Apprendre les hiéroglyphes égyptiens
Dictionnaire des hiéroglyphes Ancien Egyptien
Hieroglyphs dictionay of Ancient Egyptian

CHAP 6... L'absolutisme religieux

 

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   Le XVIe a été le siècle de la réforme. La religion catholique commençait à être critiquée, certain pape ne respectait pas le décalogue. Cela a donné naissance aux protestants divisés en plusieurs groupes.
   Le catholicisme a ensuite essayé de reprendre pieds : la réforme catholique. Pendant 1545-63 : le concile de Trente.
   Le XVIIe est le "grand siècle des âmes" avec un progrès du catholicisme, dans la conduite des prêtres, des congrégations religieuses. Cela va durer jusqu'en 1715. Après on connaîtra le siècle des lumières et de la raison.

 

 

I] L'Eglise post-tridentine.


      1) La fin des guerres de religion
   La France est le royaume dit très chrétien, considérée comme la fille aînée de l'Eglise. Dans cette fille aînée, le roi est un laïque sacré, la cérémonie lui donnant l'onction divine. On assiste à un renouveau de l'Eglise qui a besoin de se reconstruire.
   Les guerres de religion se sont achevées en 1598. 1563: Vassy - 1588-9 : assassinat des guises et du roi Henri III. 1588-98: troubles de la ligue. Mais en 1685, révocation de l'édit de Nantes par l'édit de Fontainebleau. A partir de 1685, le roi veut que tous ses sujets aient la même religion que lui.
   Une deuxième date pour la fin des guerres religieuses : 1628. Après 1598, les protestants sont puissants dans deux régions littorales : l'Aunis avec la Rochelle, Le pays de Caux avec Dieppe. La Rochelle est la Genève française, et chaque fois que l'édit semble menacé, les rochelais se soulèvent : En 1610, ils sont inquiets à la mort du roi. 1621-22, ils font la guerre à Louis XIII qui leur accorde sa grâce. 1625-26, ils refont la guerre. Mais étant protestants et littoraux, ils cherchent des appuis auprès des anglais. 1626-27, ils s'allient aux anglais pour faire de Saintonge, Poitou, Aunis une province indépendante. 1568-1648: guerre de 80 ans conduite par les Hollandais contre l'Espagne qui les possède. Elle aboutit à la naissance des provinces-Unies. Les Rochelais prennent ce modèle. 1628:rédition de la Rochelle.
   On assiste à une reconstruction du royaume qui va peut à peu accepter les conditions du concile de Trente. C'est une réunion de prélats pour assurer le renouveau du catholicisme. En Italie, il y a une autorité mondiale : Le pape. Au plan spirituel, il est bien vu par la France, mais le pape est aussi un souverain temporel avec des armées pontificales qui pèsent un poids certain. Ors la France estime ne pas avoir d'ordre à recevoir d'un souverain étranger. Il est donc respecté spirituellement, mais au point de vue temporel, la France est gallicane.

      2) Le retour à la piété
   L'assemblée du clergé français va essayer d'appliquer les décisions de Trente, mais pas avant 1615. On accepte alors les canons de Trente qui étaient refusés par la Sorbonne (fondée en 1215) et les parlements. A partir de 1615, on assiste en France à un élan vers le catholicisme qui se manifeste :
            1603 : édit de Rouen qui rappellent les jésuites en France.
            1604 : le père Bérulle va créer en France les carmélites. En 1611, il crée les Oratoriens qui vont être avec les Jésuites un des deux grands ordres scolaires. Bérulle montre que l'homme n'est rien, que par rapport au Néant de l'homme seul dieu à une grandeur infinie. Il définit l'homme par rapport à Dieu. Le Christ est le personnage essentiel. Bérulle est un théocentrisme, il faut donc montrer un amour immense et désintéressé. Il faut donc s'adonner à la prière, la vertu et la piété austère et exigeante.
            1608 : François de Salles publie l'introduction à la vie dévote. C'est l'humanisme chrétien. Il illustre un mouvement de croyance vers dieu, met l'accent sur les valeurs chrétiennes et pense qu'on peut faire son salut sans rompre avec le monde. Il est à la base d'un humanisme dévot. Il essaye d'allier la nature humaine et la sursature. Il a connu 40 éditions de 1608 à 1622.
            1609 : la mère Angélique Arnaud, qui va réformer l'abbaye Port-Royal [Deschamps ?]

 

 

II] La réforme du clergé.


