Apprendre les hiéroglyphes égyptiens
Dictionnaire des hiéroglyphes Ancien Egyptien
Hieroglyphs dictionay of Ancient Egyptian

CHAP 9... La genèse de l'Etat moderne

 

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   C'est la formation d'un Etat qui ressemble à notre Etat actuel. On a vu jusque là le roi et son gouvernement utilisant les moyens féodaux pour établir leur pouvoir. Mais indiscutablement, on note un approfondissement des moyens propres de l'Etat : fiscalité, armée, fonction publique.
   Le rôle du roi va se consolider, tout comme la perception du royaume en tant qu'organisme politique unitaire. La justice est rendue au nom du roi dans l'ensemble du royaume, en parallèle à un développement de l'administration territorial avec une multiplication des officiers royaux.
  
Même l'idée de nation commence à se développer au cours des derniers siècles. La bataille de Bouvines en 1214, jusqu'à l'épopée de Jeanne d'Arc en représente le sommet.
   En bref, un processus de consolidation. Ce n'est pas un essor de l'Etat en opposition à la seigneurie.

 

 

I] De Philippe le Bel à Louis XI : histoire politique

   Au début du XIVe, avec la date fétiche de 1328, on note un changement dynastique qui affirme le passage de la royauté des Capétiens aux Valois. Une conséquence en sera la guerre de Cent ans qui contribue à modifier la place de l'Etat dans les structures : la guerre rend nécessaire une réserve financière pour payer des spécialistes de la guerre, engendrant un poids nouveau de l'Etat sur son royaume.
   La guerre qui a lieu sur le royaume développe des modifications sociales et économiques : les bandes armées qui vivent sur le territoire.

 

A/ De Courtrai à Crécy : les limites de l'expansion royale et les causes de la guerre de cent ans.

   Avant le début de cette guerre, le pouvoir royal est en pleine expansion entre Saint Louis et Philippe le Bel. Il continue à se renforcer dans sa géographie et son prestige. Pour la géographie, il y a encore de nouvelles terres à être intégrées dans le domaine 1284 : Champagne. Fin XIIIe, les terres de mouvance sont reculées aux marges du royaume : Bretagne etc...
   En 1303, une ordonnance décide que la langue utilisée pour les textes officiels sera le français.

         1) Renforcement du prestige international
   Il se fait surtout par rapport au mode ecclésiastique et à la papauté. Deux cas exemplaires : les templiers et les rapports entre Philippe Le Bel et Boniface VIII.
               – Les templiers jusqu'à fin XIIIe avait la haute main sur le trésor royal stocké dans la maison du temple. Le procès des templiers, en partie fabriqué de toute pièce se termine en 1310 par la liquidation de l'ordre. Un des buts : récupérer le contrôle du trésor royal. Dès lors, celui-ci sera aux mains du gouvernement royal.
               1296-1303 : C'est un problème de fiscalité et d'impôt. C'est la taxe extraordinaire au profit de la croisade : la décime. Cette taxe devait toucher le clergé également, entraînant la réplique de la papauté qui s'est habitué à agir en tant que pouvoir politique. C'est pourquoi Boniface VIII refuse cette idée de contrôle du clergé.
   On réunit les trois Etats pour la première fois pour acquérir une légitimité. Boniface répond par une bulle : "unam sanctam" en 1302, excommuniant Philippe le Bel. S'en suit des discussions diplomatiques qui aboutissent sur une volonté de Philippe le Bel de s'émanciper du pouvoir pontifical. L'autonomie de la papauté va alors diminuer au cours du XIVe siècle, chaque roi intervenant dans son royaume sur son clergé. On parle du début d'un gallicanisme royal.

   Mais des limites à ce renforcement du pouvoir royal.
  
Courtrai est le lieu d'une bataille en 1302 entre l'armée "officielle" du royaume, et de l'autre côté l'infanterie des villes de Flandre. Elle vit une étonnante défaite de la chevalerie noble. Philippe voulait intervenir dans le choix du nouveau comte de Flandre.
   1314-1315 : les nobles vont se révolter dans les ligues nobiliaires. Comparable aux élites urbaines : on considère que le royaume intervient de plus en plus dans leurs affaires notamment sur l'aspect fiscal.

         2) Les causes de la guerre de cent ans
   Le problème féodal des Plantagenêts demeure. En 1314, Philippe le Bel attaque le roi d'Angleterre pour la Guyenne. Deuxième attaque en 1336-7 qui voit des empiétements anglais sur le territoire royal, avec le refus d'accepter les prérogatives suzeraines du roi de France pour la Gascogne.
   Mais des causes dynastiques dues au changement de dynastie aussi :
               – Mort de Louis X en 1316 sans fils : la couronne passe à ses frères Philippe V et Charles IV.
               – Mort de Charles IV en 1328 sans frère ni fils. Par la sœur, le royaume de France reviendrait aux Anglais. On prend alors une décision politique d'exclure les descendants par voie féminine et de donner la couronne à une nouvelle branche cousine : Philippe VI. On aurait autant pu transmettre le royaume à l'Angleterre.

         3) La guerre de cent ans
   Elle commence avec des défaites françaises comme à Crécy ou l'armée de chevaliers nobles se fait battre par une armée plus professionnelle engageant notamment des auxiliaires archers.

   Jusque là, le royaume de France était de plus en plus contrôler par le gouvernement royal. 1328 voit la mise en écrit de l'Etat des paroisses et des feux. On voit un domaine royal qui contient au minimum 500 000 feux. Il est beaucoup plus peuplé que le royaume anglais, richesse démographique qui va être remis en cause par la guerre et la peste.

