Apprendre les hiéroglyphes égyptiens
Dictionnaire des hiéroglyphes Ancien Egyptien
Hieroglyphs dictionay of Ancient Egyptian

  CHAP 6... La France de François I et Henri II

 

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   Le royaume n'est pas achevé, ce n'est pas le plus grand de l'Europe, mais l'un des plus densément peuplé 15 à 18 millions d'habitants fin XVIe. C'est l'un des états les plus structurés.

I] Le roi et son pouvoir.


      1) Une image du roi

   Le roi est sacré. La règle qui s'impose est celle de primogéniture mâle : la loi salique de 1328. Le roi est roi dès la mort du précédent : formule du roi qui ne meurt jamais. Ce roi doit être sacré à Reims, héritage du baptême de Clovis, pour être pleinement roi. C'est un sacre spirituel, comparable à celui d'un évêque, on parle de lui parfois comme l'évêque du dehors. Le rite est religieux. L'archevêque oint le roi avec l'huile de la Saint Ampoule qu'on mélange avec le St Chrême, et le roi est donc un individu à part. Il a des fonctions miraculeuses. Il est dit thaumaturge ; c'est un roi guérisseur. Le roi reçoit un manteau au fleur de lys, les gants, l'anneau, le sceptre de la main droite et de la main gauche la main de justice. Le roi jure de maintenir la paix (paix interne), la justice (image du roi St Louis). Enfin lui remet la couronne qu'il ne porte plus.
   Sacré, il est roi de droit divin. Il n'est pas dieu, mais la vivante image de dieu sur terre. Roi exceptionnel, le régicide est un acte contre dieu et la sacralité. Ce roi doit être montré. Au XVIe, les rois sont encore des itinérants. Une cour imposante de plusieurs milliers de personnes se déplacent. Il a son entrée dans chaque ville, cérémonial. Le roi est mis en scène dans ses châteaux, les châteaux sont des décors de la monarchie pour fasciner le peuple, la cour, les ambassades. François Ier lance les travaux de Chambord en 1519-1540, commence Fontainebleau. Il attire léonard de Vinci en 1516 pour animer la gloire de France, le Rosso pour la galerie de Fontainebleau. Le Louvre 1546.
   Mis en scène physiquement, il est aussi chanté par les écrivains. L'imprimerie permet de reproduire les louanges, et les services de la cour vont mobiliser l'énergie. On utilise les meilleurs des écrivains : Clément Marault, Pierre de Ronsard, et des historiens politiques : Claude de Seyssel (la grande monarchie de France 1519). Le roi de France est empereur en son royaume, on ne veut plus qu'il soit inférieur à l'empereur. Guillaume Budet, grand humaniste, est aussi au service du roi : l'institution du prince 1547. — défense de l'absolutisme royale.
   Le roi est aussi un "roi de guerre ", à l'évidence celui qui déclare la guerre, mène les troupes. Les représentations du roi casqué et plumé : roi belliqueux et fastueux, défenseur du droit divin. C'est aussi un roi chevalier, François Ier adoubé par le chevalier Bayard. Le roi héros, dans l'image de l'antiquité.

      2) Le renforcement de l'autorité royale.
a. L'administration royale
   le roi doit prendre conseil, comme tout bon seigneur. Il en fait ce qu'il veut après. On assiste à une modification du grand conseil. Le Grand Conseil 1497, chargé des différents entre les cours du royaume. Le Conseil des Parties, ou conseil privé : chancelier, juristes, techniciens qui concernent les affaires de justice. Le Conseil Etroit : il s'y décide les grandes choses ; sont là l'amiral, le connétable — le chef des armées : Montmorency, la famille de Guise ; il y a enjeu de pouvoir entre ces gens là. Le Conseil des Finances. Cette structure va rester de base dans la monarchie.
   Il y a 4 Secrétaires d'Etat, des chefs de services avec des attributions géographiques et quelques-unes unes techniques. Ce sont les ancêtres des ministres. Ils s'occupent des affaires étrangères, de la maison du roi, des dépêches. Ils sont soutenus par les Maîtres de Requêtes, chargés de préparer les rapports. Leur nombre ne cessera d'augmenter: 6 sous Louis XII, 23 sous François Ier et 35 sous Henri II. Le roi leur donne des Lettres de Commission, ils sont représentants du roi en province.