      1) Le clergé régulier.
   Ils suivent une règle et vive dans des monastères.

a. Des ordres féminins :
   Les sœurs, qui se consacrent à la contemplation. Ce sont :
            – Les carmélites
            – Les calvériennes : (calvaire) crée par le père Joseph, l'éminence grise de Richelieu.
            – Les visitandines, crée par St François de Salles et St Jeanne de Chantale
            – Les feuillantines, elles se réunissent dans des couvants les feuillants.
            – Les cisterciennes réformées.
            – Les ursulines, venues d'Italie.
            – Les filles de la charité, fondées en 1633 par St Vincent de Paul, personnage considérable, né en 1581-1660 qui est pratiquement l'abbé Pierre du XVIIe. Ce sont des religieuses sans vœux annuels, sans clôture, sans signes distinctifs et dont l'objectif est d'aider les pauvres.

b. Les ordres masculins :
            – Les jésuites, le rôle essentiel est l'éducation. Ils développent l'humanisme dévot, très pieux dont on se moquera dans Tartuffe. Ils ont le monopole des collèges et christianisent l'héritage antique. Ils font un syncrétisme, fusion entre l'antiquité païenne mais scientifique et le christianisme pas forcement scientifique. Il y a une assimilation entre les Saints, les martyrs et les sages antiques. Ils s'adaptent beaucoup au siècle, ils vivent à la cour. Ils sont extrêmement cultivés dans l'étude du ciel (astronomie). Ces jésuites se compromettent par une morale relâchée et laxiste. Ils construisent beaucoup, et sont toujours à la limite d'une liberté morale (on ne condamne pas la richesse...)
            – Oratoriens.
            – Les lazaristes, prêtres de la mission, fondé en 1625 pas St Vincent de Paul. C'est un fils de paysans, devenu l'ami de Berulle et de St François de Salles. Il a crée des œuvres de charité. 1638, l'œuvre des enfants trouvés. 1639, l'aumônier des galériens. Mais à partir de 1544, la France a développé sa marine et François Ier est le premier roi à faire ramer des condamner, au lieu de les condamner à mort. On condamne des voleurs etc. Après 1685, des protestants. Il y a 60 000 galériens au XVIIe. Ils vivent jusqu'à leur mort sur leur banc. Pour leur apporter la foi, il leur faut donc un aumônier.
   StVincent de Paul est aussi à l'origine de
l'Hôpital Général. Il participe à l'enfermement des pauvres. Il est le chef moral de l'Eglise de France.
            – les Oedistes, fondés en 1643 par Jean Oedes.

   Tous ces ordres insistent sur une bonne formation du clergé, à une instruction de la jeunesse et à la multiplication des missions.

      2) Le clergé séculier.
   Il vit dans le siècle, au milieu des laïques. Il se trouve imbriqué dans les soucis du monde, avec une tendance à l'immoralité (concubinage, enfants, indiscipline, ignorance). Au début du XVIIe, le clergé est dans un triste état.
   Dans les années 1610-20, il y a de nombreux efforts pour former les prêtres, les instruire. On crée des séminaires.
Cet effort au niveau de bas-clergé se fait dans le haut aussi. Les évêques deviennent résident et multiplient les visites pastorales.

   Dans les deux cas, collèges et missions sont multipliés, on christianise des masses ou encore on convertit des protestants. On veut aussi convertir loin avec le début des voyages outre-mer, ce qui est laissé aux Jésuites. Ces derniers sont aussi géographes (Canada, Indes, Proche-Orient, Antilles)

      3) Le renouveau de la piété.
L   e XVIIe, voit des laïques de plus en plus pieux ; gentilshommes et dames ouvrent des salons où l'on parle de la religion. Certains laïques créent des compagnies religieuses : St Sacrement avec des laïques et des clercs. On s'occupe des pauvres, malades, prisonniers. On essaye de convertir beaucoup aussi.

 

 

III] Le déclin protestant et l'apparition du jansénisme.


      1) L'essoufflement du protestantisme.
   Le protestantisme a attiré dès 1517-34. Mais les guerres de religions ont petit à petit diminué en nombre les effectifs des protestants en France. En 1534 : 3 millions de protestants sur 16 millions de Français. En 1628 : 1 million.
   Le siège de la Rochelle en 1627 : Louis XIV et Richelieu ont entouré la ville et construit une digue par
Metauzot qui bloque l'accès au port. Les Anglais ne peuvent venir ravitailler La Rochelle. Pendant 18 mois, on a 10 000 morts environ. En 1628 : 5 000 survivants.
   La foi protestante diminue à cause de querelle entre Luthérien et Calviniste sur la prédestination. A cause de ces dissensions sur les œuvres, le protestantisme s'affaiblit en France alors qu'il reste vivace en Angleterre, Suède, Pays-Bas, Provinces-Unies.

