Apprendre les hiéroglyphes égyptiens
Dictionnaire des hiéroglyphes Ancien Egyptien
Hieroglyphs dictionay of Ancient Egyptian

CHAP 11... La France des guerres de religion.

 

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   C'est la France de la deuxième moitié du XVIe siècle. Le problème protestant y est dominant. En 1570, le territoire compte 2 millions de protestants et au moins 2000 à 2150 églises plantées. Il s'agit là d'un maximum historique. Le protestantisme est une caractéristique du sud et de l'ouest.
   C'est aussi une période de faiblesse du pouvoir avec la mise en place de nombreuses régences.

 

 

I] La marche à la guerre (juillet 1559 - mars 1562)


      1) Le règne de François II (juillet 1559 - décembre 1560).
   Le nouveau roi a dix-sept ans. Il est fragile physiquement et mentalement et ne peut empêcher la montée des tensions. Le conseil est dirigé par le duc de Guise et son frère le cardinal de Rennes : les guerres de religion c'est aussi une guerre d'influence.
   Le protestantisme agressif s'affirme, avec le mouvement
iconoclaste (destruction des représentations divine) qui choque les catholiques. Ces gestes se multiplient vers 1550 ce qui diabolise les protestants aux vues des catholiques. On les assimile de plus en plus à des sorciers.
   Des affrontements on lieu et les protestants doivent se défendre (pré au clair).
   Du coté catholique, les Guise apparaissent comme le champion du catholicisme. Il est oncle du roi, relié au Stuart. Du côté protestant, les Montmorency, puissante famille gouvernant le Languedoc avec de nombreux appuis. Ils sont alliés aux Chatillons (Coligny), Bourbon, Condé
   L'évènement : la conjuration d'Amboise ; des protestants veulent demander au roi le droit de liberté de culte. Ils veulent rencontrer le roi. Les catholiques y voyant une conjuration d'enlèvement du roi les massacres. A l'origine, c'étaient les présidiaux qui devaient réglementer les cultes, mais il y en existait de nombreux illégaux.

      2) Le règne de Charles IX (décembre 1560 – 1574).
   François II meurt et lui succède Charles IX. Il a 10 ans et c'est Catherine de Médicis qui gouverne avec le chancelier Michel de l'Hospital. Elle essaye de naviguer entre les camps ; c'est une femme de conciliation. On réunit les Etats Généraux en 1560 ? Elle ne peut faire triompher son idée de conciliation.
   Pendant ce temps, les protestants se fortifient et les catholiques sont chauffés par les sermons des curés.
   En juillet 1561, Catherine organise une rencontre entre les deux religions au colloque de Poissy. Les protestants présentent Théodore de Bèze face au général des Jésuites. On ne peut se mettre d'accord, surtout sur l'idée essentielle de l'eucharistie. Un certain nombre d'observateurs regrette l'acuité de ces divergences forcenées. Le colloque de Poissy rédige l'édit de Saint-Germain qui autorise le culte protestant dans les faubourgs (janvier 1562).
   On pensait avoir trouver la solution. Mais le 1er mars 1562, le duc de Guise {C} passe par Vassy en Champagne. C'est une ville mais on entend des psaumes — rem : le culte protestant est interdit dans les villes. On disperse la réunion et on massacre. L'épée a pris la place de la controverse.

 

 

II] Les premières guerres de religion (1562-1584)


   Traditionnellement on en compte 8, mais il s'agit surtout de trente années de désordres constants. Il y a un contexte de violence sans pareil qui a failli faire tomber la royauté.

      1) Une politique royale de tolérance (1562-1572)

a. La première guerre de religion (1562 – 1563)
   Soulèvement de Louis de Condé {P} après Vassy. Il a des partisans dans l'Orléanais, le Dauphiné (baron des Adrets), le Languedoc et s'assure le soutient d'Elizabeth Ière en livrant Le Havre. On assiste à une série de prise d'armes, avec menace d'anarchie intérieure : les gouverneurs de province ont la haute main sur la région et ils y appliquent leur loi.
   Condé {P} et
Coligny {P} commande l'armée protestante. Elle est basée sur Rouen car on espère un soutient financier anglais. C'est à Dreux que se passe la rencontre en 1562. Le duc de Guise {C} en sort vainqueur. Mais c'est une victoire à la Pyrrhus car il est assassiné un peu plus tard.
   Il faut en ressortir l'idée d'incertitude et de fractionnement du pays. Catherine émet l'édit d'Amboise du 19 mars 1563 qui restreint la tolérance aux gentilshommes. Ce qui permet pendant quatre ans de maintenir une paix relative.
   C'est pendant ces quatre ans que Catherine engage Charles IX dans un tour de France royal de deux ans pour montrer le roi au moment ou la France va mal. Il faut réaffirmer la présence royale. On essaie de rassembler les disparités autour du roi. Il y a propagande royale pour un effet de promotion de l'idée du roi d'amour qui représente la justice la prudence. A Moulin en 1566, au cours du voyage, il y a publication d'une ordonnance criminelle pour renforcer l'autorité du roi, source de toute justice.
   Mais les massacres, persécutions et le refus de désarmer mû par le fanatisme des deux partis forment les limites de la politique de tolérance