 

B/ De Crécy à Azincourt

   C'est une suite de défaites royales et l'apparition d'une France polycentrique. Mais il n'est toujours pas question de modifier les structures de l'armée. 1356 : bataille de Poitiers reconduisant le massacre de Crécy. Le roi Jean le Bon est fait prisonnier. Une rançon faramineuse sera rendue. En 1357-8, des troubles concentrés sur Paris et dans les campagnes alentours avec les Jacqueries.
   Mais en 1360, le traité de Brétigny fait apparaître une France divisée en trois : une France royale surtout au centre, France anglaise, et France des principautés.
   Fin XIVe siècle, un nouveau problème se pose au gouvernement royal : Charles VI va souffrir de crises de folie. Ce sont ses oncles qui vont gouverner la France, chacun se taillant une principauté (Louis d'Anjou, Jean duc de Berry etc...). Entre ces gens des conflits politiques, militaires, en forme de guerre civile dans un royaume en guerre défavorable contre l'Angleterre !
   Deux parties s'affrontent : les Orléans (partisans d'un Etat fort) et les Bourguignons (autour du duc de Bourgogne, une volonté d'autonomie des princes).
   Début XV, les choses empirent : le duc de Bourgogne assassine le duc d'Orléans, et chasse le roi. A Azincourt, en 1415, les nobles meurent et les Anglais sont vainqueurs. Ils vont alors s'allier au duc de Bourgogne en achetant sa neutralité, approchant ainsi de Paris.
   Un Armagnac (Orléans) assassine le duc de Bourgogne ; en 1420, traité de Troie par lequel le royaume semble passer aux mains des rois d'Angleterre : Henri V et Henri VI.

 

C/ Les trois Frances aux prémices de l'Hexagone

   Après le traité de Troie, cette division est évidente. La plus importante des trois est l'anglaise avec le contrôle de la capitale. D'autres part la France princière avec avant tout la principauté bourguignonne. Elle a la cour la plus rutilante et la plus renommée.
   La France française est dirigée par Charles VIII, le dauphin qui n'est pas sacré et ne contrôle pas Paris. En 1421 sont mort Henri V et Charles VII. Un sentiment royal fait son chemin dans les élites qui vont se souder derrière Charles VII. On reprend les hostilités. En 1429 : siège et prise d'Orléans suivit du sacre de Charles VII. En 1431 : Jeanne d'Arc est prisonnière et jugée par les Anglais et les universitaires de Paris.
   On voit alors un rapprochement entre le duc de Bourgogne et Charles VII avec le traité d'Arras. En 1450, la Normandie retourne à la France ; la guerre de cent ans est terminée.
   L'expansion politique du royaume n'en est pas terminée : Louis XI rajoutant des territoires aux domaines : Dauphine (1461), Bourgogne(1477), Anjou(1480), Bretagne(1498).

 

 

II] L'évolution des institutions

 

      A/ Les organes de gouvernement

         1) L'Hôtel du roi
   Il est composé des grands officiers de cour (connétable, chambellier...). Se réunit un conseil du roi qui apparaît comme un honneur politique. Les conseillers professionnels sont souvent des membres de l'administration centrale ou territoriale.

        
2) Administration centrale et territoriale
   Elle se spécialise, se professionnalise et se hiérarchise. A la fin du Moyen Age, il existe un milieu d'officiers distinct des seigneurs et des notables urbains.
   Mais qui compose ces administrations ?
   Pour l'administration centrale : il existe quatre grands appareils :
              
La Chancellerie : responsable de l'administration écrite, de la diplomatie ; c'est le bras droit du roi. On y trouve le chancelier et une foule de notaire-secrétaires du roi.
               La Trésorie :
               La cour des comptes : elle contrôle la bonne gestion des comptes fiscaux.
               Le parlement : C'est parmi les parlementaires que l'on remarque un milieu social autonome.

   Pour l'administration territoriale le personnel est nombreux et divers :
               – Baillis :
               Sénéchaux :
               Receveur : récupérer les impôts royaux. Finances ordinaires
               Elus : Finances extraordinaires.

   Les officiers prennent de plus en plus de pouvoir ; la carrière administrative est prometteuse.

 

B/ La base du pouvoir royal : la fiscalité

   Cette fiscalité se développe au XIVe siècle, à la fois dans ses fonctions directes qu'indirectes. Le roi est un super seigneur devant vivre de son domaine, sur des bases féodales et seigneuriales. De plus en plus, la fiscalité directe ne suffit plus et on développe une fiscalité indirecte : développement des traites (taxes sur les marchandises au passage du royaume), 1350-70 apparition de la gabelle du sel (production et vente).
   L'impôt par répartition détermine une somme globale à percevoir sur un ensemble. Cette taxe peut être personnelle (sur les hommes) ou réelle (sur les terres). L'impôt de codité :

   On trouve une légitimité à cette énorme fiscalité par la réunion des assemblées des Etats qui se développe à l'échelle royale et provinciale. Leur rôle principal est de discuter des impôts.
   Au travers des Etats on remarque que la royauté se réfère à la société politique des élites.

 

 

   Les assemblés des Etats sont convoqués par le Roi. De plus en plus, la politique royale est faite de confirmation et de réformation.
   Ces élites se modifient, avec l'essor d'une nouvelle voie administrative. Ce milieu n'est pas fermé, sauf pour le parlement de Paris

Texte établi à partir d'un cours de faculté en 1998-9
Grands Mercis au professeur

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Mise à jour du : 25/04/99


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