Apprendre les hiéroglyphes égyptiens
Dictionnaire des hiéroglyphes Ancien Egyptien
Hieroglyphs dictionay of Ancient Egyptian

  CHAP 5... L'empire de Charles Quint.  

 

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I] Le personnage et son empire

      1) L'héritage
   Il y a une succession d'héritage. Il est né le 24 février à Gand. Baptisé Charles comme son bisaïeul Charles le Téméraire. Ses grands-parents : Maximilien de Habsbourg - Marie de Bourgogne ( Autriche + Bourgogne) et de l'autre côté : Ferdinand d'Aragon - Isabelle de Castille (Espagnes + Amériques).
   Philippe Ier, meurt en 1506, et Jeanne la folle --> des parents un peu plus fades.
   Les hasards des mariages. C'est un jeu de construction dynastique.
   Charles est élevé en prince flamand jusqu'en 1517, par sa tante, Marguerite d'Autriche. Elle élève Charles dans l'idée d'un futur grand souverain. Il apprendra l'espagnol, le français, l'italien, l'allemand. Officiellement, il a 17 couronnes sur la tête.
En 1519, vacance du titre impérial. Marguerite emprunte 850 000 florins aux Fugger. Il est couronné roi des romains en 1520 et sacré par le pape à Bologne en 1530.
   Entre temps, il se fait reconnaître des Espagnes et de l'Allemagne. A Worms en 1521, il entend Luther. En 1522, son précepteur est élu pape : Hadrien VI. Il marie son frère Ferdinand à Anne de Hongrie.

      2) L'organisation de ces Etats
   Chaque territoire conserve ses coutumes. Sur place, Charles est représenté par un vice-roi : les délais de route empêche toute centralisation.
   C'est une monarchie centrée autour d'un seul personnage. Il a un fort sentiment national, chevalier de la toison d'or et il se sent bourguignon. Il voudra tout le temps récupérer la Bourgogne et Dijon ; il voudrait reposer aux côtés de ses ancêtres à Champmol.
   Jusqu'a 1530, il espère une monarchie universelle. Il est entourer d'une série de personnel et conseillers (Molina — espagnol —, Granvelle — Franche-Comté) Sa femme est portugaise, régente en Espagne.
Jusqu'en 1548, il espérait donner son empire à Philippe en bloc. Chef temporel de la chrétienté il se sent responsable de l'affaire Luther.
   La vie de Charles Quint est une série d'échecs : Gand se révolte, le péril turc n'a pas été éliminé, Luther imprègne l'Allemagne, de grandes faillites financières. --> ensemble trop hétéroclite. Difficile d'établir des voies des communications, de maintenir les frontières.

 

 

II]  L'héritage

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1) Les Espagnes
   C'est la base de la puissance de Charles. Il y est de1522-1529 et il s'y retire en 1556-1558.

         + La Castille : 3,5 millions d'habitants est un ensemble homogène. Les Cortes votent les impôts : l'alcabala servisios. Ils ont un droit de discussion. Il aura fallut les convaincre. Elle est riche grâce à la laine. Sur les grandes foires (Medina del Campo) on vent le résultat de l'artisanat. Il y a trois juridictions:
                  - royale : corregidores
                  - mobilière : 25 grandes familles les grands d'Espagne
                  - ecclésiastique : archevêché puissant dont celui de Tolède (état dans l'état)
   On trouve peu de bourgeoisie d'affaires.
   La Castille est parcourue par un phantasme de la pureté catholique. On suit de très près les conversos. Au milieu du XVIe, il faut prouver qu'on n'est pas d'origine juive ou turque. L'inquisition, dirigée par l'état se met à pourchasser tous ceux qui sont suspect d'être impur de son sang. Engagement fervent au pape.

         + L'Aragon : 1,2 millions d'habitants représentés par des Cortes. Il s'agit d'une confédération : Catalogne, royaume de Valence, Aragon. Le roi se sent lié à ses possessions. L'Aragon sera toujours plus petit. Problème de la Navarre à cheval dans les Pyrénées autour de Pô.

      2) L'Italie
   Depuis 1529, les Espagnols ont une hégémonie sur l'Italie dans sa quasi-totalité. C'est un ensemble hétéroclite : Sardaigne, Sicile (850 000 hab., réservoir agricole, huile, vin, légumes, soie, coton, base stratégique avec une escadre de galères), Naples (géant démographique, safran, latifundia), Gênes (les banquiers). L'axe essentiel : Barcelone, Gênes, Naples : (argent, route, blé )
   Naples reste très soucieuse de son indépendance et refuse l'établissement de l'inquisition.
Milan: d'abord français, le duché passe aux mains des ducs Sforza. C'est un territoire essentiel pour les communications. 1545, il restera sous influence espagnole. C'est une région peuplée. La seule ville réellement indépendante est Venise.

