Apprendre les hiéroglyphes égyptiens
Dictionnaire des hiéroglyphes Ancien Egyptien
Hieroglyphs dictionay of Ancient Egyptian

CHAP 5... L'Etat et les institutions dans l'Europe carolingienne

 

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   Pour la première fois depuis la fin de l'empire romain, on assiste à une politique unitaire. L'époque carolingienne est aussi le passage d'un monde franc à un monde occidental avec un système de pouvoir typique du Moyen Age : mise en place des liens personnels, d'hommes à hommes (liens vassaliques). C'est donc une période d'institutions et de liens sociaux particulièrement différenciés.

 

 

I] Des pipinides aux Carolingiens


         1) Charles Martel, maire de palais et prince
   On assiste à l'époque carolingienne à la montée d'une puissance nouvelle, celles des élites régionales personnifiée par les maires de palais. En effet, après 719, Charles Martel commence à être appelé dans les chartes "Prince des Francs".
   Aussi, en 732, Charles Martel bat la cavalerie arabe à Poitiers ; c'est donc que les maires de palais a un pouvoir politique et militaire aussi fort voire plus fort que celui du roi. C'est ainsi qu'on peut observer qu'après 737 et la mort de Thierry IV, roi des Francs, plusieurs années sans roi régnant ! Finalement, on peut aussi ajouter un pouvoir international et une reconnaissance toute particulière avec la demande en aide du pape Grégoire VI en 739 pour défendre Rome contre les attaques lombardes.

         2) Pépin le Bref, maire de palais et roi
   Dès le début, on s'aperçoit d'un net rapprochement entre la fonction du roi et celle de maire de palais, du moins dans les symboles extérieurs : Charles Martel est enterré à St Denis, sépulture des rois ; suite à sa mort, ses deux fils, Pépin et Carloman se partage les terres.
   En 747, Carloman finit sa vie au monastère de Moncassin. Pépin se demande alors comment réussir à légitimer son pouvoir. Il fait alors appel à un nouveau pouvoir religieux : il envoie une ambassade à Rome en 749-750 conduite par l'évêque de St Denis, et l'évêque de Würzburg. Au pape, il demande : " Qui doit régner ? Celui qui a le pouvoir ou celui qui ne l'a pas ? "
   En, 751, Pépin de fait couronner roi des Francs à Soissons. Ce changement de dynastie à la tête du royaume ne marque pas une rupture institutionnelle, elle est juste la conséquence d'un "putsch". Une seule nouveauté est à remarquée : dans la cérémonie du couronnement, on sacre Pépin à la fois comme roi des Francs et comme roi des Chrétiens. La royauté carolingienne aura donc deux bases : l'une religieuse et l'autre militaire. De l'autre côté, grâce à ce rapport préférentiel avec les Francs, le Pape commence à acquérir une autorité européenne en émettant son opinion sur les décisions des églises nationales.
En 754,
Pépin est fait sacrer roi par le Pape à St Denis ; la même année, il fait une donation de terres à l'Eglise de Rome : il s'agit de rendre à la papauté les terres prises par les Lombards. Ces terres forment le territoire de St Pierre. Ainsi, on voit les carolingiens devenir les protecteurs de la papauté.
   Pour affirmer son pouvoir Pépin s'est donc appuyé sur l'autorité religieuse du pape, mais il ne faut pas oublier la puissance apportée par les terres qu'il possède en pleine propriété (les alleux), et celle, nouvelle, apportée par un important réseau de fidèles. La première attestation de liens vassaliques date de 751, quand le duc de Bavière, Tassilon, prête hommage à son parent Pépin. Egalement, les carolingiens détiennent des monastères et des évêchés, dont les fonctions épiscopales sont choisies parmi la dynastie carolingienne.
   Une seule charge administrative va disparaître : celle de maire de palais pour éviter un nouveau coup d'Etat du même genre à l'avenir !

         3) Charles, roi des Francs et l'importance de la guerre
   De 714 à 814, on ne compte que sept années sans guerre. La guerre avait lieu de Mars à Octobre auparavant ; en raison de l'importance croissante de la cavalerie et donc des besoins en fourrage, elle dure sous les Carolingiens de Mai à Octobre. Aussi, la guerre est devenue plus chère : il faut avoir un cheval et se payer l'équipement de plus en plus spécialisé. Tous les libres du royaume franc avaient dans la théorie le droit et le devoir de partir à la guerre, mais dans la réalité, ce sont désormais seulement les libres riches qui peuvent partir en guerre. On compte environ 30 000 cavaliers. Cette armée était rarement tout entière rassemblée en un même lieu : on levait l'armée dans les régions les plus proches de la zone de combat.
   En 768, Charlemagne est roi, avec son frère Carloman. Mais ce dernier meurt rapidement, en 771. Charlemagne consolide alors et étend les frontières de son royaume :
               Au Nord / Nord-Est : 772-800 : guerre contre les Saxons. Il s'agit d'une guerre de conquête certes, mais aussi d'évangélisation avec la mise en place rapide d'institutions et d'évêchés.
               A l'Est : Il assure les frontières vers la Thuringie et la Bavière. En 796, Charlemagne bat les Avars sur le Danube.
               Au Sud : Reprise en main de l'Aquitaine avec l'épisode célèbre de la bataille de Roncevaux en 778.
               Au Sud-Est : Annexion du royaume lombard en 774. Charlemagne se fait couronner roi des Lombards. Le royaume s'intègre très vite dans l'institution carolingienne.