b. La justice
   Elle est complexe. Les seigneurs sur leur terre ont parfois la haute justice. L'évêque donne la justice dans son diocèse. Mais l'heure est à la centralisation et toute justice doit être sous autorité royale.
      + Le Prévôt Royal : premier jugement.
      + le Bailliage : justice royale, dirigé par la noblesse qui juge en appel. -- sénéchal.
      + le Présidial (1552/Henry II) : 60 en France qui soulage les parlements.
      + le Parlement : un par grande province, qui se spécialise dans les grandes affaires. Ils ont un rôle de cour d'appel, et ils enregistrent les lois du roi et peuvent envoyer des Remontrances, si le roi n'est pas d'accord il fait un Lit de Justice. Ce sont des officiers qui achètent leur charge depuis 1522. On va vers une hérédité des charges 1688, ce qui crée une "noblesse sociale". Les officiers seront les meilleurs soutiens du roi.

c. Les finances
   Iil faut payer la guerre qui est la grande affaire. Sous François Ier, l'armée et la diplomatie mangent la moitié des revenus : 7 à 8 millions de livres pour Marignan. En temps de paix, l'armée coûte 2millions de livres pour l'entretenir. Les besoins annuels de la couronne sont donc d'environ 7 millions de livres par an. Les revenus du domaine royal ne suffisent pas et il faut un impôt ordinaire : en 1439 la taille se généralise après la guerre de Cent Ans. Le roi en fixe le prix 1515 : 2 millions de livres 1552 : 6millions 1560 : 12 millions.
   En 1523, François Ier crée le Trésor de l'Epargne. La France est divisée en 17 Généralités — divisions fiscales — pour lever la taille qui deviendront de fait les régions. On multiplie les impôts indirects qui passent mieux :
         + Les aides : en gros T.V.A actuelle
         + Les traites : impôts sur la circulation.
         + La gabelle : achat de sel obligatoire. Il faut aller au grenier à sel.
   Le roi n'a pas un personnel suffisant pour lever les impôts lui-même. Il est obliger d'emprunter à de grands financiers qu'il afferme à lever les impôts. Mais ça ne suffit jamais et la France est toujours à sec. En 1522, François Ier lance les rentes sur l'Hôtel de Ville de Paris : les bourgeois de Paris font un emprunt à 8%. Mais le roi payera très mal. On fait des taxes : sur les clochers, les aisés, les villes fortifiées, les décimes du clergé. 1558: banqueroute de l'état français. Mais si on compare, Les rois de France seraient moins endettés que les autres.

      3) Les limites du pouvoir royal
   Il y a de nombreuses limites dans l'absolutisme royal. Les rois n'étaient pas des dictateurs. Il y a les lois fondamentales du royaume : lois saliques, le roi doit être catholique, le domaine est inaliénable — le roi ne peut le diviser, il doit l'agrandir.
   Qu'est ce qu'une monarchie absolue ? Le but de roi est d'apporter la gloire, image de l'empereur romain. Peu à peu on pense que le roi pourrait prendre des libertés avec les coutumes locales. Le parlement alors envoie des remontrances au roi. Lors de la signature du concordat de Bologne en 1516 avec le pape, le parlement refuse d'enregistrer la loi. Il faudra dix années et un lit de justice pour qu'elle soit acceptée.
   Le roi doit aussi respecter les franchises, privilèges de provinces. Certains ont des Etats qui siègent et discutent notamment des impôts. Il existe des assemblées de notables. Il y a le recours aux Etats Généraux, mais il évite de le faire car c'est un aveu de faiblesse.
   Des obstacles techniques. Pour faire le voyage Fontainebleau - Lyon : deux jours ont été un record. Le roi est loin, et ce sont les personnes sur place qui doivent réagir les premiers. En plus le roi doit compter sur peu d'officiers : 1 pour 115km2. L'absolutisme est très théorique. Présence de grands seigneurs actifs : duc de Guise.
   François Ier en 1539 par l'édit de Villers-Cotterêts impose la rédaction des actes en français, mais le patois local reste prédominant.

