Apprendre les hiéroglyphes égyptiens
Dictionnaire des hiéroglyphes Ancien Egyptien
Hieroglyphs dictionay of Ancient Egyptian

CHAP 7... Les villes françaises au XVIIème

 

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   Au XVIIe, la campagne est omniprésente : la population urbaine ne représente que 17% de la population entre 1650 et 1700, soit 3,5 millions de français sur une population totale de 19-20 millions.
   Une grande ville de l'Ancien Régime compte 30 000 habitants, et la plus part des villes contiennent 2 à 5 000 personnes. L'évolution d'une ville dépend de leur situation : on se développe alors surtout sur les
façades maritimes : Rouen, Brest, Guyenne, Bordeaux, Marseille, Toulon.

 

 

I] Le fait urbain


   Les villes sont réparties de façon très inégale dans le royaume, surtout pour les grandes villes :
           
+ La plus forte concentration : Paris (500 000)
            + Les façades maritimes : Touraine, Bretagne, Normandie
            + Le couloir rhodanien : Dijon, Lyon, Marseille

      1) Les grosses villes
   Pour qu'il y ait constitution d'une grosse ville, il faut que ce soit un carrefour commercial avec une histoire :
            Paris : Ponts Lyon : confluant
            Axe de la Garonne : Bordeaux, Toulouse
            Villes périphériques : Lille, Nancy, Strasbourg

      2) Les villes moyennes
   Elles sont beaucoup plus nombreuses, on en compte une centaine. Elles abritent 10 à 30 000 urbains. Elles sont en forte densité dans le Bassin Parisien, en Flandre, Alsace, Aquitaine et le sillon rhodanien.
   La Bretagne est assez peu urbanisée : en 1665, Brest n'est que de 2 000 habitants. Il faudra attendre 1715 pour qu'on en trouve 15 000. De même pour le Massif Central avec Clermont-Ferrand.

      3) Les petites villes
   Ce sont les villes d'une population de 2 à 5 000, principalement des bourgs ou des faubourgs. Elles sont abondantes au Nord-Est, dans la région Méditerranée (Bandol, Fréjus, la Ciotat). Dans l'Ouest et le Bassin Aquitain, on trouve peu de ces petites villes, de même que le long de la Loire.

      4) Les critères du fait urbain
   La ville apparaît beaucoup plus dans le paysage car la campagne est omniprésente, et de plus les villes sont closes. La ville est entourée de remparts : l'enceinte. Ces enceintes datent du Moyen-Age et utilisent toutes les techniques de défense : créneaux, mâchicoulis.
   Dès la fin du XVIIe, les villes sortent de leurs remparts. On assiste donc à la construction de murailles successives. Pour Paris : enceinte Philippe-Auguste, enceinte Charles V
   Les institutions municipales permettent de reconnaître une ville. Elles remontent au Moyen-Age et les villes les défendent : elles ont fait reconnaître leurs institutions d'abord par le pouvoir seigneurial puis par le pouvoir royal : le corps de ville gère l'hôtel de ville. Il est formé à partir des familles de notables, parmi lesquelles on élit des consuls et échevins. La ville offre donc un certain moyen de promotion sociale. Les élus sont généralement des marchands ou des négociants. C'est le pouvoir oligarchique, celui des notables.
      Ex: Bordeaux : à partir de 1620
         L'assemblée des notables, le conseil des 30, établit une liste soumise au roi qui choisi le maire et six jurats.
      Ex: Rouen : jusqu'en 1665
         Le conseil des 24 désigne tous les trois ans six échevins pour gouverner la ville. En 1665, le conseil passe à 40.
   Mais de façon générale, dès 1660, la royauté va chercher à contrôler de plus en plus l'autorité des villes. Les villes alliées gardent leurs privilèges, mais les villes rebelles sont soumises par la force et perdent leurs privilèges. Ceux-ci sont principalement des privilèges fiscaux et des devoirs :
            + Exemption de la taille
            + Droit de fixer le prix du pain
            + Se préoccuper de l'approvisionnement en eau
            + S'occuper du nettoiement des rues (ramassage des ordures dès le XVIe)
           
+ Collecter les morts, surtout en période de peste (les forçats sont libérés)
            + S'occuper de l'assistance : la ville est un symbole de richesse et donc elle attire tous les pauvres de la campagne.
            + S'occuper des hôpitaux, des charités.
            + S'occuper de l'enseignement : universités, petites écoles, collèges de Jésuites et d'Oratiens.