   Le pape Hadrien va sacrer Charlemagne et ses enfants : Charlemagne rétrocède certaines terres à l'évêque de Rome. En 797, il installe sa cour à Aix-la-Chapelle.

 

 

II] Charlemagne et Louis le Pieux, Empereurs d'Occident (800-840)


         1) La géographie de l'empire
   L'empire comprend alors les anciennes terres franques, le monde saxon et l'ancien royaume lombard. De l'ancien empire romain, peu de terres échappent au contrôle carolingien : Angleterre, Bretagne et Italie du Sud (il y a des duchés lombards du Bénévent, les territoires sous domination byzantine ; la Sicile est sous contrôle arabe).
   Les contemporains avaient tendance à comparer le royaume carolingien et l'empire byzantin. D'ailleurs, dès les années 810, l'empire byzantin va reconnaître la valeur hégémonique de l'Occident.

         2) Charles empereur
   Le 25 décembre 800, Léon III sacre Charlemagne empereur à Rome. Par ce sacre, on reconnaît la valeur politique et religieuse de Charlemagne. Il devient alors le représentant de Dieu sur toutes les terres.
   Malgré le sacre impérial, on ne va pas changer la politique du gouvernement, et le royaume est toujours divisible entre les héritiers. Mais à la mort de Charlemagne en 814, il ne reste plus qu'un seul héritier : Louis le Pieux.

         3) Louis le Pieux
   L'idéologie d'une unité impériale reste très forte : quand le roi prépare la division de l'empire entre ses trois fils, il accorde à l'aîné, Lothaire, le titre d'empereur et avec la plus grande partie des terres. Seulement, cette idée d'unité impériale, ne verra jamais sa politique voir le jour.
   Louis le Pieux épouse une autre femme en seconde noce, qui lui donnera un quatrième fils : Charles le Chauve. Il va donc falloir retirer des terres à Lothaire pour ne pas léser le dernier de la famille. Par la suite, Lothaire va entrer en guerre contre son père qui est destitué en 833 puis rétablit l'année suivante…

 

 

III] De l'empire aux royaumes et aux principautés (841-888)


         1) Verdun et l'essor des royautés territoriales
   En 840, Louis le Pieux décède. Trois de ses fils sont encore vivants : Lothaire, Louis le Germanique et Charles le Chauve. Les deux derniers vont s'allier contre le plus fort à savoir Lothaire.
   En 843, à lieu le partage de l'empire à Verdun. Apparaissent alors trois nouveaux royaumes : le royaume des Francs occidentaux (Charles le Chauve), le royaume des Francs orientaux (Louis le Germanique), et entre les deux, la Lotharingie, terre impériale. Une régionalisation se met en place.
   En 855, Lothaire meurt, divisant ses terres propres entre ses fils. Le nouvel empereur, l'aîné des fils de Lothaire, n'est plus alors l'aîné de la dynastie, ce qui entraîne des conflits internes entre les différents carolingiens.

         2) Les conflits de la seconde moitié du IXe siècle, conflits internes et invasions externes
   Les conflits internes chez les Carolingiens vont être imités par les aristocrates et vont favoriser l'essor des pouvoirs locaux. Parallèlement, on assiste à une nouvelle vague d'invasions :
              
Les Normands attaquent le royaume de Charles le Chauve.
               Les Hongrois qui attaquent la France orientale.
               Les Sarrazins.

   Les Normands viennent du Nord ; on les appelle aussi les Vikings. Les Suédois (Varègues) vont vers la Russie tandis que les Norvégiennes et les Danois partent vers l'Angleterre et la Francie Occidentale. En France, ils organisent des raids qui remontent jusqu'à Bordeaux, Paris, Nantes… Ils attaquent même Tours et les abbayes ; en 836, ils attaquent les moines de Noirmoutier.

         3) La régionalisation du pouvoir : royaumes et principautés
   L'arrivée des Normands et des autres envahisseurs oblige à trouver une réponse, ce qui conduira à une évolution politique considérable. Tout d'abord, on assiste au développement des châteaux au IXe siècle. Ensuite, le contrôle local, devenu primordial, est délégué par le roi à des aristocrates. C'est deux aspects entraînent une autonomie militaire et politique chez les aristocrates locaux (comtes et évêques).
   Cette régionalisation et la dislocation du pouvoir royal ne se font pas instantanément, bien évidemment. Jusqu'à sa mort en 877, on a l'impression que
Charles la Chauve à beaucoup de contrôle sur son royaume. Après quoi, la période 877-885 voit se succéder pas moins de quatre rois ! Du côté de la régionalisation, on remarquera surtout les noms des puissants régionaux : en Flandres avec Baudoin Bras-de-fer en Gascogne avec Robin Mitarra (le sauvage) sans oublier Robert le Fort.
   En 888, Charles le Gros, dernier héritier Carolingien, meurt sans héritiers ; des royaumes nouveaux se créent de toute pièce.

Texte établi à partir d'un cours de faculté en 1998-9
Grands Mercis au professeur

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Mise à jour du : 25/04/99


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