 

II] L'ordre social


      1) Les limites du royaume

   Le royaume fait 450 000km2. Le roi arrondit son domaine par successions et héritages. Une bonne façon est le mariage. On pratique aussi la saisie. 1523: saisie du duc de Bourbon qui sert Charles Quint. Les guerres étendent le royaume. Henri II reprend Calais, les trois évêchés lorrains Metz, Toul, Verdun.

      2) Les guerres extérieures.
   L'ennemi principal est le Habsbourg. Il faut en libérer sa tenaille. D'abord le Habsbourg espagnol puis le Habsbourg autrichien. On s'alliera aux anglais, aux turcs, aux protestants. Les guerres d'Italie portent la guerre en Etat Habsbourg. Au traité de Madrid, François Ier a perdu. Mais la guerre reprendra en 1535 en Milanais quand Charles Quint envahit la Provence --> trêve de Nice 1544. Henri II hérite du conflit et n'hésite pas à se lier aux princes protestants d'Allemagne en 1552. Charles Quint abdique. 1556, la guerre reprend avec une alliance Henri II - Paul IV. Défaite du St Quentin :1557 et en 1559 paix du Cateau-Cambrésis. La paix durera car chacun veut régler ses problèmes internes : le développement du protestantisme.

      3) L'encadrement de la société.
   L'ordre régnerait assez bien dans le royaume. Ce n'est pas une période de grande rébellion : une grosse la Grande Rebeine 1529. On n'hésite pas à réprimer. On interdit les regroupements des artisans, imprimeurs, textile. La noblesse est plutôt domestiquée. Les grandes villes sont contrôlées. Il rège un certain ordre social.
   Le roi fait régner un ordre religieux depuis le concordat de Bologne. On aperçoit des réformes avant la Réforme. Le roi se réserve le choix du personnel d'Eglise ; c'est lui qui choisit les candidats. C'est le gallicanisme : l'Eglise de France doit être indépendante du pape. Le pape y trouve des annates — impôts pour la croisade.
   Le développement du protestantisme : François Ier a laissé les choses faire en 1520 et ça pose problème. 1521, la Sorbonne condamne Luther. Progressivement, les cours souveraines vont se mettre à condamner les hérétiques: ils nient la vérité religieuse et troublent l'ordre public. Il y a en France une législation sur le blasphème. Le curé repère ceux qui ne vont pas à la messe. Il faut noter que le roi est prisonnier.
   A partir de 1526, le roi s'y mêle. 1533, une nouvelle vague. La Sorbonne condamne un livre de la sœur du roi : le miroir de l'âme pécheresse. 1534 dans la nuit du 17 au 18 on placarde des affiches critiquant la messe publique : abus de la messe papale. Coté provocateur et maladroit. Le roi choqué va pourchasser les auteurs de la profanation. En janvier 1535, le roi va diriger une procession expiatoire. Il affiche son côté catholique. Beaucoup de protestant voulait convertir le roi. A partir de 1534, être Luthérien est assimilé à être criminel. La répression des Vaudois 1545 avec l'autorisation du roi. En 1546 on brûle les premiers hérétiques à Maux (14). La Chambre Ardente pourchasse les hérétiques 1547.
   Mais cela n'empêche pas la diffusion du protestantisme. Le 28 mai 1559 : réunion des délégués des 34 églises réformées de France, qui tiennent leur premier synode général dans la capitale, ils adoptent la conception de foi dit de la Rochelle. Henri II, en plein parlement, fait arrêter le conseiller Anne du Bourg et l'exécute en 1559.
   Le 10 juillet 1559, Henri II crève. Il laisse un royaume inquiet.

 

 

Texte établi à partir d'un cours de faculté suivi en 1997-8
Grands Mercis au professeur !

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Mise à jour du : 23/03/99 21:43

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