     3) Pays-Bas - Franche Compté
   C'est l'héritage bourguignon. Il compte 17 provinces. C'est la région la plus développée de l'époque 40hab/km2, + de 3 millions. Une agriculture savante : drainage, polders, rendements élevé, disparition de la jachère. La féodalité à disparue pour céder la place à un capitalisme agricole et industriel (tapisseries, chantiers navals, coton). La capitale économique est Anvers. "C'est le New York de l'époque". La Bourse d'Anvers a ouvert en 1531. En 1540, Charles Quint autorise les dépôts à intérêts. Les Pays-Bas sont un carrefour maritime.
   Les pays sont bien administrés. En 1548, Charles réunit le tout mais en conservant les traditions. Charles Quint est leur seigneur universel. La haute noblesse dirige les Etats, tandis que les villes conservent une autonomie réelle. Les vices reines : Marguerite d'Autriche puis etc. sont très habiles.
   Un sentiment national s'installe, et le calvinisme progresse et ce sera la rupture.
   La Franche Compté semble marginale, officiellement sous l'empire. Elle a signé un contrat de neutralité avec la France et fournit de grands serviteurs à la cour de Charles Quint.

     4) Le Saint Empire
   Ce sont des pays qui appartient à une confédération. Le monde autrichien à été confié à son frère Ferdinand. Allemagne, Bohême, Silésie, Moravie, Autriche, Pays-bas, Alsace, Lorraine, Suisse, Franche-Comté, Italie sauf Venise.
   La constitution est réglée depuis la bulle d'or de 1356. L'empereur est élu par des électeurs. Il y a une assemblée de l'empire : la diète. Les pouvoirs de l'empereur sont en fait limités : tout est soumis à la diète.
   L'Allemagne est en expansion avec de grandes familles : Welser, Fugger. Charles aurait aimé qu'ils servent en Amériques. L'Allemagne connaît des tensions : appauvrissement de la petite noblesse, naissance d'un prolétariat rural et urbain.
   La Réforme est contemporaine à l'arrivée au pouvoir de Charles. Charles convoque Luther à Worms en 1521 devant la diète et sera mis au ban de l'empire.
   Sur ce Charles Quint s'en va régler des affaires. Il revient en 1530, l'hérésie est installée. Il va alors tenter la force. Les princes protestant allemands constitue une ligue en 1531 : la ligue de Smalkalde. Il y aura de nombreux affrontements. Echec, alors Charles force le pape à réunir le Concile. En 1545, Paul III accepte le concile de Trente.

      5) Les Amériques
   Charles Quint n'a jamais franchi la mer, il s'y intéressa un peu. La conquête des Antilles lui est antérieure, mais Pizarre et Cortez lui sont contemporains. Le roi fournit le minimum. En revanche, il accorde des capacités d'exploitation, nomme les gouverneurs et les vice-rois. La casa de contratacion dirige le commercial tandis que le conseil des indes dirige le politique.
   Deux vices roi : à Lima pour le Pérou 1543, 1535 Mexique. Travail de la Mita. L'Amérique fournit de l'or, du bois, de la cochenille, du sucre, du cuir. Mais elle importe tout ce qui est manufacturé. Deux flottes annuelles font la traversée. Décimation et évangélisation des amérindiens. Sensible aux propos de Las Casas, il avait proposé de lever l'encomiendia.

 

III] Les affrontements

      1) Contre les Valois
Le plus long et le plus coûteux des conflits. La France s'allie avec les protestants, les turcs. Charles et l'homme à abattre. La papauté joue la neutralité. Rivaux à l'élection impériale, François Ier sera capturé et emprisonné de façon médiévale.
   Charles a hérité de la Navarre piquée à la famille de Albret. La Bourgogne est le rêve de Charles mais il s'agit d'un anachronisme. L'Italie avec Milan et Naples. Tout cela justifie de nombreux conflits entre 1519 et 1556.
      1521-1526 : défaite de François Ier avec la défaite de Pavie 1525 et le traité de Madrid
      1526-1529 : retour à l'équilibre : sac de Rome et équilibre des forces. 1529 on négocie la paix des dames.
      1530-1547 : on se bat pour le milanais, occupation de la Savoie en 1536, occupation de la Provence. Chacun avance ses dominos.
     