b. La deuxième guerre de religion (1567 – 1568)
   Mais après ces quatre ans, on assiste à des prises d'armes permanentes. Condé tente même de s'emparer du roi pour le convertir à Meaux. Ils s'organisent solidement dans les villes qu'ils tiennent et compte sur des renforts de soldats anglais et allemands. Le conflit est internationalisé. Les hostilités reprennent autour de Paris. En mars 1568, on signe la paix de Longjumeau, constat d'échec et trêve dans un conflit qui s'éternise.
   Après 1558, on perçoit un durcissement de la position de la monarchie derrière Catherine. Elle renvoie Michel de l'Hospital et interdit le culte protestant.

c. La troisième guerre de religion (1569 – 1570)
   Mais l'opinion publique catholique pousse à la guerre. Le duc d'Anjou {C}, futur Henri III, dirige la campagne. En 1569, bataille de Jarnac ou meurt Condé {P}. Le royaume est à feu et à sang, c'est l'anarchie. "On peut comparer à l'Algérie".
   Toute la vallée du Rhône devient sous influence de Coligny {P}. Le 8 août 1570, paix de Saint-Germain accordé par Médicis. Elle leur donne la liberté de conscience, la liberté de culte (là où il était célébré en 1568 et chez les seigneurs hauts-justiciers). La nouveauté : on leur accorde 4 places de sûreté, villes donnée aux protestants comme des bases arrières (La Rochelle, Cognac, Montauban, La charité sur Loire).

d. La quatrième guerre de religion : la Saint Barthélemy (1572)
   Coligny avait été appelé à la cour. On voulait organiser un mariage royal entre Henri de Navarre et Marguerite de Valois, sœur du roi de France. Et les chefs protestants sont venus y assister. Mais il y a exaspération des catholiques et occasion exceptionnelle de briser le parti. Et il y a le grand massacre, rituel, du 24 août, voulu par Catherine et accepté par le roi. Il y a une culture de mort avec mise en scène.
   Le phénomène s'étend ensuite à l'ensemble des grandes villes de France. En région parisienne on compte entre 2 et 4 000 morts, et peut être 10 000 morts en province.
   Que s'est-il passé ?
           Catherine de Médicis aurait voulu soustraire Charles IX à l'influence protestante de Coligny.
           D'autre pensent que c'est payé par les Espagnols.
            Le roi et sa mère auraient voulu sauver la politique en rappelant qui était le roi. On parle alors de crime d'amour.
   Toujours est-il qu'on est dans un esprit de croisade.
Les conséquences : la communauté protestante est fortement affaiblie. Il n'y a plus qu'un million de protestants. Il y a eut beaucoup d'exils et de conversions (surtout dans la noblesse). Soit par peur, ou par raison.

   Les guerres de religion dure depuis 10 ans. Il y a eut trois attitudes politiques :
            Les catholiques royaux : le devoir du roi est d'extirper l'hérésie, c'est à la monarchie de s'en occuper.
            Les monarchomaques : protestants extrémistes contre la tyrannie d'un roi catholique. Il recherche la rébellion qui peut aller jusqu'au régicide. François Hotman. Culture royale qui se développe contestation aussi de la monarchie absolue.
            Au milieu, les "politiques". Ils mettent la politique au-dessus des attitudes religieuses. On ne peut parler de tolérance mais de résignation. Il faut trouver un accommodement entre protestants et catholiques. Pour la première fois il y a distinction entre religion et politique qui va vers une laïcisation du pouvoir.

