Apprendre les hiéroglyphes égyptiens
Dictionnaire des hiéroglyphes Ancien Egyptien
Hieroglyphs dictionay of Ancient Egyptian

CHAP 6... Les révoltes serviles

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   Elles ont pour causes les conquêtes de Rome et leurs conséquences. Elles ont en retour d'immenses répercussions sur la société italienne.
   Entre 197 et 77 se situe la plus grande propension de révoltes. On en distingue principalement trois : celle de Sicile en 135 et 132, celle de Campanie et de Sicile (104-102) et la révolte de Spartacus (73-70).

 

 

I] Les origines des guerres serviles

      A/ Le nombre des esclaves

   Les guerres de conquêtes, les brigandages, la piraterie qui alimente les marchés d'esclaves sont les principales sources d'approvisionnement avec l'esclavage involontaire et la reproduction.
   Beaucoup d'historiens se sont penchés sur le nombre d'esclave. On retient deux études : P.A. Brunt, Italian Manpower, Oxford, 1971. Il évalue le nombre d'esclave à 3 millions sur une population totale, Cisalpine comprise de 7,5 millions. Soit pratiquement 50%. Plus récemment, J.C. Dumont, Servius, conclut que le chiffre de 32% est un minimum et que la vérité doit se situer entre 32 et 50%. Il reste à évoquer que l'espérance de vie à la naissance de ces esclaves oscille autour de 20 ans, soit moitié moins qu'un romain.

   Les esclaves étaient sous une forme de dépendance maximale, ors selon la loi et le droit grec en Sicile, le maître doit protéger son esclave ; il lui doit l'entretient (gîte, couvert et habits). Les maîtres ont néanmoins le droit de vie ou de mort sur leurs esclaves.
  
Ce qui change avec les conquêtes, c'est la présence d'armada d'esclaves dans les latifundia. Le maître en a peur, d'où l'importance de l'intendant qui doit maintenir l'obéissance. C'est cette nouvelle dureté des maîtres qui va entraîner les révoltes.
   Notamment en Sicile, les maîtres tiennent l'esclavage comme définitif, les esclaves comme du bétail. Il n'y a donc plus l'espoir de l'affranchissement, accompagné d'une dureté renouvelée : les chaînes, les lourdeurs des tâches, la recherche du profit qui néglige l'entretien des esclaves, les châtiments corporels parfois non-justifiés.

 

      B/ L'action des meneurs

   Ils sont souvent d'origines orientales : syriennes, thraces. Ils disposent d'un certain ascendant sur leurs compagnons de servitude, qu'il soit religieux, morale ou physique. La notabilité d'un certain nombre des dirigeants de révoltes est réelle, s'accordant avec la place qui leur est accordé par leur maître dans l'exploitation agricole. Cléon, un des chefs de la révolte de 135-133, était à la tête d'un élevage de chevaux, Athenion (104-102) était un villecus, un intendant. Spartacus était la vedette de la reine, le princeps gladiatorum. En revanche, des hommes comme Eunus en Sicile, ou Salvius en Campanie, ont dû avoir une fonction religieuse avant de tomber en esclavage.

 

 

II] Les guerres serviles

         1) Les précédents
   En 217, à Rome même ; en 198, dans le sud du Latium. Mais ces révoltes ne mettaient en cause que des prisonniers de guerre ou des otages carthaginois. En 196, on note une révolte d'esclave en Etrurie contre laquelle on envoie une légion (6 000 hommes). 143-140, dans le Latium, le brigandage de bergers serviles : là encore, on envoie l'armée.

         2) La révolte de Sicile : 135-132
   Diodore de Sicile nous indique que la cause en fut le nombre croissant d'esclaves introduits dans l'île, surtout après la Deuxième Guerre Punique. Il ajoute que cette masse se trouve aussi bien chez les propriétaires grecs que romains. Mais il poursuit que depuis les années 140, existe en Sicile une insécurité grandissante due à des bergers dans l'ouest de la Sicile, encouragés par leurs maîtres, et rejoints par des fugitifs.
   Il y eut des escarmouches et un propréteur dû en capturer plusieurs pour calmer les velléités.
   A l'est, se trouvent de nombreux esclaves d'origine syriennes, adorateurs de cultes à mystères implantés en Orient, comme celui de la déesse Atargatis, ou dea Syria, dont le sanctuaire se trouve à Héliopolis. De même pour la divinité Déméter, déesse protectrice de la fécondité qui avait son sanctuaire à Henna.
   L'un de ces Syriens, Eunous, disposait d'un réel ascendant sur ses compagnons grâce à ses dons prophétiques. Ils appartenaient à un propriétaire d'Henna, Antigénès. Son maître l'emmenait dans les dîners, il avait pour "épouse" une esclave syrienne, ce qui montre sa notabilité. Lui et sa femme sont portés à la tête de la révolte par les esclaves d'encadrement.
   Au même moment, à l'ouest, Cléon, un brigand Silicien, se fait attribuer l'élevage de chevaux : il est magister.