1547-1556 : Henri II s'allie aux princes protestants en Allemagne, occupe Metz, Toul, Verdun. Charles décide le siège de Metz. Charles abandonne en juillet 1553 ;1556= trêve de Vaucelles

      2) Contre les Turcs
   Prise de conscience d'un danger réel. Les Turcs progressent rapidement : 1517 : Egypte, 1522 : Rhodes, 1521:Belgrade.
   Eternel conflit des maurisques, dont Charles se méfient (peur d'une cinquième colonne)   François Ier a choisi l'alliance avec les Turcs et la Pologne la neutralité. Charles se retrouve tout seul contre le péril turc. En 1523, les Hongrois sont vaincus à Mohacs en 1526, 1529 commence les sièges de Vienne qui ne tombera jamais. Ferdinand échoue à reprendre Buda (la moitié de Budapest). Ferdinand doit payer un tribut pour la petite partie qu'il possède.
  En Méditerranéenne on reprend les hostilités avec la flotte génoise (Andréa Doria) 1512 navires et 30 000 hommes qu'il lance sur Tunis. La ville est prise et il la rend aux Arabes au déficit des turcs. En 1521, il tente la même chose sur Alger mais tempête. Mais les raids des corsaires barbaresques ne vont pas cesser et vers la fin de son règne, cette menace est toujours une réalité.

      3) Les révoltes en Espagnes
   Dans les années 15-30, des révoltes affaiblissent le pouvoir de Charles V. A Valence, une confrérie Germanias à Valence. La répression sera terrible. On envoie des vices roi, des femmes pour maintenir le tout --> mobilisation de gros moyens.
   Deuxième révolte : les Communidades en Castille. En 1520, Tolède, Ségovie, formation d'une gente peureuse des évolutions révolutionnent. Charles fait appel à la grande noblesse pour écraser les milices urbaines dans le sang.

      4) la grande affaire des protestants allemands
   Crise sociale et réforme protestante. C'est la guerre des chevaliers (Ulrich von Hutten, Franz von Siefingen), qui répond à la guerre des paysans. Troubles politiques et sociaux en Allemagne en 1520. Les anabaptistes de Thomas Mungen. Le tout en 1525, se solde par des dizaines de millions de morts.
   Ferdinand a mené la répression ce qui n'empêche l'opposition entre princes protestants et catholiques. A la diète de Spires, 6 princes et 14 villes se sont opposés à Ferdinand.
   A l'intérieur du protestantisme, il n'y a pas d'unification (Zwingli, Bucer et Luther). En 1531, formation de la ligue de Smalkalde contre Charles Quint. Ils grignotent les territoires catholiques. Charles essaye de négocier (1541, diète de Ratisbonne entre Bucer et un légat pontifical.). Charles se résout à utiliser la force. En 1547, Charles Quint attaque la ligue de Smalkalde. En avril 1547 à Mühlberg il écrase la ligue. Charles pense être venu à bout du protestantisme. Il répartit partout le catholicisme. En fait le sentiment réformé et national et bien plus profond. La conversion de Maurice de Saxe va chambouler le tout et ses troupes liguées manquent de capturer Charles Quint.
   Après quelques escarmouches, en 1555 à Augsbourg, Ferdinand doit signé un contrat avec les protestants qui va organiser l'Allemagne pour plusieurs années. Cujus regio, ejuus religio. Ca permet un compromis entre Charles Quint et les princes protestants et il fixe pour longtemps le sort de l'Allemagne.

 

 

   Un bilan à double visage : extraordinaire empire en expansion coloniale, et la réalité des échecs accumulés devant la France à Metz, En Italie avec des menaces, face au turcs qui gardent la suprématie en Méditerranée et aux Balkans, en 1555 il reconnaît le protestantisme. C'est la fin du rêve d'un empire impérial: fin de la croisade, de l'unité catholique.
   On comprend le découragement de Charles qui abdiquera. En octobre 1555 il remet à Philippe le cercle de Bourgogne, les Pays-bas, Luxembourg, Lorraine, Franche-Comté. En juillet 1556, l'Italie, les Espagnes et l'Amérique. En septembre 1556 il remet la couronne à Ferdinand qui devient empereur.
   Charles se retire dans un monastère à Luste et meurt le 21 septembre 1558

 

Texte établi à partir d'un cours de faculté suivi en 1997-8
Grands Mercis au professeur !

 

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Mise à jour du : 24/02/99 03:26

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