      2) L'absence de l'arbitrage royal (1572 – 1584)
   C'est le règne des grands auquel s'ajoutent des calamités comme la peste. Les protestants sont sur le recul. En 1573, ils n'ont plus que trois places de sûretés : La Rochelle, Montauban et Nîmes. Leur seule chance et de se regrouper dans le sud : Provinces-Unies du midi. On aurait pu imaginer une sécession.

a. La cinquième guerre de religion (1574 – 1576)
   Henri III (1574 - juin 1584). Son frère François d'Anjou est à la tête des politiques, Henri de Navarre est le chef protestant. Henri III combat sans succès et on accorde la paix de Baulieu le 6 mai 1576. Elle garantit la liberté de culte partout et huit places de sûretés. On indemnise les victimes de la St Barthélemy. On crée dans les bailliages des chambres mi-parties.
   Seulement cet édit était inacceptable pour les catholiques qui se regroupe et font serment en 1576 au sein de la ligue Catholique. Le roi est peu respecté et il prend la tête de ce mouvement.

b. La sixième guerre de religion (1576 – 1577)
   Une nouvelle guerre reprend qui aboutit sur la paix de Bergerac et à l'édit de Poitiers (septembre 1577) qui réduit les concessions de Baulieu.

c. La septième guerre de religion (1579 – 1580)
Elle marchande les places de sûreté et se conclue sur la
paix de Faix en novembre 1580

 

 

III] La France de la ligue (1584-1598)


      1) La mise en cause de la succession royale.
   François d'Anjou meurt en 1584 et il n'y aura personne pour succéder à Henri III encore vivant. Le plus proche mâle est Henri de Navarre. Mais les catholiques ne peuvent admettre cette idée et il y a radicalisation. C'est la chambre des Guise. En décembre 1584 ces derniers constituent la Sainte Ligue en signant le traité de Joinville avec Philippe II qui fournit 50 000 écus par mois pour lutter contre l'hérésie. Cette nouvelle ligue se prononce autour de l'unité de la foi, d'une monarchie nobiliaire, tempérée par des états généraux permanents. Son programme est exposé dans le manifeste de Péronne
   Les ligueurs ont derrière eux l'idée néfaste de la monarchie absolue. On envisage un autre roi : Charles de Bourbon, cardinal, qui va mourir. On propose ensuite la fille du roi d'Espagne.

      2) La force de la Ligue.
   Elle continue à vivre de manière autonome, comptant sur les grands seigneurs. Il y a Henri III, Henri de Navarre et les Guise. En 1587, Henri de Navarre écrase l'armée royale à Coutras en 1587. Tout le monde est contre le roi et le 10 mai 1588 (journée des barricades), Paris se soulève et chasse le roi de Paris. La ville se dote d'institutions : le conseil des seize qui organise le Paris ligueurs. Il y a fanatisation autour du catholicisme. A Blois, Henri III ordonne l'assassinat du Duc de Guise et fait emprisonner les chefs ligueurs : coup de force pour retrouver le pouvoir. Mais à Paris on proclame la déchéance du Roi et la Sorbonne délie les sujets à la soumission du roi.
   De plus en plus de seigneurs entre dans la Ligue avec leurs villes. Henri III est coincé est fait donc alliance avec Henri de Navarre, dernier recours possible pour l'instauration d'un pouvoir royal. Le 1er août 1589, Henri III est assassiné par Jacques Clément, dominicains.

      3) Henri IV roi.
   Il est roi, mais il lui faut reconquérir le royaume et la confiance. La Ligue tient le Nord, la Bourgogne, de puissantes bases arrières en Lorraine et Savoie. Devant ce danger, la Ligue s'allie aux espagnols, tandis que les politiques vont vers Henri IV pour faire l'unité nationale.
   En août 1589, Henri IV annonce qu'il va se faire instruire dans la religion catholique pour instaurer la confiance dans l'armée royale héritée à Henri III.
   Henri est sincèrement protestant et va sincèrement se convertir. Les parlements en France se divisent. Certains tiennent pour la Ligue. D'autre pour Henri. A Rouen, il y a division à l'intérieur même du parlement.
   La Ligue proclame le cardinal de Bourbon roi sous le nom de Charles X. Quelques mois après en mai 1590 il meurt.
   Pendant ce temps, Henri IV accumule les victoires, bat le duc de Mayenne à Arques en 1589 et Ivry en 1590 (panache blanc). Il échoue à prendre Paris soutenue par les Espagnols. Le duc de Savoie intervient en Provence et en Dauphiné pour conquérir du territoire. Henri a le soutien des princes allemand et d'Elizabeth d'Angleterre.
   Les ligueurs fanatisés s'entretuent. Elle convoque des Etats-Généraux sans permission pour élire un nouveau souverain : Claire-Isabelle d'Espagne, le duc de Mayenne, le duc de Guise ?. La Ligue annonce qu'elle va recevoir les décrets du Concile de Trente. C'est un choix politique.
   Mais voilà que Henri IV annonce le 17 mai 1593 son désir d'abjurer ce qu'il fait à St Denis le 25 juillet. La Ligue n'est plus alors qu'un crime de Lèse-Majesté. En février 1594, Henri IV se fait sacrer à Chartres. Il lui reste Paris. Peu à peu, la France se rallie et Paris est livrée le 22 mars 1594.
   Les villes sont pardonnées, les princes sont rachetés à haut frais : 20 millions de livres. On fait la paix avec l'Espagne (traité de Vervins 2 mai 1598) et la Savoie (Traité de Lyon). Le roi à rétablit la paix à l'intérieur comme à l'extérieur.

