 1685). La France soutiendra donc les Stuart en exil. C'est le soutien au jacobite. La France apporte donc son soutien à l'Ecosse. (Après 1603, on peut parler de Grande Bretagne).
   La guerre va être mondiale et maritime. Elle ouvre les grandes guerres maritimes du XVIIe et XVIIIe siècle.

 

 

I] Une guerre "mondiale" et maritime


      1) Les forces en présence
   La guerre va faire participer les trois plus grandes puissances maritimes du moment :
           
– Hollande. Battue en 1678, elle reste le pays des "gueux de la mer", illustré par le souvenir de grand amiraux : Tromp et Ruyter. A partir de 1688, on a moins de grands noms, et amorce un certain déclin hollandais.
            – L'Angleterre. Puissance qui a crée un instrument de combat : la Royal Navy, crée par Henri VII Tudor (V 1609) et son fils Henry VIII Tudor (V 1647). L'Angleterre a commencé à prendre le relais des ibériques, en s'illustrant avec de grands corsaires : Drake. En 1665, mise au point d'une technique de combat en ligne : les vaisseaux s'affrontent à la queue le leu. Les galères disparaissant, on utilise des vaisseaux avec des canons sur les cotés. Apparaît donc les "fighting instruction" du duc d'York.
            – La France. Elle a mit du temps pour acquérir cette puissance. Mais à partir de 1688, on arrive à une stratégie amphibie : la France croie pouvoir débarquer en Irlande et Angleterre. Cette politique qui commence en 1688, va durer jusqu'en 1815. La ligue d'Augsbourg commence la deuxième guerre de cent ans : Louis XIV – XV – XVI et révolution, contre l'Angleterre.

      2) Les nouveautés maritimes
   Apparaissent à partir de 1688, de nouveaux bâtiments, reflets de la nécessité de la guerre maritime :
            – Les galiotes à bombe, premier bâtiment à lancer des bombes de la mer sur terre. Inventées en 1678, elles commencent à bombarder en 1682.
            – Les frégates, bâtiments de découverte qui vont marcher devant l'escadre pour reconnaître.
            – Vaisseaux. Machines de guerre énorme et très coûteuse. La guerre devient plus chère que qu'au temps de la guerre de Hollande car on mange les vivres du roi sur mer (sur terre on mange les récoltes des autres). 1 vaisseau 1 000 hommes. Une escadre= 90 vaisseaux ; compter les repas)
   Ces vaisseaux se sont transformés qualitativement et quantitativement. Pendant la guerre de Hollande une escadre est formée de 25-30 vaisseaux. Pendant la ligue d'Augsbourg, une escadre est composée de 75-90 vaisseaux.
            – L'artillerie. Elle ne cesse de se développer depuis 1346, date des premiers canons en Europe à Cressy. Ils ont entraîné deux transformations : sur terre, les fortifications verticales s'inclinent (faire rebondir le boulet !). Sur mer, l'artillerie supprime les galères

 

 

II] Les grandes batailles.


      1) Les batailles en lignes
   Dès 1689, Louis XIV veut débarquer des troupes en Angleterre. On arme une escadre puissante à Brest ; C'est le début du développement de Brest. Le 11 mai 1689, bataille de Bantry qui permet à Louis XIV de débarquer 6 000 hommes en Irlande catholique, des armes, poudre, munitions et de l'argent pour pouvoir rétablir Jacques II. On débarque Jacques II à Kinsale. Les Français livrent un combat de cinq heures au bout duquel il faut rembarquer. Jacques II arrive à rester. Herbert, chef de l'escadre anglaise reçoit les honneurs et devient comte d'Herrington.

            10 juillet 1690 : Bataille de Beveziers ou de Beachy-Head. C'est la plus grande victoire navale du règne de Louis XIV. Il n'y a jamais eut une telle concentration de navires. Tourville commande la flotte française; en face Herbert. Tourville a soixante-quinze vaisseaux, les Anglais une soixantaine.
   Les combats commencent à se livrer : les bateaux forment de très longues escadres de dix kilomètres de long. En face des anglais sur la même longueur. Au centre : le corps de bataille de 20-25 des plus grands bateaux ensuite, avant-garde et arrière garde. Les évolutions navales sont en train de créer un ballet artistique.
   Le succès de cette bataille n'est pas exploité. Victorieux sur terre, on prend quelque chose, sur mer, on prend l'eau ! Cette grande victoire navale est un succès inexploité. Louis XIV en conclu : je suis maître de la Manche.
   Cette victoire navale permet en France de faire oublier à l'opinion la défaite sur terre du 11 juillet.

