CHAP 6... L'absolutisme religieux
Le XVIe a été le siècle de la réforme. La religion catholique commençait à être critiquée, certain pape ne respectait pas le décalogue. Cela a donné naissance aux protestants divisés en plusieurs groupes.
1) La fin des guerres
de religion
La France est le royaume dit très
chrétien, considérée comme la fille aînée de
l'Eglise. Dans cette fille aînée, le roi est un laïque
sacré, la cérémonie lui donnant l'onction divine. On assiste à un renouveau de
l'Eglise qui a besoin de se reconstruire.
Les guerres
de religion se sont achevées en 1598. 1563: Vassy - 1588-9 :
assassinat des guises et du roi Henri III. 1588-98: troubles de la ligue.
Mais en 1685, révocation de l'édit de Nantes par l'édit de Fontainebleau. A partir de 1685,
le roi veut que tous ses sujets aient la même religion que lui.
Une
deuxième date pour la fin des guerres religieuses : 1628. Après 1598, les protestants
sont puissants dans deux régions littorales : l'Aunis avec la Rochelle, Le pays de Caux avec Dieppe. La Rochelle est la Genève française, et chaque fois que
l'édit semble menacé, les rochelais se soulèvent : En 1610, ils sont inquiets à la
mort du roi. 1621-22, ils font la guerre à Louis XIII qui leur accorde sa
grâce. 1625-26, ils refont la guerre. Mais étant protestants et littoraux,
ils cherchent des appuis auprès des anglais. 1626-27, ils s'allient aux anglais pour
faire de Saintonge, Poitou,
Aunis une province indépendante. 1568-1648: guerre de 80 ans conduite par
les Hollandais contre l'Espagne qui les possède. Elle aboutit à la naissance des
provinces-Unies. Les Rochelais prennent ce modèle. 1628:rédition de la
Rochelle.
On assiste
à une reconstruction du royaume
qui va peut à peu accepter les conditions du concile de Trente. C'est une réunion de
prélats pour assurer le renouveau du catholicisme. En Italie, il y a une autorité
mondiale : Le pape. Au plan spirituel, il est bien vu par la France, mais le pape est
aussi un souverain temporel avec des armées pontificales qui pèsent un poids certain.
Ors la France estime ne pas avoir d'ordre à recevoir d'un souverain étranger. Il est
donc respecté spirituellement, mais au point de vue temporel, la France est gallicane.
2) Le retour à la piété
L'assemblée
du clergé français va essayer d'appliquer les décisions de Trente, mais pas avant 1615.
On accepte alors les canons de Trente qui étaient refusés par la Sorbonne (fondée en
1215) et les parlements. A partir de 1615, on assiste en France à un élan vers le
catholicisme qui se manifeste :
1603 : édit de Rouen qui
rappellent les jésuites en France.
1604 : le père Bérulle va créer en France les carmélites. En 1611, il crée
les Oratoriens qui vont être
avec les Jésuites un des deux
grands ordres scolaires. Bérulle montre que l'homme n'est rien, que par rapport au Néant
de l'homme seul dieu à une grandeur infinie. Il définit l'homme par rapport à Dieu. Le
Christ est le personnage essentiel. Bérulle est un théocentrisme, il faut donc montrer
un amour immense et désintéressé. Il faut donc s'adonner à la prière, la vertu et la
piété austère et exigeante.
1608 : François de Salles publie
l'introduction à la vie dévote. C'est l'humanisme chrétien. Il illustre un
mouvement de croyance vers dieu, met l'accent sur les valeurs chrétiennes et pense qu'on
peut faire son salut sans rompre avec le monde. Il est à la base d'un humanisme dévot. Il essaye d'allier la
nature humaine et la sursature. Il a connu 40 éditions de 1608 à 1622.
1609 : la mère Angélique
Arnaud, qui va réformer l'abbaye Port-Royal [Deschamps ?]
1) Le clergé
régulier.
Ils suivent une règle et vive dans des
monastères.
a. Des ordres féminins :
Les surs,
qui se consacrent à la contemplation. Ce sont :
Les carmélites
Les calvériennes
: (calvaire) crée par le père Joseph, l'éminence grise de Richelieu.
Les visitandines,
crée par St François de Salles
et St Jeanne de Chantale
Les feuillantines,
elles se réunissent dans des couvants les feuillants.
Les cisterciennes réformées.
Les ursulines,
venues d'Italie.