      2) Le jansénisme.
   C'est un mouvement compliqué. Il a été créé par un Evêque: Jansen (1585-1638). Il était en Flandre. Le mouvement s'inscrit dans le cadre de la réforme catholique, comme une réflexion sur le salut. Le centre, c'est Port-Royal Deshamps, réformé par Angélique Arnaud. Elle y a rétablit la règle dur de St Bernard.
   En 1625, le monastère est venu à Paris, puis Angélique et son frère s'installe ailleurs.
   Ils vivent aux champs dans la piété et l'humilité. En 1638, ils créent de petites écoles de grandes réputations ou ils enseignent durement, en exigeant une rigueur morale, des pénitences. L'enseignement se fait par la crainte. Ils sont exigeants aussi en matière eucharistique. St Cyran, ami de Berulle, devient le chef du parti dévot. Ors ce parti est ultra catholique, donc proche de l'Espagne. Et le principal ennemi de la France, c'est l'Espagne. Ces partis sont donc regardés par le roi et les ministres avec grande méfiance.
   A partir de 1635 : la France fait la guerre contre l'Espagne jusqu'en 1659. Richelieu ne peut que se méfier des Jansénistes et Dévots. St Cyran se retrouve enfermé au château fort de Vincennes en 1638. Jansen meurt à Hypres la même année. 1640, les amis de Jansen publie l'augustinus, 1 300 pages in-folio sur deux colonnes qui montrent que l'homme est corrompu et que dieu est tout puissant. Les jansénistes sont les ennemis des jésuites qui sont beaucoup plus optimistes. En 1642, les jésuites obtiennent du pape la condamnation de l'augustinus. Pour les jansénistes, la communion est un idéal inaccessible. La France se divise en deux. En 1642, Richelieu meurt, en 1643, Louis meurt et St Cyran est libéré par Mazarin.
   Le Jansénisme reste une source d'opposition, et la division devient publique en 1656-7, avec la publication des provinciales de Pascal. En 1657, il est décidé de condamner officiellement l'augustinus. Mais Port Royal refus de signer cette condamnation.
Donc les Jansénistes se montrent comme des rebelles, favorables à l'ennemi espagnol, agités, qui fourniront des frondeurs. Ce sont des personnages qui présentent une limite à l'Etat en recherche d'absolutisme.

 

 

IV] La religion absolue


      1) La lutte contre le jansénisme.
   Le roi a une foi vive et se sent responsable devant dieu du salut des sujets. Il se sent hostile à tout mini-groupe : les jansénistes et les protestants. De plus, il a eut l'expérience de la fronde. En 1661, Mazarin meurt et Louis XIV exige la signature du formulaire contre l'augustinus. 1664 envoie par le roi de l'archevêque de Paris. Toujours refus de signer. Louis XIV envoie alors les archers de Paris surveiller le couvent. En 1665, on envoie la police, on disperse les religieuses les plus féroces. Toutes les petites écoles sont fermées. Devant cette occupation, vingt évêques sont pour les jansénistes ; il y a blocage. Il faudra attendre l'action de Clément pour qu'elles signent. Mais Port-royal reste le bastion. La question reste entière.

      2) Le roi et les protestants.
   Il procède de la même façon et pense en 1685, qu'il n'y a plus de protestants. Il révoque donc l'édit de Nantes.

      3) Le roi et le pape.
   Leurs relations sont régies par le concordat de Bologne. Mais le roi se veut roi en son royaume et s'oppose à une partie du clergé ultramontain. Deux incidents : en 1662 : les gardes pontificaux (800 corses) se battent avec les gardes de l'ambassadeur de France. Louis XIV décide de punir le pape et confisque Avignon et le Venaissin.
   En France, le roi perçoit les revenus des diocèses quand il n'y a pas d'évêques, Colbert pousse donc le roi à ce qu'il n'y ait pas d'évêques ! Le pape condamne cette usurpation. C'est
l'affaire de la Régale. 1680-82, le pape et le roi sont en conflit. En 1638, 35 diocèses sans évêques.


   L'absolutisme religieux est la volonté d'avoir une politique cohérente. La monarchie est très chrétienne et le roi veut peser de plus en plus sur la conscience de ses sujets, en étant opposé aux protestants et aux trop catholiques : les Jansénistes, allié de l'Espagne.

 

Texte établi à partir d'un cours de faculté suivi en 1997-8
Grands Mercis au professeur !

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Mise à jour du : 23/03/99


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