CHAP 13... L'Europe au XVIIe.
Le XVIe siècle est celui du progrès national. Au début du XVIIe, le grand choc de la reforme se stabilise. Le siècle voit l'essentiel de la constitution des empires coloniaux.
1) Le Saint Empire
romain.
Il devient peu à peu synonyme de la
nation allemande.
Héritages du Moyen Age, le Pape et
l'Empereur ont encore du prestige, mais leur pouvoir
politique est en déclin. Maintenant on essaie de conserver les espaces catholiques dans
l'élan de la contre-réforme ; au mieux, on récupère. Ils ont une diplomatie très efficace.
L'unité
chrétienne dont ils rêvent peut se former contre les Turcs. Le système impérial reste
aussi le meilleur aux yeux des contemporains.
L'empereur
est élu, dans un monde ou l'hérédité prédomine. Il y a prééminence (ses représentants sont les
premiers a être salué), il porte la couronne de Charlemagne. Mais son pouvoir est
grignoté : révolte des Pays-Bas,
autonomie du duché de Lorraine,
La Franche-Comté appartient à
des archiducs.
L'empereur
a une correspondance en latin. Il est roi des romains avant d'être empereur, aussi il est
roi d'Italie. Celle-ci est fort espagnole. A Naples il instaure une plénipotence, équivalent d'une diète.
L'empire se
confond de plus en plus avec l'Allemagne. Les principaux serviteurs sont allemands et
l'empereur doit toujours être allemands. La famille des Habsbourg a pris l'hégémonie de
la couronne. Il y a 7 électeurs au XVIIe
siècle, un huitième en 1748, et un neuvième à la fin du siècle.
La réforme a introduit des électeurs protestants : Palatinat et Brandebourg. L'élection a lieu à Frankfurt.
L'empereur
a reconnu par capitulation les limites de son pouvoir.
L'empire est fragmenté avec 10 00 unités politiques différentes hérités du Moyen Age.
Il regroupe 20 millions d'habitants. Il n'y a pas d'armée unique : chaque prince possède
la sienne, l'empereur les impériaux.
Cet empire
connaît des tensions depuis 1555 et la paix d'Augsbourg. Apparaissent en effet les
calvinistes venus de France. Se pose aussi le problème des biens de l'église
sécularisé. Dans la réalité, il y a des accommodités : chambres mixtes, villes
mixtes.
Mais des
crises : Clèves et Julié. On a éviter une crise européenne. Les princes protestants
ont crée une union évangélique à laquelle répond une ligue des princes catholiques
centrés autour de la Bavière.
2) Les Habsbourg d'Autriche.
C'est
la branche cadette depuis le partage de Charles Quint. Ce qui la caractérise, c'est
l'élan de la contre réforme. Le problème est de convertir la noblesse.
Charles
Quint avait divisé son royaume. En 1564, les fils de Ferdinand se partage l'empire
Maximilien II [empereur],
archiduc Ferdinand [Tyrol],
archiduc Charles [Autriche,
Styrie]. Mais la gestion reste familiale. On distingue les domaines héréditaires : Autriche où on a le plus fort effort
religieux. A côté, la Bohème
(4 millions d'habitants)et la Hongrie, royaume électif. On y trouve une noblesse majoritairement protestante.
En Bohème, il y a les luthériens et les utraquistes. En 1575, on signe une confession
tchèque, reconnaissance du protestantisme. Les évêques mettent vite les décisions du
concile en place. Seulement, la diète est à majorité protestante.
De la
Hongrie il ne reste que la Croatie et la Slovaquie
ou l'influence Habsbourg est forte. Ils s'appuient sur les magnats. En revanche, la petite noblesse est protestante.
La Transylvanie. On est sur le front de
chrétienté. Le prince calviniste se fait reconnaître par les locaux et le sultan. La
Transylvanie est en train de sortir de l'influence Habsbourg. A sa mort on place un
Habsbourg mais on lui conserve son protestantisme.
La
situation se détériore en Bohème, la noblesse demande la reconnaissance de leur culte
réformé. C'est l'annonce de temps difficiles.
3) Les Habsbourgs d'Espagne.
C'est
un ensemble considérable avec le Portugal depuis 1580. La route Barcelone - Gênes est l'axe financier.
Le danger
turc ainsi que les corsaires hollandais est présent, d'où l'importance des présides.
L'Espagne a l'habitude de dominer, ors au début du XVIIe, sa puissance s'essouffle. L'or d'Amérique: en 1594 6+/10+ sont
directement exportés (3+ par le roi et 3+ par la grande noblesse). Elle ne vit que par
l'or d'Amérique. Les banqueroutes sont fréquentes.
Elle aussi est ardent catholique. 1609, on expulse les maurisques, en 1592
les conversos. Philippe III succède à Philippe II en 1598 et se marie à une princesse d'Autriche.
On commence à laisser la gestion des affaires au favoris : le valido (Duc de Lerma, Olivares). Il
s'agit d'une évolution de toutes les cours.
Devant ses
difficultés, elle s'oriente vers un réalisme politique (pax Hispanica). En 1615,
après un long conflit avec la France, c'est l'époque des mariages espagnols.
C'est aussi
l'époque de la guerre avec la Savoie de Charles Emmanuel I qui veut
agrandir ses états.
4)
Les puissances occidentales.