            1691, campagne du large en Manche. Tourville, poussé par Louis XIV, va faire des rondes en loup : il reste cinquante jours en évitant les Anglais. Deux critiques : "chef d'œuvre d'habilité tactique" ou "campagne stérile". Sur ce, Seigneley meurt en 1690 et il est remplacé par Ponchartrain qui va bouger Tourville.

            29 mai 1692, bataille de Barfleur au large de la Normandie. Tourville souffre de côtes divisées en deux : le ponant à Brest et le Levant à Toulon. Et ce n'est pas pratique d'aller de Brest à Toulon. Quarante-quatre vaisseaux sont à Brest et pour combattre les Anglais, il faut que Toulon la rejoigne : le trajet dure un mois. En face, les Anglais ont quatre-vingt-six bâtiments. Tourville se conduit bien : aucun vaisseau n'est pris mais tous sont endommagés.
   Par conséquent il faut repartir de Barfleur vers les ports existant : St Malo, Brest avec quatre-vingt bateaux qui poursuivent. On arrive au cap de La Hougue. Des courants contraires repoussent les vaisseaux français vers la Manche. Quinze bateaux s'échouent sur la côte. Les Anglais arrivent et brûlent ces bateaux. En 1692, on parle d'un désastre de La Hougue.
   Tourville avait des ordres précis : combattre fort ou faible. Aussi on croyait avec Jacques II à bord de l'escadre, qu'étant amiral dans sa jeunesse, la Royal Navy le suivrait.

   En 1692, changement de stratégie dans la guerre : Louis XIV s'aperçoit qu'arrivée à son apogée cette marine n'emporte pas la décision. On va remettre l'accent sur les armées de terre, et sur la course (attaque des bateaux de commerce).

      2) La guerre de course
   Le projet de débarquement en Angleterre est officiellement abandonné dès 1692. La guerre d'escadre est aussi abandonnée, considérée comme coûteuse et stérile. Le profit est à la guerre de course ; c'est l'affaire des corsaires.
   Un corsaire n'est pas un officier de marine comme Tourville qui est militaire. Le corsaire est un roturier, il appartient à une famille vouée à la mer dans des ports marchands. Essentiellement Dunkerque et St Malo. Le corsaire n'est pas un pirate : un pirate est un marin qui attaque à la mer des bateaux quel qu'il soit. C'est un bandit des mers qui fait un métier illégal et interdit.
   Le corsaire fait le même travail : il monte à l'abordage. Mais son travail est légal, le corsaire est muni d'une lettre de marque signée par son souverain qui lui permet de "courir sus aux bâtiments ennemis". Le pirate sera pendu haut et court à la plus haute vergue. Le corsaire est un combattant et il est fait prisonnier de guerre. Une escadre est armée par le roi ; le corsaire est fils de marchand, d'un armateur le plus souvent. Son armement est privé est concerne de trois à cinq navires corsaires. Ils partent à la mer, rencontrent des navires marchands isolés qui ont de quatre à six canons. Quand il s'en empare, le bateau est pris de guerre. Et il y a partage des bénéfices : 10% des prises reviennent à l'amiral de France. 30% à l'armateur, 30% aux victuailleurs (ceux qui ont fourni les vivres). 30% reviennent au capitaine et à l'équipage.

