Apprendre les hiéroglyphes égyptiens
Dictionnaire des hiéroglyphes Ancien Egyptien
Hieroglyphs dictionay of Ancient Egyptian

CHAP 3... Les royaumes barbares ; économie et société

 

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I] Une société aristocratique et esclavagiste.


   Elle nous est présentée à travers les différentes lois germaniques, la
loi salique pour les Francs. On y distingue une hiérarchie sociale, par le système de compensation (Wergeld).
            Les libres : à l'intérieur se détachent les nobles.
            Les demi libres
            Les esclaves
   Derrière cette tripartition, on distingue une double distinction entre le bas et le haut : les libres et les esclaves et à l'intérieur des libres : le libre et le libre-noble.

         1) Les aristocraties et leur fusion
   Presque tous les nouveaux royaumes romano-barbares différencient les aristocraties : celle d'origine romaine et celle d'origine germanique.

a. l'aristocratie romaine
   Elle est composée de parentés d'origines sénatoriales, ils sont presque toujours des grands propriétaires fonciers avec un bagage culturel important. Ils sont implantés surtout dans le sud de la Gaule : Provence, Septimanie.
   Entre le VIe et le VIIe siècle, elles maintiennent un lien direct avec la ville qu'elle gouverne en tant que représentant religieux : l'évêque. Elles se transfèrent aussi dans des grands domaines à la campagne : villae et latifundia, cultivée par des esclaves.

b. l'aristocratie germanique
   Elle est guerrière et donc proche du roi, l'ancien chef de clan. Ils sont les membres de la garde royale (antrustions), et les fidèles militaires (leudes). Leur prestige dépend de la proximité avec le roi, et il se traduit en butin. En imitant le roi elle redistribuera ses terres pour avoir une clientèle aristocratique. Ils sont au nord, en Eustrie et Neustrie.

c. ancrage territorial
   L'ancrage territorial suit la montée des aristocraties régionales, et va de pair avec la division du royaume en trois sous-royaumes. En regardant les maires de palais, on remarque un pouvoir assit de plus en plus sur le contrôle de la terre (Pépin de Landen et Pépin de Herstal, nom de villae).
   Aussi, on remarque le pouvoir d'une clientèle aristocratique de plus en plus fournie avec des leudes aussi. Il y a un détournement des fidélités, provenant du phénomène de régionalisation.
   On distingue aussi un troisième fondement à ce pouvoir des aristocraties : l'utilisation des institutions religieuses. Les pépinides vont d'un côté fonder des monastères sur leurs terres en Austrasie, et de l'autre en se faisant évêques.
   Au travers de cet exemple, on remarque que le pouvoir politique et religieux à tendance à s'ancrer dans un territoire spécifique, il se territorialise. Ce qui compte le plus n'est plus l'origine ethnique, mais de plus en plus la présence régionale, point de référence de toutes les élites d'une région. L'appartenance à l'une ou l'autre des aristocraties n'est plus essentiel, ce qui va entraîner la fusion des deux aristocraties.

d. fusion des aristocraties
   La fusion interne crée une aristocratie romano-barbare. Entre VIe et VIIIe siècle, les deux élites issues de la rencontre entre monde romain et monde germanique vont faire leur fusion.
   Pour exemple, le terme de francs, au départ désignant l'ethnie des libres parmi les barbares va prendre le sens de libre, quel que soit l'origine de la personne. Cette fusion s'opère sur trois grandes tendances:
           
L'aspect religieux : va favoriser la fusion de part le fait que tous les habitants du royaume suivent la même religion depuis le baptême de Clovis. Cette unification va mettre plus temps chez les Wisigoths qui sont ariens. Cela signifie que tout à chacun peut devenir évêque, enjeu de taille du point de vue du pouvoir politique.
            Le roi et sa cour : fonction de liaison entre les différentes aristocraties en faisant venir des aristocrates romains et germaniques à la cour. Cela parce que le roi compte aussi sur les relais du gouvernement.
            Le service du roi : il peut se faire au travers de l'administration religieuse (évêques nommés par le roi) ou laïcs (comtes). Dans tous les cas, le territoire va être privilégié sur la personnalité du pouvoir.