      5) La typologie des villes
   Elles ont un pouvoir d'ordre économique, car elles fixent les prix d'achats des produits agricoles, un pouvoir administratif, judiciaire, religieux. La ville et la campagne sont étroitement imbriquées.
   La population est spécifique : les gens de justice : avocats, procureurs. Il existe aussi une hiérarchie des villes en fonction des cours qu'elles abritent : cours souveraines, parlements, présidiaux, officialités (tribunaux ecclésiastiques).
   Les grandes villes ont un parlement, sauf Lyon et Amiens. En général, il y a presque toujours superposition des fonctions : économie, administration...
            + Pouvoir économique mais pas administratif : Nantes, Lyon, Marseille qui non pas d'intendants.
            + Pouvoir économique et administratif : Paris, Bordeaux, Rouen, Toulouse.
            + Villes rentières ecclésiastiques : Angers
            + Villes rentières judiciaires : Besançon
            + Villes marchandes : régionale (grand marché hebdomadaire ou mensuel), nationale (foire annuelle ou bi-annuelle), internationale (pour des grands ports : Bordeaux, Rouen)
            + Villes militaires : les arsenaux : Rochefort (1666) Lorient (1690) créées ex-nihilo Toulon, Marseille.

 

 

II] Paris sous Louis XIV


   C'est une ville ancienne : Lutèce qui est une capitale excentrée. Son développement date surtout de la fin du XVIe :
            1599: 250 000 habitants, en raison des massacres de la
St Barthélémy
            1699: 300 000 habitants à cause de la Fronde
   Paris est une capitale médiévale autour du Louvre, puis elle s'efface au XVIe : la cour se déplace sur la Loire. Mais on revient à Paris avec Henri IV pour un siècle, avant d'aller à Versailles.
   Il y a à Paris toutes les élites : haut-clergé, financiers etc... La ville n'a pas cessé de grandir : tous les rois français ont été des bâtisseurs, les communautés religieuses ont construit des couvents, des églises, des hôpitaux ; et les nobles ont construit leurs hôtels particuliers
   A partir d'Henri IV, il y a une extension en surface de la ville. A la fin du règne de Louis XIII, la rive droite se développe : le Marais, le Faubourg St Germain (quartier latin), la Sorbonne, l'observatoire (1669), le Val de Grâce...
   Au XVIIe, apparaît une nouveauté dans Paris : les places :
           
+ 1605 : Place Royale à place des Vosges
            + 1607 : Place Dauphine, place Vendôme (statues équestres du roi)

      1) Les nouveautés
   Toutes ces constructions se sont développées de manière assez désordonnée, alors on décide maintenant de limiter ce désordre :
            1641 : édit du Toiset. Impôt sur les parcelles, bornes pour limiter l'extension des villes.
            1636 : nouvelle enceinte sur la rive droite, autour du quartier St Honoré pour protéger le Palais Cardinal (Richelieu).
            1667 : la ville n'est pas éclairée, ce qui la rend très dangereuse le soir. Cela entraîne des rixes quotidiennes avec de nombreux morts. On décide donc de créer un lieutenant général de police en 1667
            1656 : création de l'Hôpital Général. C'est un asile d'aliéné, un hospice pour les pauvres et aussi une prison. On verra ensuite naître la Piété, la Salpétrière. La compagnie du St Sacrement est en partie animée par les Jansénistes : ils ont une mission moralisante : combattre la prostitution, faire respecter les fêtes chômées, faire enfermer les pauvres.
            1635 : L'Académie française avec 40 écrivains "immortels". Elle est au Louvre. L'Académie des Sciences : la bibliothèque du roi au Louvre sous Louis XIII. Il y a aussi de nombreux salons, dont les plus importants: ceux de Madame de Sévigné, et de Madame de la Sablière. Ils reçoivent des écrivains, musiciens, poètes...

   En 1680 :
            – 15 000 pauvres à Paris dans l'Hôpital.
            – 1 500 archets de guets.
            – 50 000 marchands, artisans, apprentis.
            – 65 000 domestiques (porteurs d'eau, valets, femmes de chambre, porteurs de chaise à porteur...
            – Quelques notables qui ont le privilège d'acheter des caveaux dans les églises. chers: St Paul, St Eustache (tombeau de Colbert).

 

 

III] Les autres villes de France


      1) Rouen
   Au XVIIe, c'est la première ville de commerce maritime : les épices remontent la Seine, on exporte vers les Antilles et on importe la laine d'Espagne.

      2) Bordeaux et Nantes
   Les deux villes se développent dès le XVIIe grâce au commerce avec les Antilles. Ce sont de grandes villes sucrières avant de devenir des grandes villes négrières

      3) Marseille
   C'est le grand port de commerce sur la Méditerranée : café, Alexandrie. Elle lutte contre la course barbaresque : Tunis, Tripoli, Alger et contre les corsaires marocains qui attaquent chaque année. Mais elle connaît un certain déclin au profit de la façade atlantique.



   Il y a une population urbaine très minoritaire (1/6 de la population). La ville est plus cultivée et la population y est plus agitée. En France, la ville rythme le monde politique.

 

Texte établi à partir d'un cours de faculté suivi en 1997-8
Grands Mercis au professeur !

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Mise à jour du : 23/03/99


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