   La course constitue une menace importante pour le commerce anglais et la pêche hollandaise. Le plus grand corsaire: Jean Bart. Il est dunkerquois, né en 1650 dans une famille de pêcheur. Il a commence à servir sur mer vers 1667-8, vraisemblablement dans la marine hollandaise. A partir de 1676, pendant la guerre de Hollande, il commence avec deux canons et quatorze hommes à s'emparer d'adversaires plus puissants. A Dunkerque en 1676, on commence à parler de lui ; On avertit la cour, le roi. Il reçoit une chaîne d'or offerte par Louis XIV. Avec ses prises, il s'enrichit et finit la guerre sur des bâtiments de vingt / trente hommes et une vingtaine de canons.
   A la paix, Louis XIV lui demande de rentrer dans la marine en temps qu'officier de frégate en 1678. En 1688, guerre de la Ligue d'Augsbourg, il est nommé lieutenant de vaisseau et 1689, capitaine de vaisseau qui commande aux nobles. En 1694, quand Louis XIV ne croit plus en Tourville etc. ., Il demande à Jean Bart d'aller convoyer avec deux / trois vaisseaux du roi un convoi de blé acheté en Norvège. Jean Bart arrive dans le Texelle et trouve le convoi de blé déjà capturé par des vaisseaux hollandais. Il lance des grappins et monte à l'abordage (Jean Bart mesure 2m04!). En juin 1694, il reprend le convoi de blé et les navires de guerre hollandais. La nouvelle remonte à Versailles, Pontchartrain en avertit le roi qui le fait chevalier. Il devient chevalier de St-Louis et à la fin de la guerre en 1697, il sera chef d'escadre. Il meurt en 1702 à 51 ans.
   A partir de 1694, la guerre de course fait naître sur mer le système des convois : les grandes puissances décident de ne plus envoyer leur bateau de commerce sans protections. Un convoi, c'est entre 70 et 150 bateaux marchands chargés de draps, blé, sucre qui doivent traverser l'Atlantique ou l'Indien. Ils sont entourés par 4 ou 5 vaisseaux de guerre.
   En 1693, attaque d'un convoi anglais de Smyrne chargé de draps. Au large du Portugal, de Gos, Tourville avec quelques navires en course s'empare de 90 des 120 navires marchands.

 

 

III] Les difficultés françaises à partir de 1694.


   1694 est une période de disette dans le nord du royaume. La guerre dure depuis six ans, elle est maritime, très coûteuse et l'ensemble des puissances belligérantes manquent d'argent. En 1695,
Louis XIV crée la capitation : Impôt par tête. La France est l'Europe entre dans un petit âge glaciaire 1694-5 : le vin gèle dans les carafes à Versailles.
   Les Anglais qui ont peur d'un débarquement se sont ressaisis et leurs escadres viennent sur les côtes françaises, au large de Dunkerque pour bloquer les corsaires. Ils essaient même d'incendier Dunkerque, St-Malo et Dieppe au moyen de machine incendiaire envoyée dans les ports. On bombarde Dieppe en 1694, le port est en partie brûlé, St Malo aussi et Le Havre créé en 1591.
   Les Hollandais rodent autour de la Charente et de Rochefort. La guerre devient difficile. 1696, nouvel exploit de Jean Bart et la guerre s'achève en 1697.

   Louis XIV conclu la paix de Ryswick, paix moins glorieuse que Nimègue. Il est contraint de reconnaître Guillaume d'Orange comme roi d'Angleterre, mais Jaques II va rester en France. Un des avantages : la reconnaissance par l'empereur habsbourg de l'annexion de Strasbourg, capitale de l'Alsace. L'Alsace, française depuis 1648, devient à cette date une province française.
   Cette guerre maritime aboutit sur une conquête territoriale. Cela incite Louis XIV à se détacher de sa marine. En 1697, Louis XIV rend Nice dont ses marins s'étaient emparés en 1691. Déjà, la paix de Nimègue avait rendu la Sicile en 1678. Une paix continentale succède à une guerre maritime.
   1598-1697 on remarque que la politique européenne s'est mondialisée : En 1598 l'Europe traitait de problèmes européens à Vervins "au-delà de la ligne équinoxiale, il n'y a point de maître". En 1697, l'outre-mer est introduite dans la politique européenne, notamment St-Domingue, définitivement française en 1697. C'est la "perle des Antilles", l'île qui produit le plus de sucre. La France s'enrichit après 1697 de ses conquêtes coloniales.
   Cette paix s'étend au commerce colonial, à Terre-Neuve dont l'Angleterre devient propriétaire, et autour de la baie d'Hudson.

 

Texte établi à partir d'un cours de faculté suivi en 1997-8
Grands Mercis au professeur !

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Mise à jour du : 23/03/99


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