Les filles de la charité, fondées en 1633 par St Vincent de Paul, personnage considérable, né en 1581-1660 qui est pratiquement l'abbé
Pierre du XVIIe. Ce sont
des religieuses sans vux annuels, sans clôture, sans signes distinctifs et dont
l'objectif est d'aider les pauvres.
b. Les ordres masculins :
Les jésuites, le
rôle essentiel est l'éducation. Ils développent l'humanisme dévot, très pieux dont on
se moquera dans Tartuffe. Ils ont le monopole des collèges et christianisent l'héritage
antique. Ils font un syncrétisme,
fusion entre l'antiquité païenne mais scientifique et le christianisme pas forcement
scientifique. Il y a une assimilation entre les Saints, les martyrs et les sages antiques.
Ils s'adaptent beaucoup au siècle, ils vivent à la cour. Ils sont extrêmement cultivés
dans l'étude du ciel (astronomie). Ces jésuites se compromettent par une morale
relâchée et laxiste. Ils construisent beaucoup, et sont toujours à la limite d'une
liberté morale (on ne condamne pas la richesse...)
Oratoriens.
Les lazaristes,
prêtres de la mission, fondé en 1625 pas St Vincent de Paul. C'est un fils de paysans, devenu l'ami de Berulle et de St François de Salles. Il a crée des
uvres de charité. 1638, l'uvre des enfants trouvés. 1639, l'aumônier des
galériens. Mais à partir de 1544, la France a développé sa marine et François Ier
est le premier roi à faire ramer des condamner, au lieu de les condamner à mort. On
condamne des voleurs etc. Après 1685, des protestants. Il y a 60 000 galériens au XVIIe.
Ils vivent jusqu'à leur mort sur leur banc. Pour leur apporter la foi, il leur faut donc
un aumônier.
StVincent de Paul est aussi à l'origine de l'Hôpital Général. Il participe à
l'enfermement des pauvres. Il est le chef moral de l'Eglise de France.
les Oedistes,
fondés en 1643 par Jean Oedes.
Tous ces
ordres insistent sur une bonne formation du clergé, à une instruction de la jeunesse et
à la multiplication des missions.
2) Le clergé séculier.
Il vit
dans le siècle, au milieu des laïques. Il se trouve imbriqué dans les soucis du monde,
avec une tendance à l'immoralité (concubinage, enfants, indiscipline, ignorance). Au
début du XVIIe, le clergé
est dans un triste état.
Dans les années 1610-20, il y a de nombreux efforts pour former les
prêtres, les instruire. On crée des séminaires.
Cet effort au niveau de bas-clergé se fait dans le haut aussi. Les évêques deviennent
résident et multiplient les visites pastorales.
Dans les deux cas, collèges et missions sont multipliés, on christianise
des masses ou encore on convertit des protestants. On veut aussi convertir loin avec le
début des voyages outre-mer, ce qui est laissé aux Jésuites. Ces derniers sont aussi
géographes (Canada, Indes, Proche-Orient, Antilles)
3) Le renouveau de la
piété.
L e XVIIe, voit des laïques de
plus en plus pieux ; gentilshommes et dames ouvrent des salons où l'on parle de la
religion. Certains laïques créent des compagnies religieuses : St Sacrement avec des
laïques et des clercs. On s'occupe des pauvres, malades, prisonniers. On essaye de
convertir beaucoup aussi.
1) L'essoufflement du
protestantisme.
Le protestantisme a attiré dès 1517-34.
Mais les guerres de religions ont petit à petit diminué en nombre les effectifs des
protestants en France. En 1534 : 3 millions de protestants sur 16 millions de Français.
En 1628 : 1 million.
Le siège de la Rochelle en 1627 : Louis XIV et Richelieu ont
entouré la ville et construit une digue par Metauzot qui bloque l'accès au port. Les Anglais ne peuvent venir ravitailler La
Rochelle. Pendant 18 mois, on a 10 000 morts environ. En 1628 : 5 000 survivants.
La foi
protestante diminue à cause de querelle entre Luthérien et Calviniste sur la
prédestination. A cause de ces dissensions sur les uvres, le protestantisme
s'affaiblit en France alors qu'il reste vivace en Angleterre, Suède, Pays-Bas,
Provinces-Unies.
2) Le jansénisme.