   Cette fusion a de nombreuses attestations:
            Des liens familiaux qui se nouent entre les deux élites : mariages, baptêmes (alliance entre parrain). Ces aspects familiaux et religieux qui montrent l'essor de la fusion sont bien mis en évidence par l'archéologie : disparition des tombes à rangées typiquement germaniques.
            Dans les descriptions iconographiques et littéraires, on note un changement dans l'habillement avec un passage de la toge au pantalon et tunique.
            Changement du système de dénomination : abandon du système romain à trois nom avec un seul nom pris dans un stock germanique.

   Les élites des royaumes barbares forment un tout romano-barbare qui est une nouvelle catégorie : les nobles.

         2) Les paysans et la liberté
   La liberté existe dans les cadres juridique : il s'agit d'un statut. C'est faire parti du peuple armé, devoir aller à la guerre, avoir le droit de comparaître devant un tribunal publique.
   Avant tout, ce sont des petits ou moyens paysans qui gèrent les propriétés. Ils sont nombreux et ont tendance à s'intégrer dans les énormes latifundia. Ces paysans libres et propriétaires fonciers vont développer des liens de dépendances économiques avec les grands propriétaires.
   Entre le VIe et le VIIIe siècle, cette tendance s'accroît en changeant de profil : les propriétaires deviennent de plus en plus des " gérants " des terres d'autrui ; cela va entraîner une diminution sociale avec l'apparition de paysans libres liés à la terre qui lui a été cédée. Il s'ensuit donc une dépendance politique : la recommandation. C'est un système par lequel des petits paysans abandonnent la propriété de leur petite terre pour devenir tenancier des grandes terres d'un autre. Il faut remarquer que cette recommandation concerne des libres : ils jouissent de tous les droits politiques et juridiques.

         3) Les esclaves
   Le système esclavagiste romain va persister au cours des premiers siècles du Moyen Age. On rencontre deux mots : servus et sclavius. Les sclavius sont des butins slaves. Le sens juridique reste le même que sous Rome : ce sont des biens. (Aristote : " les esclaves sont des objets pourvus de voix ")
   On devient esclave pour
            des raisons sociales : il suffit d'être descendant d'esclave,
            en tant que captif, économiquement pour échapper à la faim,
            des décisions judiciaires avec des condamnations.
   Ces statuts ne changent pas malgré l'arrivée de l'Eglise et le développement des royaumes barbares : l'Eglise s'est développée dans un monde romain ou l'esclavage était de règle. Saint Augustin défendait l'esclavage en faisant le lien avec le péché.

   Mais avec le nouvel idéal chrétien vont se produire dans la très longue durée des changements avec le développement des saint sacrement à tous. On commence à voir des signes de l'affaissement de l'esclavage, des signes politiques et économiques :
            VIIe - VIIIe siècle : on remarque dans les entités politiques barbares un affaiblissement des structures politiques étatiques et en changeant de région, l'esclave fait oublier sa condition,
           
les guerres de conquêtes moins nombreuses entraînent des difficultés de stock.
            le changement des structures agricoles, avec des latifundia gérées auparavant par des esclaves qui vont passer à des domaines gérés par des tenanciers qui se recommandent. Ce faire valoir indirect va se développer.

   Ce ne sont là au VIe - VIIIe siècle que des prémisses. A la fin de la période mérovingienne, les esclaves restent nombreux avec les esclaves domestiques et ruraux.

 

II] Une économie rurale.


   Cette société se développe dans un environnement essentiellement rural : la terre est tout.

         1) Le milieu naturel et humain.
a. Le Climat
   La période entre le IVe et le VIIIe est une période d'un relatif refroidissement. Il y a d'un coté le saltus, espace naturel, et de l'autre l'ager, l'espace cultivé.
   Le monde barbare était plus intéressé au saltus, les romains à l'ager. Il va y avoir retour au saltus. Cela va modifier les habitude alimentaires : cueillettes, chasse etc ...
   Il y a peu d'homme dans un espace peu ou mal maîtrisé, et même une baisse de la population à cause des dernières grandes pestes du VIe siècle. L'espérance de vie est moindre également.

b. les techniques de productions.
   Rotation biennale des cultures, avec utilisation de l'araire. L'économie est agraire et céréalière.

         2) L'hégémonie de la campagne.
   A la base de l'alimentation : les céréales avec des blés d'hiver et de printemps. Les rendements sont médiocres avec des rendements de 3 à 4 pour un. Les paysans vivent sur une corde raide où une catastrophe est vite venu. D'où l'importance du saltus : les forêts avec la pâture des porcs, les glands, le bois. On est souvent à la fois paysan et éleveur. On va même essayer de développer la polyculture : vigne, oliviers qui débordent les limites romaines.