   La révolte commence à Henna contre un propriétaire et sa femme, tous deux cruels ; leur fille, gentille, est épargnée. Dans l'ouest, Cléon a prit le maquis et en quelques jours, des milliers d'esclaves se concentrent et prennent la ville d'Henna. Eunous est proclamé roi avec le titre d'Antiochos, et Cléon se met sous ses ordres. Eunous et ses conseillers vont créer un Etat, avec des assemblées, une capitale qui sera Henna ; on bat monnaie au nom d'Antiochos. Les habitants des villes prises furent massacrés, les artisans tournés en esclavages. Ensuite arrive les divergences : Eunous est pour la clémence, d'autre pour la répression. Ce qui est étrange est l'arrivée au sein des révoltés de petits et moyens propriétaires.
   La révolte fut difficile à mater. Deux années et deux consuls furent nécessaires pour en venir à bout. Les romains reprirent la ville de Messine et après un long siège, Henna est reprise en 132, Cléon est tué, Eunous capturé et enfermé dans une prison ou il meurt.

   Ce soulèvement est très riche par ses composantes et son esprit. Ce n'est pas un mouvement dirigé contre l'esclavage. Il a menacé l'équilibre de l'île. D'autre part, Rome a reconquis l'île et la réorganisée.

         3) La révolte de Campanie et de Sicile (104-102)
   On retrouve des similitudes. Au départ, un chevalier romain Titus Vettius tombe amoureux fou d'une esclave ; tellement qu'il décide d'armer ses esclaves et appelle les autres esclaves à le rejoindre. Ces désordres gagne la Sicile à nouveau.
   A l'Est, un certain Salvius prend le titre de Tryphon. A l'ouest un villecus, Athenion prend aussi le titre de roi, lève 10 000 hommes pour se constituer une armée. Mais il refuse d'enrôler les esclaves, les renvoyant aux champs !
   Pour les romains, il faudra plusieurs campagnes pour venir à bout des révoltés, en 101.

   4) La révolte de Spartacus (73-70)
   Elle se déroule du Sud au Nord de l'Italie, à un moment même, elle menace Rome. Les effectifs sont considérables : autour du noyau de gladiateurs se concentrent 150 000 soldats !
  
A Capoue, dans une école de gladiateurs se trouve Spartacus, plus grec que Barbare. Le mouvement de révolte est spontané, et à ce titre, il va souffrir d'improvisations.
   Le noyau de gladiateurs est rejoint par des bandes d'esclaves gaulois dirigés par Crixus et des esclaves Cimbres dirigés par Hoenomanus. Ils occupèrent le cratère du Vésuve, bon site défensif, et battirent à plats de coutures le préteur chargés de les mater.
   Des bergers appenins se joignent alors à eux. Les esclaves se divisent en deux bandes, l'une dirigée par Crixus, l'autre par Spartacus. Ils occupent l'année à piller le sud d'Italie. Crixus était d'avis de saigner le pays, Spartacus voulait ramener chez eux les esclaves.
   En 72, Rome envoie contre les esclaves deux consuls. Crixus fut tué ; Spartacus remonte le pays et vainc le gouverneur de la Gaule Cisalpine à Modène.
   Le Sénat de Rome envoie alors l'armée dirigée par Licinius Crassus. Il lève 6 légions (36 000 hommes) ; il bloque Spartacus dans le Bruttium, mais ce dernier passe à travers au cours de l'hiver (72-71).
   A titre d'exemple, Crassus crucifia le long de la via appia 6 000 esclaves. Les restes de l'armée furent écrasés par Pompée de retour d'Espagne.
   C'est la dernière grande révolte servile.


   La révolte de Spartacus n'engage pas de nouvelles législations. Désormais, à chaque velléité insurrectionnelle, les romains répondront par la répression. La condition des esclaves n'est pas améliorée, au contraire. Seulement, jamais plus les esclaves ne seront une menace.
   La révolte de Spartacus est restée un mythe.

Texte établi à partir d'un cours de faculté suivi en 1998-9
Grands Mercis au professeur

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Mise à jour du : 28/03/99