Les Provinces-Unies s'affirment nettement. Elles
sont une république. Elle établit de fortes liaisons économiques avec le monde.
Fondation de Batavia en 1619.
Le pays est
un savant dosage entre aristocratie, prince d'Orange : Maurice
de Nassau qui a la fonction de Stathouder. Il a en face de lui le Grand Pensionnaire. Cela engendre de fortes oppositions politiques et religieuses.
Depuis 1610, la France est tombée dans l'incertitude. La régence de Marie de Médicis aidé de Concini. On voit pourtant l'affirmation de Louis XIII qui fait un coup d'état avec le duc de Luynes. La France règle ses problèmes dynastiques.
En 1603, Elizabeth Ière d'Angleterre meurt sans enfant. La couronne passe à Jacques VI d'Ecosse. Ce n'est pas une réunion mais une union des deux pays. Il joue un rôle de conciliation entre catholiques et protestants. Il est partisan de l'absolutisme, mas se heurte au parlement.
La Baltique. Elle est marginale sur le plan international, fournisseuse de
matière première : le fer suédois, bois, goudrons. La Suède se structure avec les Vasa. Gustave Adolf
accède au trône en 1611.
Le Danemark
fait la paix avec la Suède et se met à regarder vers l'Allemagne
5)
Les puissances orientales.
La Moscovie, immense, s'est donnée en 1613 un
tsar Romanov porté par le
conseil des grands : le sobor. Il va fonder la dynastie, faire la paix avec la Suède, la Pologne et
commencer la structuration de son pouvoir.
La Pologne ne fait qu'un état. Elle est un
royaume électif, signe de faiblesse. Elle devient un enjeu : Habsbourg, Moscovie, France.
Autrefois puissante, elle amorce un long déclin économique avec ruralisation de la
noblesse et développement du servage.
L'empire
Ottoman, multiconfessionnel, multiracial. Il y a une partie
protectorat : Moldavie, Hongrie, Malachie laissée à des souverains : les voïvodes. Ils conservent leur religion. Les régions plus proches : Serbie, Bosnie, Grèce sont
gouvernés par des "razziés". Bulgarie, Macédoine
sont administrés directement par l'empire.
1) Le grand triomphe des
monarchies.
La monarchie est héréditaire, c'est la
voie normale. Les rois sont apparentés, par les liens entre eux et des alliances
matrimoniales quelle que soit la confession (entre eux, ils s'appellent tous cousin). Mais
on se prépare à de belles crises de succession quand il n'y a que des filles ou pas
d'enfants. Et le nombre de prétendants est considérable. Le XVIIe siècle est
remplit de ces guerres de succession.
Il y a des exceptions : l'Empire, la Pologne, le Pape, les princes évêques. Il y a le cas aussi des
républiques : les Provinces-Unies. Egalement, des oligarchies de marchands.
Dans de
nombreux Etats, il y a des limites au pouvoir absolu. Rôle du parlement anglais, les cortes
de Castille, le parlement de Paris avec le droit de remontrances. Chaque province a ses
coutumes, sa langue. Ne pas oublier le rôle des distances. A ajouter la puissance des
grandes familles. L'absolutisme est le rêve.
2) Le rôle de la guerre.
La
guerre est un élément essentiel du progrès des consciences nationales. Au-dessus des
localités, des religions, de la société d'ordre, la conscience
nationale progresse. Et on voit naître une conscience
nationale. La notion de trahison
pointe.
On voit
naître aussi une diplomatie
avec des ambassadeurs permanents et un droit international. Lorsque la diplomatie échoue, la guerre éclate comme étant un
élément ; et pendant les grands conflits, il y a toujours négociation. Sa grande
nouveauté est celle de créer un équilibre européen. Il y aura lutte commune contre les
Habsbourg, puis dans la deuxième moitié contre Louis XIV.
Apparaît
la notion de frontières. Au
XVIIe, on fixe des postes frontières, notion
d'enclaves. Peu à peu, les rapports d'hommes laisse place aux lignes bien tracées. On
considère que la géographie doit avoir un rôle frontière. Tout cela devient difficile
pour les petits territoires. La guerre, c'est aussi l'évolution des techniques : guerre
de siège, infanterie, artillerie.
3) Des cohérences
européennes.
Ce qui compte, c'est la place du pays en
Europe. Les empires coloniaux ne sont que relatifs. On n'accorde pas le prix d'un moulin français à
une colonie.
L'idée de
chrétienté demeure, avec un bloc catholique, un luthérien, un calviniste. Face à cet
éclatement, on peut s'interroger sur sa place : les vieux idéaux restent en place. Le service de dieu est essentiel : 10% du temps
utile à Genève. L'Europe reste une paysannerie avec des oppositions entre l'est avec le
servage et l'ouest avec les petits tenanciers.
Même la
guerre n'arrête pas l'économie et le commerce entre les deux pays.
Enfin, il y a une réalité culturelle, avec une Europe des lettres. Les artistes sont
souvent des politiques et des diplomates. L'art Baroque sort de l'Italie et gagne le reste de l'Europe. Il y a une recherche
cosmopolite. L'Europe est internationalisé par la culture.
Texte établi à partir d'un cours de faculté
suivi en 1997-8
Grands Mercis au professeur !
Mise à jour du : 23/03/99