   D'une part il y a les petites propriétés, qui dans la longue période diminuent, les terres étant intégrées dans de grandes propriétés.
   Ces propriétés sont fortement importantes. Détenir la terre c'est détenir le prestige et l'hégémonie pour toute autorité, laïque ou religieuse. Ces ensembles naissent sur des bases romaines et se développent sur un sens médiéval.
   L'organisation des sols se modifie. Au départ, présence dans tout l'empire de ces grands ensembles fonciers que sont les
latifundia et les vilae. La situation d'arrivée est un domaine moins cohérent et bipartie avec des terres gérées en faire valoir par des esclaves et des tenures gérées par le propriétaire en faire valoir indirect au travers du tenancier.
   Cet essor nouveau des tenures va favoriser la diminution des esclaves, l'essor des défrichements et l'organisation du grand domaine qui renvoie aux structures carolingiennes.
   Cela signifie que ces domaines ne sont jamais tout à fait autosuffisants.

         3) Les villes et leurs fonctions.
   Il y a des sites d'origines romaines, siège d'un évêchés qui pour cette raison s'appellent des civitas. Il y a des villes qui n'existaient pas en tant que centre administratif mais en tant que centre de guerre : les castra. Par exemple Strasbourg. Finalement, des villes créées à vocation commerciale ; des bourgs qui dans le nord sont appelés des Wiks.
   Ces centres urbains gardent durant le Haut Moyen Age quatre fonctions:
            militaires avec des remparts ou des palissades.
            religieux (les bâtiments de l'évêque sont dans le centre-ville)
            administrative et sociale
            commerciale et artisanale, développés dans les Wiks

 

III ] les échanges, commerces et monnaies.


         1) Offre et demande : marchés, marchands et acquéreurs.
   Le commerce se tient à la fois en ville et dans les villae, ce qui veut dire que le commerce est autant rural qu'urbain. D'un côté, on a un commerce rural fait d'excédent et de l'autre un commerce de luxe plus urbain.
   Le commerce urbain a pour spécificité un marché journalier pour l'approvisionnement quotidien, un marché hebdomadaire et de grandes foires. Ces dernières commencent à se développer aussi dans le monde rural, les trois demandeurs les plus importants du commerce étant, avec la ville et ses élites, les monastères fondés en pleine ruralité dont la richesse foncière est grande ainsi que les besoins pour les cultes et les moines, et le roi avec sa cour itinérante d'un fisc à l'autre.
   On remarque deux grands types de marchands : ceux professionnels, semblables à ceux de l'antiquité. Ils viennent d'ailleurs, du monde oriental ou septentrional. Ceux occasionnels, avec un rayon d'action régional, voir local qui vendent au plus proches.
On vend les produits aux institutions religieuses, au roi et sa cour, aux grands aristocrates et leur clientèles. Ce marché de luxe change beaucoup : il s'appauvrit d'un côté et découvre de l'autre le marché religieux. Avec cette diminution du rayon d'action international, on assiste à une mise en importance du rayon régional.
   On commerce au niveau régional le sel, les produits d'Orient, mais aussi les produits de nécessité : lait, esclaves, poterie etc.

         2) Les moyens du commerce.
   L'espace est parcouru par des restes de routes romaines à but militaire. Celles-ci vont perdre leur entretien et leur hégémonie avec la multiplication des tonlieux, entraînant des routes plus cher et moins sure. On va donc utiliser de plus en plus les moyens fluviaux. S'y ajoute le rayon d'action qui diminue.
   On commerce avec la monnaie qui connaît une nette évolution depuis l'antiquité tardive. Auparavant on frappait trois métaux (bronze, métal et or), ce qui suppose une large richesse. Avec le Haut Moyen Age, on ne frappe plus qu'un métal (Orient : or / Occident : argent). C'est le signe du maintient d'un commerce mais aussi d'un changement. Avec ce mono-monétarisme, un nouveau modèle qui vient du nord, des frisons, les Sceattas, petites pièces d'argent de 1gramme.

         3) De la Méditerranée à la mer du Nord.
   Une explication de cet essor de l'argent est la diminution du commerce internationaux et d'autre part, le processus entraînant un commerce limité, ce qui fait préférer l'argent : l'or vaut trop (acheter des bonbons avec des billets de 500 !)

Texte établi à partir d'un cours de faculté en 1998-9
Grands Mercis au professeur

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Mise à jour du : 25/04/99


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