 

 

IV] Le bon roi Henri 1598-1610


      1) L'édit de Nantes 13 avril 1598
   Henri IV est un roi catholique et il le proclame. Il rétablit la religion catholique partout même en Béarn et Navarre. La dîme doit être payée par tous. L'église retrouve ses biens.
   Dans
l'édit de Nantes, il y a la liberté de conscience. On reconnaît les chambres mi-parties dans les bailliages, consulat et parlement. La liberté de culte est réglée (privé dans les maisons des seigneurs hauts-justiciers, public dans deux villes par bailliages et là où l'édit de Poitiers le permettait ; interdit à cinq lieues autour de Paris) C'est un retrait par rapport à Baulieu. Son originalité, c'est qu'il a tenu jusqu'en 1685, et mit fin aux guerres de religions. En revanche la religion protestante n'a pas lieu à Paris et à la cour.
   Les assemblées protestantes sont autorisées sous autorisations royales. On met à leur disposition 150 lieux de refuges, 10 places de sûreté.
   C'est la liberté de conscience et un armistice. C'est la grandeur du roi d'avoir su imposer cet édit. Mais le texte est truffé de contradiction : difficulté pour l'avenir. Il y a introduction de la laïcisation de l'état.

      2) La reconstruction du royaume.
   Le roi profite de la paix pour reconstruire le royaume. Les Français découvre la paix. Les finances sont vides. L'état n'a pas les moyens d'un règne absolu. C'est pour cela l'édit de la paulette (1604) qui fait des offices une charge privée et héréditaire. Signe d'affaiblissement du pouvoir royal, mais aussi on remplit les caisses.
   Les seigneurs restent indépendant et puissant, le clergé est furieux contre l'édit de Nantes.
Henri IV hérite d'une œuvre législative poursuivie malgré les guerres de religion. La monnaie a été dévaluée 8 fois. Il y a une inflation.
   Il faut calmer les esprits. L'édit de Nantes ne les rassure qu'a moitié. Les ligueurs extrémistes sont nombreux. Des jésuites appellent au tyrannicide. En 1594, les jésuites sont exilés de France suite à l'affaire Jean Chastel. Ils reviendront en 1603.
   Le roi gouverne avec quelques fidèles (Pomponne de Bellièvre - Nicolas Brulard - BéthuneSully). Des gens qui l'ont épaulé pendant la guerre, mais aussi des ligueurs (Villeroy)
   En 1600, il épouse Marie de Médicis. Parlement et gouverneur sont plus ou moins soumis. En 1602 il condamne le maréchal de Biron pour avoir pris contact avec l'Espagne.
   La reprise économique est réelle. C'est l'époque qui voit des baisses d'impôts, des soutiens à l'agriculture, on crée des manufactures, réglemente les métiers 1597, et on donne la priorité aux produits de luxes pour ne plus les importer. C'est la première idée du mercantilisme (acheter le moins possible à l'étranger). On signe des traités de commerces avec l'Angleterre et la Turquie, on crée une compagnie des Indes et on s'intéresse à la Nouvelle-France.

   Le roi se préparait à une guerre européenne quand il est assassiné le 14 mars 1610. Le royaume est dans des conditions fragilisées.

 

 

Texte établi à partir d'un cours de faculté suivi en 1997-8
Grands Mercis au professeur !

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Mise à jour du : 23/03/99


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