C'est
un mouvement compliqué. Il a été créé par un Evêque: Jansen (1585-1638). Il était en Flandre. Le mouvement s'inscrit dans le cadre
de la réforme catholique, comme
une réflexion sur le salut. Le
centre, c'est Port-Royal Deshamps, réformé par Angélique
Arnaud. Elle y a rétablit la règle dur de St Bernard.
En 1625, le
monastère est venu à Paris, puis Angélique et son frère s'installe ailleurs.
Ils vivent
aux champs dans la piété et l'humilité. En 1638, ils créent de petites écoles de
grandes réputations ou ils enseignent durement, en exigeant une rigueur morale, des
pénitences. L'enseignement se fait par la crainte. Ils sont exigeants aussi en matière
eucharistique. St Cyran, ami de
Berulle, devient le chef du parti dévot. Ors ce parti est ultra
catholique, donc proche de l'Espagne. Et le principal ennemi
de la France, c'est l'Espagne. Ces partis sont donc regardés par le roi et les ministres
avec grande méfiance.
A partir de
1635 : la France fait la guerre contre l'Espagne jusqu'en 1659. Richelieu ne peut que se
méfier des Jansénistes et Dévots. St Cyran se retrouve enfermé au château fort de
Vincennes en 1638. Jansen meurt à Hypres la même année. 1640, les amis de Jansen publie
l'augustinus, 1 300 pages in-folio sur deux colonnes qui montrent que
l'homme est corrompu et que dieu est tout puissant. Les jansénistes sont les ennemis des jésuites qui sont beaucoup plus
optimistes. En 1642, les jésuites obtiennent du pape la condamnation de l'augustinus.
Pour les jansénistes, la communion est un idéal inaccessible. La France se divise en
deux. En 1642, Richelieu meurt, en 1643, Louis meurt et St Cyran est libéré par Mazarin.
Le
Jansénisme reste une source d'opposition, et la division devient publique en 1656-7, avec
la publication des provinciales de Pascal. En 1657, il est décidé de
condamner officiellement l'augustinus. Mais Port Royal refus de signer cette condamnation.
Donc les Jansénistes se montrent comme des rebelles, favorables à l'ennemi espagnol,
agités, qui fourniront des frondeurs. Ce sont des personnages qui présentent une limite
à l'Etat en recherche d'absolutisme.
1) La lutte contre le
jansénisme.
Le roi a une foi vive et se sent
responsable devant dieu du salut des sujets. Il se sent hostile à tout mini-groupe : les
jansénistes et les protestants. De plus, il a eut l'expérience de la fronde. En 1661,
Mazarin meurt et Louis XIV exige la signature du formulaire contre l'augustinus. 1664
envoie par le roi de l'archevêque de Paris. Toujours refus de signer. Louis XIV envoie
alors les archers de Paris surveiller le couvent. En 1665, on envoie la police, on
disperse les religieuses les plus féroces. Toutes les petites écoles sont fermées.
Devant cette occupation, vingt évêques sont pour les jansénistes ; il y a blocage. Il
faudra attendre l'action de Clément pour qu'elles signent. Mais Port-royal reste le
bastion. La question reste entière.
2)
Le roi et les protestants.
Il procède de la même façon et pense en
1685, qu'il n'y a plus de protestants. Il révoque donc l'édit de Nantes.
3) Le roi et le pape.
Leurs relations sont régies par le
concordat de Bologne. Mais le roi se veut roi en son royaume et s'oppose à une partie du
clergé ultramontain. Deux incidents : en 1662 : les gardes pontificaux (800
corses) se battent avec les gardes de l'ambassadeur de France. Louis XIV décide de punir
le pape et confisque Avignon et le Venaissin.
En France, le roi perçoit les revenus des diocèses quand il n'y a pas
d'évêques, Colbert pousse donc le roi à ce qu'il n'y ait pas d'évêques ! Le pape
condamne cette usurpation. C'est l'affaire de la
Régale. 1680-82, le pape et le roi sont en
conflit. En 1638, 35 diocèses sans évêques.
L'absolutisme
religieux est la volonté d'avoir une politique cohérente. La monarchie est très
chrétienne et le roi veut peser de plus en plus sur la conscience de ses sujets, en
étant opposé aux protestants et aux trop catholiques : les Jansénistes, allié de
l'Espagne.
Texte établi à partir d'un cours de faculté
suivi en 1997-8
Grands Mercis au professeur !
Mise à jour du : 23/03/99